Serge Miville prend la barre de l’Université de Sudbury
SUDBURY – L’ancien professeur de l’Université Laurentienne Serge Miville a été nommé recteur et vice-chancelier de l’Université de Sudbury.
L’historien spécialisé en histoire franco-ontarienne a été choisi par l’administration « afin de poursuivre son évolution en faveur d’un enseignement supérieur de première qualité par, pour et avec la communauté francophone résiliente du Nord. »
Ce dernier va rentrer en poste dès le 21 juin.
« C’est de mettre en application une vision pour tourner cette université-là en une université de langue française « par et pour » qui met vraiment l’accent sur les étudiants. C’est d’assurer une nouvelle direction. Une nouvelle génération pour une nouvelle direction », lance Serge Miville en entrevue à ONFR+, quelques minutes après l’annonce.
Il faut rappeler que l’Université avait exprimé son souhait au cours de l’hiver de devenir une institution à 100 % francophone. Le tout nouveau venu veut entamer les discussions avec les paliers politiques pour faire avancer le plan de l’Université de Sudbury. Pour l’instant, l’institution n’a pas encore déposé sa demande. L’historien voit toutefois les choses de façon positive et assure que la présentation du projet « va se faire dans les jours qui suivent ».
« Oui, on a du pain sur la planche, mais on a vraiment un grand engouement pour ce projet d’autonomisation de l’Université de Sudbury et pas seulement au niveau local et communautaire, mais aussi dans le milieu politique. Le ministre Romano, la ministre Mulroney et la ministre Joly sont tous intéressés pour s’assurer que le fait français à Sudbury et l’éducation universitaire de langue française dans la région soient maintenus et qu’ils soient excellents. »
Sa première mission sera de garder le plus grand nombre d’étudiants possible dans la région, dit-il.
« Si on n’est pas capable de garder ces jeunes, il va y avoir des dommages irréparables. J’ai déjà parlé à des jeunes qui vont quitter la région. Des personnes brillantes me disent : « Moi je ne vais pas poursuivre ma maîtrise ou finir mon bac à Sudbury. Je pense que je vais aller ailleurs à Ottawa ou dans d’autres institutions ». C’est des lumières qu’on perd et ça, c’est la priorité en ce moment. Il faut trouver un moyen de les garder dans la région, car ces gens-là vont exercer un grand changement positif pour notre communauté. »
Pour ce faire, il veut accueillir des étudiants dès le mois de septembre 2021. Il faut rappeler que l’établissement n’a pas le pouvoir de conférer des diplômes à l’heure actuelle et n’a donc pas d’étudiants officiellement.
« Ça s’en vient vite et c’est pour ça que je ne vais pas lâcher le morceau. On va tout faire pour trouver des façons que ce soit à travers des partenariats avec d’autres institutions et on va initier ça dès que possible. Il y a des solutions créatives et on va tout faire pour les mettre en place. Il faut prévenir l’exode de nos jeunes et on vise dès septembre, cette année, pour ça. »
« Parfait pour les ambitions » de l’Université de Sudbury
M. Miville est titulaire d’une chaire de recherche en histoire franco-ontarienne à l’Université Laurentienne en plus d’avoir été le directeur de l’Institut franco-ontarien (IFO). Il faisait partie de la centaine de professeurs qui avaient été congédiés en avril.
« M. Miville est un excellent successeur pour la réalisation de notre mandat. Son dynamisme, son leadership positif, ses aptitudes et sa vision sont en parfaite harmonie avec les ambitions de notre université », a déclaré le président du Conseil des régents, Pierre Riopel via communiqué.
L’ancien recteur John Meehan avait déjà annoncé qu’il poursuivrait de nouveaux défis, lui qui a été nommé le directeur du Bill Graham Centre for Contemporary International History au Trinity College, à l’Université de Toronto.
« John Meehan est une personne brillante et très généreuse. On s’est beaucoup jasé au cours des derniers jours et on va continuer à se jaser. La relation avec John est excellente », affirme M. Miville.
L’année aura été rocambolesque pour ce dernier avec les événements à La Laurentienne et la nouvelle de jeudi.
« En plus, papa d’un jeune enfant de six mois », tient à préciser le nouveau recteur.
« Ç’a été un moment difficile, mais je suis resté serein dans tout ça. Je vois ce que la communauté nous donne comme signal dans tout ça et j’ai rarement été aussi fière d’être franco-ontarien. »