Scandales, exploits et francophonie : la Coupe du monde de soccer en dix chiffres
DOHA – Des investissements qataris qui donnent le vertige, des droits fondamentaux bafoués, des records sportifs, des faits inattendus dès les premiers jours de la compétition… Dans ce Mondial de tous les contrastes, qui choque autant qu’il passionne, voici dix statistiques venues du désert.
200 milliards
Le Qatar, émirat hôte de la Coupe du monde, a construit des infrastructures titanesques pour un montant total de 200 milliards de dollars. C’est la Coupe du monde la plus chère de l’histoire, dix fois plus que l’édition précédente en Russie. Les retombées économiques directes attendues par le comité d’organisation qatari sont de l’ordre de 17 milliards de dollars. La Fédération internationale de football (FIFA) devrait, elle, empocher la bagatelle de 7,5 milliards de dollars.
3 millions
Près de trois millions de tickets ont été vendus. Tout au long de la compétition et jusqu’à la finale qui aura lieu le 18 décembre prochain, plus de 2 millions de visiteurs sont attendus dans les tribunes. Pourtant, des images des premiers matches ont montré des rangées vides, alors que la FIFA annonçait des stades pleins, voire au-dessus de leur capacité. Beaucoup suivent également la compétition depuis le Canada.
6 500
C’est le nombre d’ouvriers qui seraient décédés sur les chantiers de construction qataris, d’après une enquête du journal britannique The Guardian, s’appuyant sur les registres de décès issus des ambassades et services gouvernementaux de cinq pays ayant des ressortissants particulièrement nombreux au Qatar (Inde, Bangladesh, Pakistan, Népal et Sri Lanka). Un chiffre que conteste le pays hôte, évoquant 37 morts. Près d’un million de travailleurs étrangers ont participé aux différents chantiers depuis 2010.
36
Le Canada attend depuis 36 ans de participer à un Mondial! Sa première et dernière remontre à 1986. L’unifolié avait alors était éliminé au premier tour après trois défaites sans inscrire le moindre but et en encaissant cinq buts, dans le groupe de la France, de l’URSS et de la Hongrie. Pour atteindre les huitièmes de finale, l’équipe doit s’emparer d’une des deux premières places du groupe F. Quel que soit son parcours, on la retrouvera automatiquement en 2026 puisque le Canada sera pays hôte avec les États-Unis.
35
Avec 35 trophées remportés en club, l’attaquant argentin Lionel Messi est le joueur le plus titré présent au Mondial. Septuple ballon d’or, la star du Paris Saint-Germain dispute à 35 ans sa cinquième Coupe du monde. C’est peut-être sa dernière chance de décrocher le titre suprême après une finale perdue en 2014 contre l’Allemagne. Pour cela, il faudra aux Argentins éviter à tout prix un nouveau revers après le faux pas contre l’Arabie saoudite qui a mis un terme à une série de 36 marches sans défaite des Bleu et Blanc.
21
C’est la température moyenne de sept des huit stades qataris à ciel ouvert durant la compétition, dans un pays où le thermomètre frôle, à cette période de l’année, les 40 degrés. Un miracle en plein désert rendu possible par la climatisation, faisant bondir de leur chaise les experts et autres associations de défense de l’environnement présidant un bilan carbone catastrophique. « C’est une aberration écologique, avec tous ces stades climatisés… quelle folie, quelle stupidité », a réagi l’ancien international Éric Cantona.
20
Le numéro 20 portera-t-il chance au Canada? C’est le maillot de l’attaquant franco-ontarien Jonathan David. Né à Brooklyn, aux États-Unis, en 2000, ce prodige du ballon rond a suivi le programme sport-études de l’École secondaire Louis-Riel à Ottawa, avant de grimper jusqu’au sommet de la Ligue 1, sacré champion de France en 2021 avec le club de Lille. S’il a fait une entrée discrète contre la Belgique, Jonathan David est attendu par les partisans canadiens dans les prochains matches contre la Croatie et la Tunisie.
16
Plus de la moitié des pays participants sont sous le giron de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Outre la France, championne du monde en titre, le Canada, la Suisse, la Belgique, le Cameroun et le Sénégal ont en commun le français comme langue officielle. En Europe, la Pologne, la Serbie, la Croatie et l’Irlande font aussi partie de l’OIF. En Afrique, on compte la Tunisie, le Maroc et le Ghana. En Amérique latine : le Mexique, l’Uruguay et l’Argentine. Sans compter la Corée du Sud et même le Qatar, membre associé depuis 2012.
11
En refusant d’entonner l’hymne national avant son premier match du tournoi, lundi face à l’Angleterre, le 11 iranien a marqué les esprits et envoyé un message politique à Téhéran. Les joueurs ont ainsi fait manifester leur hostilité à l’égard de la répression qui sévit en Iran depuis trois mois, à la suite de la mort de Mahsa Amini, jeune femme arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire imposé par le régime.
7
En signe de lutte contre les discriminations de genre au Qatar, sept sélections nationales avaient planifié que leur capitaine respectif porte un brassard inclusif « One Love », avant d’en être dissuadées par la FIFA les menaçant de sanctions sportives. Si le Danemark, l’Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et le Pays de Galles ont renoncé, l’Allemagne est parvenue a manifesté son désaccord lors de la photo d’équipe avant son premier match : les joueurs se sont couverts à bouche, mimant leur censure dans cette affaire.