Recours en justice : le Conseil des écoles fransaskoises en réflexion
REGINA – Alors que certains Fransaskois voudraient voir le conseil scolaire appuyer la démarche du Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) dans une éventuelle bataille judiciaire pour obtenir plus d’écoles, le président par intérim, Martin Prince, demande de la patience.
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
« Certains parents veulent faire connaître leur position, nous respectons ça. Mais comme conseil scolaire, il est de notre devoir d’évaluer toutes les options. Notre responsabilité est de bien représenter tous les parents de la province et de veiller au bien-être de nos élèves », lance M. Prince, en entrevue avec #ONfr.
Depuis plusieurs mois, les parents du CPIP réfléchissent à traîner le gouvernement de Brad Wall devant les tribunaux pour non-respect de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés sur le droit à l’instruction dans la langue officielle de la minorité.
Les parents jugent que les francophones ne bénéficient pas d’infrastructures et de programmes scolaires équivalents à la majorité. Ils réclament, entre autres, de nouvelles écoles à Regina, Prince-Albert et Saskatoon, pour faire face à la croissance des effectifs dans les institutions de langue française de ces régions.
Pour l’instant, le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) n’appuie pas la démarche du groupe de parents, comme s’en étonnaient certains interlocuteurs dans un article récent paru sur #ONfr. Ceux-ci soulignaient qu’une division existe entre les conseillers scolaires sur la stratégie à adopter, certains étant plus ouverts à l’idée d’un recours en justice.
Contexte politique
S’il dit comprendre la frustration de certains parents, le président par intérim du CÉF tient à apporter des nuances.
« Il faut tenir compte de toutes les variables. Le gouvernement provincial est dans une situation financière plus contraignante. Du côté fédéral, c’est le statu quo en matière de fonds (pour l’éducation de langue française). De plus, nous sommes dans un contexte de remaniement avec la démission annoncée du premier ministre Brad Wall. Tout cela a un effet sur nos pourparlers. »
À ceux qui s’impatientent, M. Prince rappelle que plusieurs conseillers scolaires ne sont en poste que depuis le mois d’octobre dernier et qu’il leur a fallu donc prendre le temps de bien connaître le dossier. Quant aux autres qui reprochent au CÉF de privilégier la négociation, il met en garde.
« Il y a toujours un risque d’aller devant les tribunaux. Si on perd notre cause, cela peut avoir un impact sur nos élèves et sur les francophones dans le reste du Canada. »
Aller devant les juges reste pourtant une option, concède-t-il
« C’est une possibilité parmi d’autres, mais un recours judiciaire n’est pas l’option première, c’est plutôt en dernière instance. » – Martin Prince, président du CÉF
Quant aux divisions qui existeraient au sein du conseil, il explique que dans tous les organismes, il peut exister des désaccords.
« L’ambiance est toujours en évolution et nous tentons de trouver un moyen de rassembler toutes les visions pour travailler ensemble autour d’objectifs communs. »