Un libraire toujours recherché pour la Place des Arts de Sudbury

Comme partout au pays, le recrutement de libraires est un véritable parcours du combattant à la Place des Arts de Sudbury. Crédit image : Inès Rebei

SUDBURY – Un an après l’inauguration de la Place des Arts, l’ouverture de la boutique-librairie se fait encore attendre. La faute à des problèmes de recrutement du personnel.

La pénurie de main-d’œuvre qui sévit partout dans la province et particulièrement dans le Nord n’épargne pas la Place des Arts.

« La pierre angulaire, c’est vraiment l’embauche », lance Jean-Gilles Pelletier, directeur général de la Place des Arts. Il affirme que la personne recherchée doit avoir une formation en gestion, en plus du travail de libraire.

Stéphane Cormier, codirecteur général et directeur de la commercialisation de la maison d’édition Prise de Parole, considère que l’impact de la pandémie se fait encore bien sentir sur les embauches partout au pays. Il explique qu’ils cherchent à recruter partout, même au Québec et à l’international.

Le métier de libraire est un métier spécialisé avec un certain temps de formation, raison pour laquelle les critères de recrutement ont d’ailleurs été revus par les organismes de la Place des Arts, dit-il.

Jean-Gilles Pelletier, directeur général de la Place des Arts. Archives ONFR+

Ceux-ci sont donc prêts à apporter une formation personnalisée autour du secteur de la librairie à un candidat intéressé par l’emploi détenant une expérience solide en gestion.

« Ce n’est pas une proposition facile, mais on sait qu’il y a un véritable intérêt de la clientèle », déclare de son côté, Jean-Gilles Pelletier, en assurant que le salaire proposé est raisonnablement compétitif.

M. Pelletier avait pourtant bon espoir lorsqu’il y a peu de temps encore, une personne avait reçu une offre d’emploi définitive avant de finalement se désister, au dernier moment.

La librairie, un milieu en difficulté

« Ça prend des librairies pour former des libraires et comme il y en a très peu, on n’a pas réussi à trouver quelqu’un dans la province », juge-t-il en précisant que peu de librairies ont ouvert au cours des dernières années en Ontario.

La librairie du Grand Ciel bleu avait fermé en 2011 après trois ans d’existence tandis que la librairie du Centre avait, quant à elle, mis la clé sous la porte en 2016, laissant la ville du nickel sans librairie francophone à ce jour.

Problèmes financiers liés à un loyer trop onéreux et ventes insuffisantes avaient eu raison de ces librairies, qui se faisaient par ailleurs concurrence pendant quelques années.

Omer Cantin, propriétaire de la librairie Le Nord. Archives ONFR+

Du côté de Hearst, la rumeur de la fermeture de la librairie Le Nord, seule librairie de langue française du Nord à ce jour, avait suscité une vague d’inquiétude en fin d’année 2021, mais son propriétaire, l’irréductible Omer Cantin, a tenu bon.

« Tout va bien, je m’amuse encore à tenir les livres entre les mains pour mes clients », lance-t-il en entrevue avec ONFR+. Celui-ci doit néanmoins faire face aux conséquences de l’annonce, en février dernier, de la fin temporaire du Salon de livre de Hearst après plusieurs années difficiles liées à la pandémie.

« Les gens sont fatigués d’avoir mis tous les efforts dans des salons passés, il y a très peu de relève », se désole-t-il en rappelant que c’est de ce salon que naissaient des vocations chez les jeunes de la région.

Le facteur Place des Arts

À Sudbury, pour M. Cormier, le scénario de la fermeture ne risque pas de se répéter dans le cas de la librairie-boutique de la Place des Arts.

Il évoque sa situation géographique idéale au centre-ville ainsi que son emplacement stratégique à la Place des Arts qu’il juge être de grands atouts pour la viabilité financière de la librairie.

Un libraire pourrait être trouvée au courant de l’été. Crédit image : Inès Rebei

« Le succès de la Place des Arts est lié à sa programmation et la librairie aussi », explique celui qui est aussi un ancien libraire.

Il estime que les déplacements du public venant assister aux spectacles, la tenue d’événements comme le Salon du livre permettra de générer des revenus intéressants pour la librairie-boutique.

Au-delà des livres qui constitueront près des deux tiers de la librairie-boutique, celle-ci offrirait également d’autres articles tels des œuvres d’art, de la papeterie à caractère francophone et des jeux. Du matériel éducatif sera également proposé aux organismes scolaires de la région.

L’ouverture est espérée pour le début de l’année scolaire, aux alentours du mois de septembre, moyennant un recrutement et le remplissage de la librairie-boutique au courant de l’été.

Il ne manque qu’à remplir les étalages de la librairie-boutique. Crédit image : Inès Rebei