Sports en 2023 : les Franco-Ontariens sur le devant de la scène
Retour sur une année 2023 riche en événements pour les sportifs franco-ontariens. Une année mémorable en patinage de vitesse, en basket international et pour un hockeyeur du côté d’Ottawa. Une première historique en ski et une grosse déception dans le soccer féminin.
Une personnalité : Ivanie Blondin
Ivanie Blondin a connu une année 2023 phénoménale sur les pistes de patinage de vitesse. L’Ottavienne a signé pas moins de 15 podiums en compétitions internationales sur l’année, avec un total de quatre médailles d’or, huit d’argent et trois de bronze.
Son année 2023 à débuté en Pologne du côté de Tomaszów-Mazowiecki qui a accueilli les deux dernières étapes de Coupe du monde de la saison 2022-2023 du 10 au 12 février pour la cinquième manche et le week-end suivant du 17 au 19 février 2023 pour la sixième et dernière. Sur ces deux compétitions, elle a parfaitement lancé son année avec une médaille d’argent et une médaille de bronze en départ groupé.
Les épreuves par équipe lui ont permis de remporter plus de la moitié de ses médailles au sein d’une équipe canadienne très forte. Aux côtés notamment de Valérie Maltais, Maddison Pearman ou encore Carolina Hiller, Brooklyn McDougall, Isabelle Weidemann, peu importe le trio aligné, Blondin a toujours été de la partie avec 8 podiums à la clé (trois en or, quatre en argent, une en bronze).
Individuellement, elle a fini la saison 2022-23 par une deuxième place aux Championnats du monde à Heerenveen (Pays-Bas) début mars, sur sa spécialité le départ groupé.
La première moitié de la nouvelle saison en cours (2023-24) a été tout aussi fructueuse avec une troisième place sur la Classique de l’automne (22-24 septembre à Calgary) sur 1000 m. Blondin a ensuite enchaîné les quatre premières étapes de Coupe du monde avec l’or en départ groupé à Obihiro (10-12 novembre), une deuxième place à Pékin (17-19 novembre) sur la même discipline et une nouvelle médaille d’argent sur départ groupé de retour en Pologne, où elle a bouclé la boucle de son année 2023 dans la ville de Tomaszów-Mazowiecki.
En plus de ses médailles internationales, on peut ajouter trois podiums supplémentaires au niveau national avec l’or et deux bronze lors des Championnats canadiens sur longue piste qui ont eu lieu à Calgary entre le 5 et le 8 octobre.
Une citation : « Un rêve qui se réalise »
Pour la première fois depuis 1983, la Coupe du monde de ski se déroulait à Mont-Tremblant, la station dans laquelle Valérie Grenier a appris à skier depuis sa plus tendre enfance et où elle passe la majorité de son temps pour s’entraîner.
Cette fin de semaine des 2 et 3 décembre a été très particulière pour la native d’Ottawa qui a eu la chance de skier à deux reprises, chaque jour, sur deux épreuves de slalom géant, à la maison, devant ses amis, sa famille et 10 000 spectateurs venus l’encourager.
« C’est unique dans ma carrière. C’est un rêve qui se réalise », avait-elle confié en amont de l’événement.
Si les résultats sportifs ont finalement été un peu décevants avec une 8e place le samedi et une 6e le dimanche, la skieuse a savouré ce moment unique dans sa carrière.
« Ça a été une expérience exceptionnelle de concourir ici à Tremblant. Je n’ai pas les mots pour décrire l’énergie transmise par le public et je ne peux les remercier assez pour leur soutien incroyable. Je suis arrivée en cette fin de semaine en pensant que je devais absolument faire un podium pour les partisans mais j’ai appris qu’ils ont passé un bon moment et qu’ils sont là pour nous encourager, peu importe si on est sur le podium ou non. »
La bonne nouvelle, c’est que l’étape de Coupe du monde à Mont-Tremblant a été renouvelée pour 2024. Déchargée de cette pression de la première fois, Valérie Grenier pourrait s’offrir cette fois un podium à la maison. Affaire à suivre…
Une date : le 23 septembre
L’équipe canadienne de basket-ball masculine a obtenu son billet pour les Jeux olympiques de Paris après une victoire sensationnelle face à l’Espagne, en quart de finale de la Coupe du monde à Jakarta, le 23 septembre. Si Shai Gilgeous-Alexander a été phénoménal, le Franco-Ontarien RJ Barrett a largement participé au succès de la sélection tout au long de la compétition.
Menés de 10 points à la mi-temps, puis de 12 au terme du troisième quart, les Canadiens ont renversé le match dans l’ultime période pour aller chercher une victoire sur score de 88-85.
L’équipe masculine de basket retrouvera les JO 24 ans après leur dernière participation. En effet, ils ne s’étaient plus qualifiés depuis l’an 2000. L’équipe emmenée par le légendaire meneur Steve Nash avait été éliminée en quart de finale par la France. À Paris l’été prochain, RJ Barrett et ses coéquipiers seront parmi les favoris de la compétition.
Les Canadiens pourraient envoyer une véritable armada en France si des joueurs majeurs comme Jamal Murray, Andrew Wiggins ou encore le francophone des Raptors Chris Boucher se joignent à l’équipe l’été prochain.
Un chiffre : 1000
En LNH, le Franco-Ontarien Claude Giroux est entré dans un club très fermé. Le 10 avril, l’ailier droit des Sénateurs marque deux buts et signe une passe qui permettent aux Sens de s’imposer face aux Hurricanes de la Caroline lors du dernier match de la saison 2022-23. Ces trois points pour le natif de Hearst pourraient passer inaperçus dans une saison peu emballante qui se termine sans séries éliminatoires du côté de la capitale.
Mais, en réalité, ils permettent à Claude Giroux d’être le 96e joueur de l’histoire à passer les 1000 points en carrière. Une heure plus tard, l’attaquant des Stars de Dallas Joe Pavelski fait de même dans une soirée exceptionnelle. Ils sont désormais 97 joueurs dans l’histoire de la Ligue Nationale de Hockey à avoir réalisé un tel exploit.
Claude Giroux a ensuite été honoré au début de la saison suivante. Le 14 octobre, lors du match d’ouverture des Sénateurs face aux Flyers de Philadelphie, l’équipe où il a passé la majeure partie de sa carrière, une cérémonie s’est tenue en son honneur. Il a reçu un bâton de hockey en or des mains de la légende locale Daniel Alfredsson.
Un lieu : Melbourne
On termine cette rétrospective 2023 avec une déception. Tout n’a pas été rose pour les sportifs franco-ontarien en 2023, surtout pour les joueuses de soccer Cloé Lacasse et Vanessa Gilles. Si respectivement elles ont connu d’excellentes saisons en club, le point d’orgue de 2022-23 devait être la Coupe du monde en Australie et Nouvelle-Zélande qu’elles disputaient avec la sélection canadienne.
Une équipe du Canada auréolée d’un titre olympique en 2020 qui affichait de grandes ambitions pour l’événement et faisait figure de grande favorite. Malheureusement, pour la dernière grande compétition internationale de la légendaire Christine Sinclair, rien ne s’est passé comme prévu.
La sélectionneuse Bev Priestman a semblé être en recherche perpétuelle de la bonne formule en attaque avec tantôt Sinclair titulaire, tantôt remplaçante, sans jamais la trouver. Après un match nul sans saveur contre le Nigéria (0-0) et une victoire poussive contre l’Irlande (2-1), les Canadiennes ont reçu une claque le 31 juillet à Melbourne face au pays hôte, l’Australie. Une cinglante défaite 4-0 qui a entraîné l’élimination des Rouges et un retour à la maison anticipé.
Pour les Franco-Ontariennes, l’expérience a été différente selon les joueuses. Bien installée en défense centrale, Vanessa Gilles a joué l’intégralité des rencontres. Remplaçante à chaque fois, Cloé Lacasse n’a pas réussi à apporter la petite étincelle pour faire la différence en sortie de banc.
La bonne nouvelle pour l’attaquante transférée à Arsenal pendant l’été, c’est que le départ à la retraite annoncé de Christine Sinclair semble lui avoir ouvert des portes. En effet, depuis Melbourne elle a connu cinq titularisations sur les six matchs disputés à la fin de l’année. Elle a, à cette occasion, marqué à deux reprises dont un but dans une revanche face à l’Australie, battue 5-0 le 1er décembre à Victoria.