Les signataires de l'entente. De gauche à droite: Nancy Juneau, présidente de la FCCF, Julie Roy, directrice générale et cheffe de la direction, Téléfilm Canada, Randy Boissonnault, ministre des Langues officielles, Christopher Deacon, président et chef de la direction du CNA, Michelle Chawla, directrice et chef de la direction du Conseil des arts du Canada, Suzanne Guèvremont, commissaire du gouvernement à la cinématographie et présidente, Office national du film du Canada et Dany Meloul, vice-présidente principale, services français de la Société Radio-Canada. Photo: Rachel Crustin

OTTAWA – Dans le cadre du Forum annuel du réseau des membres de la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF), Patrimoine Canadien et diverses organisations œuvrant pour les arts et la culture dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) se sont réunis jeudi au Centre national des arts. Le but : la signature officielle pour le renouvellement de l’Entente de collaboration pour le développement des arts et de la culture des communautés francophones en situation minoritaire du Canada.

Cette entente réaffirme que le canal de communication est ouvert entre les organismes membres de la FCCF et les grandes institutions des arts et de la culture au Canada. En plus de la FCCF et de Patrimoine canadien, les signataires sont le Centre national des arts (CNA), le Conseil des arts du Canada, la Société Radio-Canada, l’Office national du film et Téléfilm Canada.

Ce canal de communication permet à la FCCF de mieux comprendre les programmes publics disponibles tout en permettant de faire comprendre au gouvernement les besoins spécifiques des CLOSM, a expliqué à ONFR Nancy Juneau, la présidente de la FCCF.

« Au fur et à mesure que les besoins se manifestent, on a un espace de discussion qui permet de voir comment, ensemble, on peut y répondre. »

« Quelle belle journée pour les arts et la culture francophone », a lancé avec enthousiasme Randy Boissonnault, le ministre des Langues officielles.

Marie-Christine Morin, la directrice générale de la FCCF, a pour sa part rappelé leurs engagements aux institutions et organismes impliqués. « En tant que signataires de l’entente, nous avons le devoir de mettre en œuvre des mesures positives qui favoriseront le développement culturel durable de nos milieux. »

Des enjeux actuels

« La nouvelle mouture de l’entente (…) n’est pas qu’une réplique de la précédente. Elle reflète les nouveaux enjeux dont nous devons tous, collectivement, tenir compte », a déclaré Nancy Juneau dans son discours.

Le déclin de la langue française, l’époque numérique et « l’emprise grandissante des géants du web sur les contenus culturels », ainsi que la sauvegarde de la souveraineté culturelle et le rayonnement de la diversité des voix en francophonie canadienne sont autant de défis qui devraient être priorisés, selon la FCCF.

Des représentants des organismes membres de la FCCF sont venus de partout au Canada pour participer au forum annuel de l’organisme. Photo : Rachel Crustin / ONFR

Un changement majeur à être survenu depuis la signature précédente est la modernisation de la Loi sur les langues officielles en juin 2023. Cette nouvelle version « reconnaît que le français est la langue menacée au Canada, selon Nancy Juneau, et c’est reflété dans le texte de l’entente. »

Cette nouvelle version reconnaît aussi le besoin d’avoir plus de données concrètes qui permettraient de documenter les progrès.

Le ministre Randy Boissonnault a affirmé devant la foule qu’il souhaitait rejoindre la jeunesse, afin que les nouvelles générations continuent de porter leur fierté francophone.

Un quart de siècle de collaboration

Cette entente, renouvelée tous les cinq ans, a été signée pour la première fois en 1998. Nancy Juneau était alors directrice générale de la FCCF. Elle parle d’un « dialogue continu et très fertile » et assure avoir vu des changements concrets au fil des ans.

Elle nomme entre autres la création de groupes de travail de différentes disciplines artistiques, ou encore l’apparition d’une enveloppe dédiée à la francophonie canadienne au sein du Fonds des médias du Canada, géré par Téléfilm Canada.

Également, le soutien aux trois réseaux de diffusion des arts de la scène : Réseau Ontario, le Réseau des grands espaces et RADARTS. Ces derniers ont d’ailleurs lancé l’an dernier Scènes francophones, une plateforme conjointe pour faciliter les liens entre les artistes, les diffuseurs et le public de partout au pays.

Plus récemment, deux nouveaux projets ont vu le jour entre la FCCF et le CNA, soit la création de résidences en gestion culturelle et en théâtre. L’institut de la rue Elgin à Ottawa s’est aussi engagé à financer une étude sur l’état des lieux en matière de diffusion des arts en francophonie canadienne. « C’est une collaboration agile, fluide, concrète et fort appréciée », s’est réjouie Nancy Juneau devant la foule.

Nancy Juneau et Randy Boissonnault au moment de la signature de l’entente. Photo : Rachel Crustin / ONFR

Depuis 1998, aucun partenaire ne s’est désisté de l’entente au moment de la renouveler. Certains se sont aussi ajoutés au fil du temps. Nancy Juneau espère continuer en ce sens, un message qu’elle a transmis au ministre Randy Boissonneault pendant la rencontre annuelle de la FCCF.

« Développement économique devrait être dans cette entente. Tout le volet de l’appui des agences économiques aux entreprises et industries culturelles dans nos communautés. Il faut qu’elles soient soutenues. »

Le ministre des Langues officielles a affirmé dans son discours être d’accord avec cette demande, affirmant que le milieu culturel franco-canadien (à l’extérieur du Québec) constitue un moteur économique important, avec 36 000 employés et des retombées de plus de cinq milliards de dollars.

En s’adressant à la foule, Nancy Juneau a lancé : « La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le créer. L’entente que nous signons aujourd’hui nous permettra de faire exactement ça. »