La première photo de la Société d'histoire de Toronto, qui vient de fêter ses 40 ans, prise en 1984. Photo : Gracieuseté de la SHT

TORONTO – La Société d’histoire de Toronto (SHT) lance une campagne de financement participatif pour réaliser une série de balados relatant des mémoires historiques francophones. L’objectif, collecter les témoignages de pionniers qui ont œuvré, autour des années 70 et 80, aux fondations des institutions francophones, pour constituer des archives de l’effervescence franco-ontarienne de la capitale économique.

« Nous nous sommes équipés pour capturer des entrevues avec des acteurs de la communauté francophone qui ont travaillé dur pour créer des centres francophones, des cliniques médicales, des conseils scolaires, etc. pour les générations futures, avant que ces histoires ne disparaissent avec leurs détenteurs », nous expliquait quelques mois auparavant Rolande Smith, la présidente de la SHT.

Conserver la mémoire de ces pionniers francophones, un projet qu’avait à cœur l’ancienne présidente Lisette Mallet, décédée en janvier 2023.

C’est depuis ce début de semaine que l’organisme a lancé un appel aux dons en ligne pour son projet « Sauvegarde des voix franco-torontoises », espérant récolter la somme de 4000 dollars pour le projet pilote, la création d’un premier récit audio.

Le premier enregistrement mettra en lumière l’histoire de l’acteur et chanteur Robert Godin, « un des rares artistes francophones à avoir vu le jour à Toronto en 1946 » et à avoir mené une grande partie de sa carrière dans la ville reine. Sa carrière est étroitement liée à l’essor du Théâtre français de Toronto, ayant fait partie du tout premier spectacle en 1967.

La vice-présidente de la SHT, Catherine Frelin, explique qu’il s’agira de créer une série qui se découpera en trois volets. Le premier, sur les pionniers francophones de Toronto, explorera les contributions réalisées dans différents domaines tels que la culture, les affaires et la politique.

« Il est important de recueillir les témoignages de ces personnes aujourd’hui aînées, qui ont participé à la mise en place des services en français à Toronto »
— Catherine Frelin

Le second volet s’attachera à rassembler des témoignages sur la préservation de la langue et de la culture via l’éducation, retraçant notamment la genèse des conseils scolaires et les batailles qui se sont jouées à Toronto pour conserver un enseignement de qualité en français.

Enfin, le dernier s’intitulera Inclusion, les voix qui résonnent encore et qui sont en train de s’écrire, avec des conversations de Franco-Torontois de tous horizons, « pour donner la parole à l’immigration francophone et écouter des expériences authentiques des différentes communautés de la ville reine ».

Une fois l’achèvement des premiers balados, produits professionnellement grâce au financement participatif, l’organisme prévoit de faire des demandes de financements publics pour développer ces archives et les diffuser sur les différentes plateformes.