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OTTAWA – L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) et les travailleurs de l’Agence du revenu du Canada (ARC) partout au Canada pourraient tomber en grève dès mercredi.

Le Conseil du Trésor et l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) ainsi que 35 000 travailleurs de l’Agence du revenu du Canada, sont présentement en négociation concernant leur convention collective arrivée à échéance depuis 2021.

La semaine dernière, l’AFPC a annoncé que ses membres lui avaient donné un mandat de grève passé avec majorité, lors d’un vote entre le 22 février et le 11 avril. Si aucune entente ne survient, les 155 000 fonctionnaires débrayeront dès le 19 avril à minuit, a menacé la partie syndicale représentant des travailleurs de l’administration centrale.

L’AFPC demande notamment une hausse salariale à hauteur de 4,5% pour 2021, 2022 et 2023, dénonçant le fait de ne pas avoir eu de hausses des salaires depuis juin 2020.

« Nos équipes de négociations sont fatiguées. On a l’impression que le Conseil du Trésor ne nous témoigne que peu de respect. On a eu beaucoup d’échanges et peu de réponses », a affirmé en conférence de presse Yvon Barrière, vice-président exécutif régional pour le Québec de l’AFPC.

Le syndicat des employés de l’ARC demande de son côté un ajustement salarial initial de 9 %. Il demande ensuite une hausse salariale de 4,5 % la première année et de 8 % pour les deux années suivantes. Les deux parties sont revenues à la table des négociations depuis début avril.

« Reste que quand même, on a eu certains progrès sur l’état de la négociation depuis deux semaines. On a négocié plus depuis deux semaines que sur les deux dernières années (…) Je demeure optimiste, mais quand même très prudent », a commenté M. Barrière lorsque questionné sur la possibilité d’éviter un débrayage national ce mercredi.

Dans un communiqué lundi, le Conseil du trésor réaffirme avoir offert une hausse de 9 % sur trois ans.

« Nous avons une bonne offre sur la table, et il y a suffisamment de points communs pour parvenir à un consensus sur une convention collective renouvelée pour nos fonctionnaires. Les Canadiennes et les Canadiens s’attendent à ce que les deux parties négocient de bonne foi et fassent des compromis pour éviter de perturber les services sur lesquels ils dépendent », a déclaré le Conseil du Trésor.

Appelé à commenter, le premier ministre Justin Trudeau a indiqué qu’il « espère trouver une solution qui va fonctionner pour la fonction publique et pour les contribuables ».

« On va continuer, comme on l’a fait depuis bien des semaines, à travailler de bonne foi à la table des négociations », a-t-il répondu en conférence de presse à Ottawa, ajoutant « ne pas vouloir négocier sur la place publique ».

Ce dernier n’a pas répondu alors qu’il était questionné pour savoir si son gouvernement pourrait plancher sur un retour forcé au travail de ces employés de la fonction publique via un projet de loi, sans non plus démentir.

Les services affectés

S’il y a grève, le syndicat prévoit des risques de retard au niveau des passeports, des services à l’emploi, une interruption des rapports d’impôts, de plus longues attentes pour le service à la clientèle.

Cela pourrait aussi affecter la prestation de programmes comme Agriculture Canada et devrait créer plus de retard chez Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

« Est-ce qu’on veut la grève? Non, mais ce qu’on veut c’est que le Conseil du Trésor vienne négocier avec nous », déclare Yvon Barrière.