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Feu vert financier pour « la première raffinerie nord-américaine de cobalt » à Temiskaming Shores

L'usine Electra se situe en périphérie de Cobalt, ville du Nord-est ontarien reconnue pour l’extraction du métal dont elle porte le nom. Photo: Electra Battery Materials

TEMISKAMING SHORES – Electra Battery Materials a annoncé avoir obtenu le financement nécessaire pour reprendre la construction de sa raffinerie de sulfate de cobalt, la première d’Amérique du Nord, près de Temiskaming Shores, un projet interrompu en 2023.

« Avec les fonds en place et une structure financière assainie, nous pouvons passer à la phase d’exécution du projet », a indiqué le président et directeur général Trent Mell, dans un communiqué.

Depuis son acquisition de la raffinerie en 2017, la compagnie torontoise a modernisé et étendu l’usine autrefois fermée pour en faire un site capable de produire du sulfate de cobalt, utilisé dans la fabrication des batteries lithium-ion.

L’entreprise prévoit une production annuelle de 6500 tonnes, suffisante pour alimenter environ un million de véhicules électriques ou fournir à d’autres marchés comme la défense, le stockage d’énergie et l’infrastructure énergétique.

Originaire du Québec, Trent Mell est le fondateur et le président-directeur général de Electra Battery Materials. Photo : Gracieuseté de Trent Mell

Le projet comprend également une installation de recyclage de batteries et la société détient sa propre mine de cobalt et de cuivre en Idaho. Electra a conclu des ententes avec Glencore et Eurasian Resources Group pour s’approvisionner en matières premières provenant de la République démocratique du Congo, tout en évaluant des sources nord-américaines.

Electra a précisé que le calendrier précis de reprise des travaux est en cours de finalisation, avec un objectif de mise en service de l’usine en 2027. L’entreprise prévoit plus de 50 postes permanents une fois la raffinerie opérationnelle, et davantage pendant la construction.

Assainissement financier et soutien gouvernemental

L’entreprise avait annoncé, la semaine dernière, avoir restructuré sa dette, en convertissant 40 millions de dollars US en actions, ce qui a permis de réduire ses obligations de 67 à 27 millions $ US.

« Le financement et la restructuration de la dette réduisent considérablement les risques pour l’avenir d’Electra. Une structure de capital simplifiée et une situation financière renforcée offrent plus de flexibilité pour poursuivre la construction et préparer la mise en service », a souligné Marty Rendall, directeur financier. 

Le financement récemment obtenu inclut 30 millions de dollars US d’un placement privé, un engagement de 17,5 millions du gouvernement de l’Ontario, le mois dernier, via Investissements Ontario, et 20 millions de la part du gouvernement fédéral en mars de cette année.

Electra a indiqué que la conception de l’ingénierie est quasiment terminée et que l’achat du matériel nécessaire à la construction est avancé, deux étapes clés pour le redémarrage du chantier. 

28 % de la population de Temiskaming Shores a le français comme première langue parlée. Photo : P. James Franks/Wikipedia

Réduire la dépendance 

Selon Trent Mell, le projet vise à réduire la dépendance aux importations, notamment de Chine, et à soutenir le développement des technologies essentielles.

« Aujourd’hui, plus de 90 % de la production mondiale de sulfate de cobalt provient de la Chine, a-t-il ajouté. Assurer une chaîne d’approvisionnement nationale, transparente et résiliente est essentiel pour nos industries les plus stratégiques, notamment l’automobile, la défense, l’énergie et les infrastructures. »

La conversion et l’agrandissement de la raffinerie avaient été suspendus en 2023, alors que l’entreprise faisait face à un déficit de 60 millions de dollars, conjugué à l’inflation, aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement et aux contraintes financières héritées de la pandémie.