Pierre Grall-Johnson : « l’esprit de compétition, je l’ai depuis que je suis né »

[ENTREVUE EXPRESS]
QUI
Pierre Grall-Johnson est un skieur de fond franco-ontarien, originaire d’Ottawa. Membre du club Nakkertok Nordic, il a représenté le Canada en Coupe du monde et s’est illustré aux Championnats du monde U23 en 2021.
LE CONTEXTE
Pour la première année de sa jeune carrière, l’Ottavien est en compétition sur le circuit de la Coupe du Monde avec l’équipe canadienne.
L’ENJEU
Pour son premier entretien avec ONFR, l’athlète franco-ontarien âgé de 25 ans revient sur sa passion et les particularités de sa discipline. Il fait également le point sur sa saison et ses objectifs pour l’avenir à court et moyen terme.
« Pouvez-vous nous parler des spécificités de votre discipline?
Le ski de fond, c’est de la course d’endurance. Les catégories de sprint, ce sont les plus courtes. C’est une distance entre 1,3 et 1,5 kilomètres pour un temps entre 2 minutes 45 et 3 minutes 30, dans ces environs.
Ensuite, ça va de 10 kilomètres à 50 kilomètres. Entre, il y a des 20 kilomètres et des 30 kilomètres. Moi, je suis dans le sprint. C’est là que j’ai eu mes résultats internationaux.
Comment vous est venue cette passion pour ce sport-là et depuis quand?
C’est assez simple. Mes parents m’ont mis sur des skis à deux ou trois ans, à Nakkertok. J’ai fait tout le programme Learn to Ski jusqu’au programme compétitif. Je crois que pour moi, l’amour du sport, c’était avec les coéquipiers que je l’ai eu. J’avais un très bon groupe. On était 12 gars de mon âge.
On a tous grandi ensemble. C’était super sympa. On aimait aller à l’entraînement, on aimait skier ensemble le dimanche ou le samedi. C’est un peu pour ça que je skie encore. C’est grâce aux coéquipiers que j’avais au secondaire, entre l’âge de 10 ans et 17 ans. C’est un peu comme ça que mon amour du sport s’est développé.

Comment êtes-vous passé de l’amour du sport à l’amour de la compétition?
L’amour de la compétition, ça doit être depuis que je suis né, mais c’est autour de mes 12-13 ans que j’ai commencé. C’étaient mes premières années sur le circuit provincial en Ontario.
J’ai commencé à gagner des médailles, à gagner quelques courses. J’étais parmi les meilleurs en Ontario.
Ensuite, pour mes premières courses aux championnats nationaux, j’ai bien fait.
J’ai continué à m’améliorer dans le circuit national aussi. Je crois que j’étais motivé par le fait que je gagnais des médailles, des podiums provinciaux, nationaux. Ensuite, je suis passé aux courses internationales. C’était un peu cette progression-là.
Comment se passe votre saison jusque-là?
Cette année, c’est la première fois que je commence la saison en Coupe du Monde. C’était un objectif réussi de l’année dernière. J’ai commencé en P1 à Ruka en Finlande. Pour le reste de la P1, on était en Norvège et ensuite en Suisse à Davos. Les résultats ont été corrects, je ne me sentais pas exceptionnel. Ce n’était pas les résultats que je cherchais.
J’avais un peu de fatigue après un bon bloc d’entraînement, mais les résultats que j’ai eus étaient positifs, dans le sens où j’étais compétitif avec les gens autour de moi, avec les résultats canadiens. Ensuite, je suis retourné au Canada pour les vacances de Noël. Je suis tombé malade, du coup je n’ai pas pu participer aux sélections canadiennes qui étaient à Thunder Bay début janvier.
J’ai eu de la chance ensuite de me faire sélectionner discrétionnairement pour ce voyage, comme je n’ai pas pu faire des compétitions de sélection. On verra comment se passe cette période, mais je me sens beaucoup mieux et j’espère que les résultats vont suivre. Jusqu’ici, ce n’est pas ma meilleure année, mais on espère changer ça.

Quels sont vos objectifs de l’année?
Le grand objectif de l’année, ça a toujours été les Championnats du Monde. Fin février, début mars, en Norvège, à Trondheim. On garde les yeux fixés sur l’objectif et on continue jusque-là.
Quelles sont les conditions pour se qualifier aux Championnats du Monde?
Il y a différentes avenues qu’on peut utiliser. Il y a les qualifications à partir de bons résultats en Coupe du Monde. Je crois que c’est un top 15 ou un top 20.
Ensuite, il y a les sélections à Thunder Bay qui ont eu lieu début janvier. On verra comment marche l’équipe d’ici là. Si l’équipe est qualifiée après les sélections et que les gens performent bien pendant cette période, c’est à ce moment-là que le pays décidera qui envoyer à Trondheim pour les Championnats du Monde.
Pour finir, pensez-vous déjà aux Jeux olympiques d’hiver de 2026?
Oui, absolument. C’est l’année prochaine, alors tout le monde y pense un peu.
Je sais que dans plusieurs sports, les périodes de qualification viennent de commencer cette année. C’est comme ça que tu peux te qualifier pour les JO l’année prochaine. C’est vrai qu’on y pense, mais surtout, il faut se concentrer sur cette année. C’est encore l’année des Championnats du Monde.
Si tu te concentres bien sur cette épreuve, peut-être que tu pourras faire un résultat qui te qualifierait pour les JO. On y pense, mais on n’essaie pas d’y penser trop. On essaie de se concentrer sur ce qu’on a à faire cette semaine, la semaine d’après, la semaine suivante. Mais c’est sûr que c’est sur le radar, forcément. »