
Tarifs automobiles : « Notre but est de négocier 0% », dit Ford

Doug Ford dit vouloir négocier avec l’administration Trump jusqu’à un retrait total des tarifs américains alors que les premiers impacts se font sentir sur l’industrie de l’automobile. Ce jeudi, l’usine Stellantis à Windsor a annoncé une cessation d’activité provisoire, invoquant les droits de douane de 25% sur les véhicules non américains. Le Canada a aussitôt répliqué en imposant des contre-tarifs de 25% sur les automobiles américaines.
Bien que le Canada ne figure pas dans la longue liste de pays auxquels de nouveaux tarifs s’appliquent, présentée par Donald Trump la veille, les tarifs automobiles sont entrés en vigueur ce jeudi, dès minuit.
En parallèle, Stellantis a annoncé ce matin suspendre les activités de son usine d’assemblage à Windsor, pour deux semaines, dès le lundi 7 avril, invoquant les tarifs automobiles de Trump comme raison.
Les premiers ministres des provinces et territoires se sont réunis en virtuel ce matin à 10 h avec le premier ministre canadien pour discuter d’une réponse tarifaire.
Juste après, dans une mêlée de presse à l’Assemblée législative de l’Ontario, Doug Ford a indiqué soutenir une réponse tarifaire réciproque, à hauteur des tarifs imposés, ajoutant que c’était un effort commun « team Canada ».
« Je suis soulagé de voir que la température redescende. C’était essentiel, mais la menace tarifaire reste importante. Notre but est de continuer à négocier des tarifs de 0 %. On va continuer à travailler avec l’administration fédérale », a-t-il déclaré.
Le premier ministre s’est dit « heureux de voir des sénateurs américains nous soutenir et affirmer que des droits de douane sur le Canada mettraient les États-Unis en récession ».
25 % : le Canada réplique à son tour sur les véhicules
Le premier ministre Mark Carney a annoncé que le Canada répliquerait avec ses propres tarifs de 25 % sur les véhicules américains qui ne sont pas conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Des droits de douane s’appliqueront aussi sur le contenu non-canadien des véhicules américains, mais le Canada n’imposera pas de tarifs sur les pièces d’auto et ce qui provient du Mexique, a-t-il précisé.
« Nous allons nous battre contre ces tarifs jusqu’à ce qu’ils soient annulés », a affirmé le chef libéral en conférence de presse.
Bien que le Canada ait évité des tarifs réciproques dans l’annonce de Donald Trump mercredi, en plus des droits de douane sur l’automobile, l’aluminium, l’acier et les produits hors de l’ACEUM sont toujours assujettis à une pénalité de 25 %. Celle-ci étant justifiée par l’administration américaine par l’afflux de fentanyl en provenance de la frontière canadienne, même si moins de 1 % du trafic provient du Canada.
« Tout cela est injustifié et, à notre avis, mal avisé », a commenté M. Carney.
Ce dernier a eu une discussion avec le président Trump la semaine dernière au cours de laquelle il l’avait notamment averti de son intention de répliquer sur les tarifs sur les véhicules canadiens. Mark Carney considère que dans l’annonce américaine, le Canada a eu « le meilleur accord d’une série de mauvais accords ».
« Nous avons fait des progrès. On peut le voir par rapport aux tarifs réciproques », a-t-il estimé en conférence de presse à Ottawa.
Pour le moment, le Canada n’envisage pas de se coordonner avec d’autres pays assujettis à des droits de douane, a indiqué M. Carney. Il a toutefois eu des appels dans les derniers jours avec d’autres chefs d’État, « des discussions positives pour développer les relations commerciales entre nos juridictions ».
« Les États-Unis sont encore un allié du Canada, a tempéré le chef libéral. C’est notre allié le plus important en matière de sécurité et de défense, par exemple », a-t-il poursuivi.
À Kingston, le chef conservateur Pierre Poilievre a proposé que sous sa gouverne, le fédéral coupe la taxe sur les produits et services (TPS) sur les véhicules produits au Canada, ce qui selon lui sauverait 2 500 $ au consommateur sur une automobile de 50 000 $. Il a aussi demandé aux premiers ministres provinciaux de retirer leur portion provinciale de la taxe de vente.