Quatre décès sur le bateau de croisières de deux couples franco-ontariens

Le navire de la société Holland America Line. Crédit image: Barek, Wikimedia Commons

Désormais à l’embouchure du canal de Panama, le navire de croisière des deux couples de Franco-Ontariens, Denise Lemire, Gilles Laporte et Lucie et Michel Cayouette, a annoncé, ce vendredi, quatre décès à son bord. Deux personnes ont également été testées positivement à la COVID-19.

Ils sont 247 Canadiens sur 1 243 passagers à bord du MS Zaandam. Tous attendent de savoir si les autorités panaméennes autoriseront leur navire à passer par le canal pour rejoindre Fort Lauderdale, afin d’accoster, puis enfin d’envisager un retour au Canada. Mais depuis ce matin, l’ambiance est lourde, au sein du navire, pour les voyageurs et les 586 membres d’équipage.

« On vient d’apprendre une très mauvaise nouvelle! Quatre personnes sont décédées depuis deux jours, une mercredi et trois hier. On ne sait pas si ce sont des passagers ou des membres de l’équipage, mais ce qu’on nous a indiqué jusqu’ici, c’est que 85 membres de l’équipage et 60 voyageurs sont malades », explique Lucie Cayouette, en entrevue avec ONFR+.

Leur bateau de croisière, c’est le même que celui de Denise Lemire et Gilles Laporte qui racontaient récemment à ONFR+ la mise en quarantaine progressive de tous les passagers.

« C’est un choc! », reconnaît Mme Lemire.

Partis début mars, quand la situation de la pandémie de COVID-19 n’avait encore rien à voir avec ce qu’elle est actuellement, les deux couples franco-ontariens d’Ottawa devaient initialement voyager chacun de leur côté à la découverte de l’Amérique du Sud.

Deux cas positifs de COVID-19

Dans une déclaration écrite rapportée par plusieurs médias, Holland America Line confirme la situation.

« Nous pouvons confirmer que quatre passagers âgés sont décédés à bord du Zaandam. Nos pensées et nos prières vont à leurs familles. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les soutenir dans ces temps difficiles. »

Pour l’heure, les causes des quatre décès ne sont pas confirmées, mais plusieurs personnes auraient été auscultées, jeudi, à la suite de problèmes respiratoires. Et deux personnes à bord seraient positives à la COVID-19.

Compte tenu de la situation sanitaire, les passagers sont confinés dans leurs cabines depuis dimanche dernier.

Les Franco-Ontariens Michel et Lucie Cayouette. Gracieuseté

« On a pu sortir mercredi pour 30 minutes, mais depuis, nous sommes de nouveau enfermés. Nous n’avons pas reçu de nouvelles directives depuis les annonces de ce matin, mais on peut difficilement faire plus », dit Michel Cayouette.

« Nous sommes encabanés ici, avant de l’être chez nous à notre retour. Les repas commencent à être un peu moins copieux, mais on a moins besoin de manger puisqu’on est confiné », plaisante M. Laporte.

Improvisation et confusion

La situation pourrait durer puisque plusieurs pays ont déjà refusé d’accueillir le bateau.

« On se sent comme des pestiférés », déplore M. Laporte. « Ce n’est pas correct! », ajoute son épouse. « Il y a beaucoup de panique et de paranoïa autour de ce virus », poursuivent-ils, espérant être rapidement fixés sur l’endroit où ils pourront enfin poser pied sur la terre ferme.

Une certaine confusion semble régner à bord avec l’arrivée d’un autre navire de la compagnie Holland America Line, le Rotterdam.

« Ils vont y transférer les personnes plus âgées, n’ayant pas de fenêtre dans leur cabine et qui ne présentent aucun symptôme de maladie », expliquent Lucie et Michel Cayouette. « Mais comme on n’a pas 70 ans et qu’on a une fenêtre, on n’est pas concerné! », sourient-ils.

Denise Lemire et Gilles Laporte lors de la dernière sortie de leur cabine, mercredi dernier. Gracieuseté

Mais selon M. Laporte, ce transfert devrait concerner à terme tous les passagers en bonne santé.

« Ça devrait prendre deux à trois jours, d’après ce que je comprends. Ils commencent par les personnes plus âgées et les cabines intérieures puis, quand ce sera notre cas, ils glisseront une lettre sous notre porte. Ce sera sans doute le seul moment où on pourra être dehors puisqu’après on sera de nouveau confiné à bord du Rotterdam pour éviter tout risque. Les deux bateaux devraient ensuite faire route ensemble. »

Rester positif

Malgré la situation, les deux couples tentent de rester positifs.

« La nouvelle de ce matin nous a ébranlés, mais on essaie de garder le moral. On est nourri et on a la télé! On ne sait pas encore si on pourra passer par le canal de Panama, mais nous ne sommes pas inquiets. Nous sommes en bonne santé, sans condition sous-jacente… On sait qu’on finira par rentrer », indique le couple Cayouette.

Un peu anxieuse, Denise Lemire avoue trouver le temps long.

« On a surtout hâte d’avoir une solution », ajoute son époux.