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SAULT STE. MARIE – Le conseil municipal de Sault Ste. Marie a approuvé à l’unanimité l’étude d’un projet visant à établir un lieu de dépôt sécurisé de nourrissons. Ce serait une première dans le Nord de l’Ontario et le second de la province.

La motion proposée par la conseillère Angela Caputo, quartier 3, et son homologue du quartier 2, Lisa Vezeau-Allen, n’a pas rencontré d’obstacle lors du conseil municipal de la ville en toute fin de séance mardi soir.

Le projet est originaire de Calgary, en Alberta, où l’organisme de bienfaisance Gems for Gems – appuyant les survivants de maltraitance- avait décidé de lancer, en 2021, l’initiative intitulée Hope’s Cradle.

L’objectif : offrir aux mères un moyen sans jugement de confier des nourrissons à des professionnels de services à l’enfance.

La boîte de retour de nourrisson serait située au sein même d’un bâtiment clé de la ville, telle que la caserne de pompier selon les premières discussions. Un système d’alarme prévient immédiatement les intervenants d’urgence dès le dépôt.

La boîte contient les instructions pour les personnes déposant le bébé. Source : Facebook de Hope’s Cradle Canada

La conseillère Caputo a expliqué que la recherche pour présenter ce projet a pris plusieurs mois et fut émotionnellement difficile. Elle en a profité pour citer que des bébés étaient régulièrement abandonnés, y compris dans des poubelles et dans les ruelles, et que la plupart ne survivent pas ou ne sont même pas retrouvés.

« Je veux vraiment insister sur le fait que je crois fermement au droit de la femme de choisir, mais nous avons une responsabilité envers ces bébés qui sont nés », a-t-elle lancé au conseil après avoir affirmé avoir consulté plusieurs organismes importants de la ville tels que les services à l’enfance et le Centre d’amitié autochtone.

La conseillère Caputo, à gauche, a été élue en octobre 2022 et la conseillère Vezeau-Allen sert présentement son deuxième mandat. Source : page internet de la municipalité de Sault Ste. Marie

Séquence émotion

Elle a également rappelé avoir elle-même adopté un enfant et que le processus n’a pas été de tout repos.

La conseillère Vezeau-Allen a elle aussi parlé de son histoire personnelle, reconnaissant être une enfant adoptée. « Je suis extrêmement chanceuse d’avoir pu rencontrer ma mère biologique à l’âge de 34 ans et je ne peux même pas imaginer combien ça a dû être difficile pour elle de devenir maman à 21 ans », a-t-elle déclaré non sans émotion.

Cette dernière a avancé que la mise en place de ce dispositif ne devrait pas coûter plus que 20 000 $ à la Ville.

Elle continue : « Les choses doivent changer, les gens doivent être ouverts à ce genre d’idée. Il s’agit d’assurer la sécurité de notre communauté. »

Plusieurs conseillers ont tenu à saluer le courage des conseillères d’évoquer ainsi leur histoire personnelle. Source : capture d’écran internet

Tant que l’enfant n’a pas de marque de maltraitance, aucune poursuite ne pourra être intentée auprès de la génitrice et aucun suivi ne sera fait auprès de celle-ci, selon les explications de la conseillère Caputo. La personne déposant le bébé aura alors 30 jours pour se rétracter et le récupérer.

La température de la boîte de remise sera contrôlée afin de s’adapter à toutes les saisons, y compris au plus fort de l’hiver.

Un comité devrait prochainement se pencher, étude à l’appui sur la question, avant de pouvoir lancer officiellement le projet.

Les deux premières boîtes pour bébés du programme ont été installées sur les murs extérieurs des casernes de pompiers de Strathmore, en Alberta, en 2021, et de Taché, au Manitoba en mars dernier.

Un autre devrait ouvrir au courant de cet automne à Clarington, dans la région de Durham, soit le premier site de l’Ontario.