Politique

Pipelines : l’Ontario et l’Alberta unis pour développer un corridor est-ouest

La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, et le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, préparent des crêpes lors du petit-déjeuner annuel du Stampede à Calgary, en Alberta, ce lundi 7 juillet 2025. Photo : La Presse Canadienne/Jeff McIntosh

CALGARY – L’Ontario et l’Alberta signent une entente pour développer un corridor Est-Ouest : construction d’infrastructures, via pipelines et voies ferrées, afin de transporter et d’échanger les minéraux critiques de l’Ontario, ainsi que le pétrole et le gaz de l’Ouest canadien.

À Calgary, le premier ministre ontarien, Doug Ford, et la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, ont annoncé la décision commune de développer un corridor énergétique et commercial est-ouest.

L’objectif en toile de fond : trouver des solutions aux tarifs américains par la diversification des partenariats commerciaux, en l’occurrence par le transport des minéraux critiques de l’Ontario et celui du pétrole et du gaz de l’Ouest du pays.

« Il est temps de mettre fin aux excuses, il est temps de construire maintenant (…) c’est ainsi que nous bâtissons le Canada », a lancé Doug Ford.

« Fabriqués avec de l’acier ontarien, de nouveaux pipelines relieront les ressources de l’Ouest aux raffineries du sud de l’Ontario et renforceront les débouchés, notamment grâce à un nouveau port en eau profonde à la Baie James, dans le Nord de l’Ontario », détaille le communiqué de presse.

« De nouvelles lignes ferroviaires, également construites avec de l’acier ontarien, relieront la région du Cercle de feu, les projets miniers critiques et les installations de transformation aux ports de l’Ouest, permettant à l’Ontario de créer une chaîne d’approvisionnement complète pour les minéraux critiques. »

« Nous pouvons devenir le pays le plus riche du monde si nous travaillons tous ensemble, incluant les nations autochtones. »
— Doug Ford

Une étude de faisabilité conjointe sera lancée. Le communiqué de presse promet des projets qui « respecteront pleinement la consultation des communautés autochtones ».

Notamment interrogée sur la mauvaise presse des pipelines, durant la période des questions, Danielle Smith a ajouté que ces infrastructures, dont de nouvelles routes, pourraient permettre d’échanger d’autres biens et produits, de la nourriture par exemple, plutôt que de compter sur les États-Unis.

« Nous pouvons devenir le pays le plus riche du monde si nous travaillons tous ensemble, incluant les nations autochtones », s’est enthousiasmé Doug Ford.

Dans le cadre de ces ententes, l’Ontario et l’Alberta militeront ensemble auprès du gouvernement fédéral pour un cadre réglementaire stimulant les investissements privés dans les nouvelles infrastructures énergétiques et commerciales.

La coopération entre les deux provinces inclura le développement de l’énergie nucléaire, notamment par le partage de technologies et d’expertise pour les petits et grands réacteurs.

L’Alberta donnera également la priorité aux véhicules fabriqués au Canada pour le parc de véhicules de son gouvernement, tandis que l’Ontario augmentera la présence de bière, vin, liqueur et autres boissons alcoolisées de l’Alberta dans ses magasins.

Ces mesures s’appuient sur un protocole signé à Saskatoon le 1er juin dernier, avec l’Alberta, la Saskatchewan et l’Île-du-Prince-Édouard, visant à éliminer les barrières commerciales entre les deux provinces.

Depuis avril 2025, l’Ontario a également signé des accords de libre-échange commerciaux avec le Manitoba, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, pour un total de six provinces partenaires.