Politique

Tarifs américains : un appel « dans les prochains jours » entre Trump et Carney

Les tarifs de 25 % sur l'automobile seront au coeur d'un appel téléphonique entre Carney et Trump. La Presse canadienne /Frank Gunn

Mark Carney et le président américain Donald Trump auront un appel téléphonique dans les prochains jours, a confirmé le premier ministre canadien, qui s’attend à ce que les tarifs imposés sur l’industrie automobile au Canada soient moindres qu’ailleurs dans le monde.

« Il y aura une conversation entre moi et Monsieur le président dans les prochains jours, l’appel arrivera bientôt », a-t-il déclaré, près de 24 heures après que les États-Unis aient annoncé des droits de douane de 25 % sur les automobiles importées.

Ces tarifs commenceront à être collectés dès le 3 avril et impacteront près de 500 000 travailleurs canadiens, selon le chef libéral, principalement en Ontario comme à Windsor. Mark Carney a indiqué que le Canada répliquera « avec force » la semaine prochaine aux tarifs américains, alors que le président Trump a promis une vaste gamme de tarifs réciproques dès le 2 avril.

« Ça vaut mieux pour le Canada de réagir après tout cela avec la transparence. On va le faire, ça, c’est clair », a assuré le chef libéral qui a suspendu le temps de quelques heures sa campagne électorale pour revenir à Ottawa jeudi.

À Queen’s Park, Doug Ford a aussi mentionné que « l’Ontario répondra tarif pour tarif. Mais nous attendons de voir ce qu’il (Donald Trump) fera le 2 avril vu qu’au cours des derniers mois les décisions ont changé plusieurs fois. »

Doug Ford et Mark Carney lors d'une rencontre à Etobicoke quelques jours après l'élection de ce dernier comme chef libéral. Source: Twitter Doug Ford.
Doug Ford et Mark Carney ont chacun promis de répliquer aux tarifs américains de 25 % sur l’automobile. Source : Twitter de Doug Ford.

Les premiers ministres des provinces tiendront d’ailleurs une rencontre vendredi dans laquelle ils seront sondés, tout comme des dirigeants d’entreprise et syndicaux sur la meilleure façon de répondre, a avancé M. Carney. Doug Ford veut quant à lui conserver une approche « équipe Canada » et imposer des mesures de représailles fortes.

« Nous allons nous assurer d’infliger un maximum de conséquences pour les Américains et minimiser au plus possible l’impact pour les Canadiens. Donald Trump pense que les prix vont baisser pour les Américains et c’est tout à fait le contraire. Je me sens mal pour les Américains, mais c’est un seul homme qui provoque ce chaos », a ajouté le premier ministre ontarien.

M. Carney n’a pas voulu dire s’il comptait imiter l’approche entreprise par Doug Ford, qui avait menacé de taxer de 25% l’électricité ontarienne destinée aux États-Unis avant de revenir sur cette décision, se cantonnant à dire que « c’est une option, mais pas plus que ça ».

L’Ontario et le Canada moindrement touché

Cet appel avec le président américain sera le début d’une négociation, considère Mark Carney, imposant comme condition de ces pourparlers « le respect de notre souveraineté ». S’il admet qu’il sera « difficile » de faire changer d’idée M. Trump sur les tarifs sur l’automobile, le Canada sera moins affecté que certains autres pays assujettis à cette nouvelle taxe.

« Les tarifs pour le Japon, la Corée et l’Union européenne sont en effet plus grands que les tarifs pour le Canada, mais 25 % c’est grand », a -t-il formulé.