Santé: un «accommodement respectueux»

Une pénurie sans précédent de médicaments pour enfants touche le Canada en général et l'Ontario en particulier, et ce à cause d'une demande jamais enregistrée dans le pays. Archives Onfr+

TORONTO – Les médecins de l’Ontario qui refusent de traiter des patients pour des motifs de conscience ou de religion sont maintenant obligés de référer ces patients «aussi vite que possible» à un autre professionnel de la santé qui pourra les aider. Une décision dans laquelle, unanimement, la classe politique de la province voit un «accommodement respectueux».

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

L’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario (OMCO) a longuement étudié la question avant de rendre ce jugement, à la mi-mars.

En vertu des nouvelles règles, par exemple, un médecin qui se sent incapable de prescrire un contraceptif à une patiente parce que ses croyances personnelles ou sa religion le lui interdisent devra obligatoirement et rapidement trouver un autre médecin qui sera en mesure de compléter l’ordonnance.

«C’est une question de droits, de dignité et de respect pour les patients», a commenté le Dr Eric Hoskins, ministre de la Santé et des Soins de longue durée, le mardi 24 mars. «Moi-même, en tant que médecin, je crois qu’un professionnel de la santé ne devrait jamais se retrouver dans une position où il entrave la prestation de soins à ses patients.»

Un «équilibre»

Le jugement de l’OMCO est intervenu un peu moins d’un an après qu’il fut rapporté qu’au moins trois médecins d’Ottawa refusaient de prescrire des contraceptifs à leurs patientes pour des motifs religieux, entre autres.

Le Dr Hoskins croit qu’un «équilibre» a été atteint entre les droits des patients et les droits des médecins.

«C’était une question qui avait besoin d’être résolue», a indiqué la néo-démocrate France Gélinas à #ONfr. «L’accès au traitement devait passer devant les convictions religieuses des médecins, mais celles-ci devaient quand même être respectées. Ça devient une hiérarchie de droits. Le droit au traitement passe devant, mais avec un accommodement respectueux pour les convictions des médecins.»