Tim Hudak quitte la vie politique
TORONTO – L’ancien chef progressiste-conservateur de l’Ontario, Tim Hudak, quittera son poste de député de Niagara/Glanbrook-ouest le 16 septembre prochain. Il tourne le dos à la politique pour devenir président du Conseil ontarien de l’immobilier, OREA.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
Tim Hudak aura été un visage marquant de la vie politique ontarienne au cours des deux dernières décennies. Le communiqué, uniquement en anglais, qu’il a publié pour annoncer son départ revient sur les grands jalons de sa carrière. « J’ai été guidé par un objectif précis : un gouvernement plus petit, avec des cibles claires, une économie forte et plus d’opportunités pour tous », dit-il. M. Hudak dit avoir été honoré d’être membre du cabinet de Mike Harris, le « premier ministre le plus courageux et efficace que le Canada ait connu » au cours des dernières années.
Tim Hudak a été élu pour la 1ère fois en 1995. Il était âgé de 27 ans. Quatorze ans plus tard, il occupera le poste de chef de sa formation politique, entre 2009 et 2014. Sous Mike Harris, il a occupé le poste de ministre du Tourisme en pleine crise touristique post-11 septembre. Il a aussi été ministre du Nord et des Mines, puis ministre des Services gouvernementaux et des Services aux consommateurs sous Ernie Eves.
Sa promesse controversée de couper 100 000 emplois dans le secteur public lors de l’élection de 2014 lui aura coûté la victoire, s’entendent plusieurs observateurs de la scène politique. S’il quitte ensuite la chefferie de la formation politique, il continue néanmoins à être un acteur de premier plan du parti.
Sous son règne, les enjeux francophones ont obtenu peu de visibilité. Pendant la campagne de 2014, la libérale Madeleine Meilleur a affirmé que les francophones de l’Ontario devait « craindre » l’élection d’un gouvernement conservateur. En réplique, M. Hudak avait alors affirmé qu’il était« l’ami des francophones ».
L’un de ses candidats avait affirmé lors d’un débat que la francophonie allait vivre et s’épanouir, en autant que l’Ontario « aille de l’argent dans les coffres ». Il en faudra bien plus pour rassurer les francophones de l’Ontario qui ont été choqués par la tentative de fermeture de l’hôpital Montfort par les conservateurs, sous l’ère Harris.
À l’occasion du scrutin ontarien, Tim Hudak, a répondu au questionnaire de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario. L’exercice visait à sonder son parti sur les préoccupations des Franco-Ontariens. « Notre Plan pour 1 million d’emplois me passionne énormément car il vise à ramener des emplois vers l’Ontario, tout en mettant fin aux dépenses folles, en équilibrant le budget et en contrôlant la dette », avait notamment indiqué M. Hudak, sans même mentionner les enjeux francophones.
Plusieurs acteurs sociaux et politiques ont salué la carrière de Tim Hudak. Son successeur à la chefferie du parti progressiste-conservateur, Patrick Brown, a remercié son travail des vingt dernières années. La première ministre, Kathleen Wynne, a aussi tenu à souligner son départ.
.@timhudak, on behalf of the @OntarioPCParty thank you for more than two decades of service. Wishing you and family all the best.
— Patrick Brown (@patrickbrownont) August 9, 2016
I want to thank @timhudak for over 20 years of service to Ontario. He has served with passion and purpose and I wish him well in the future.
— Kathleen Wynne (@Kathleen_Wynne) August 9, 2016
En plus de son message sur le réseau social Twitter, Mme Wynne a envoyé une déclaration aux médias où elle affirme que son adversaire avait un « amour » pour l’Ontario et travaillait pour améliorer la vie des générations futures.
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