Une 17e édition du Festival Objectif Cinéma aux parfums franco-ontariens

ORLÉANS – Organisé par le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO), le Festival Objectif Cinéma Desjardins revient pour une 17e édition avec, parmi ses 15 films et documentaires à l’affiche, trois productions franco-ontariennes, plus un court métrage de la réalisatrice locale Nicole Blundell.
L’événement se déroulera du 5 au 10 novembre dans un tout nouveau lieu, à l’auditorium Béatrice-Desloges, comme l’a confié à ONFR Anne Gutknecht, la directrice artistique du MIFO.
« Sans être un cinéma, ça en a tout le luxe et l’équipement, explique-t-elle. C’est une école secondaire d’Orléans qui a la chance d’avoir un auditorium de 500 places, bien équipé. C’est sûr qu’on n’est pas dans un cinéma, pour la deuxième année de suite – la troisième en tout si l’on compte la période COVID – parce que le Ciné Starz a fermé ses portes il y a un an et demi, assez brusquement. »
Une édition plus sereine
L’édition précédente avait en effet été fortement remaniée à la dernière minute, en raison de la fermeture de l’établissement hôte de l’événement. Le choix de l’auditorium Béatrice-Desloges apporte un sentiment de stabilité et de sérénité retrouvées aux membres de l’organisation.
« C’est sûr que ce n’est jamais agréable de devoir changer de bord au dernier moment, avoue Anne Gutknecht. Cela montre bien la flexibilité qu’on a et démontre notre expertise de pouvoir se retourner rapidement. »
La directrice artistique se réjouit d’avoir accès à une salle de 500 places pour l’ouverture, le double de l’an dernier, alors que la première soirée s’était tenue au Centre des arts Shenkman, un partenaire important du MIFO.

Les changements de lieu l’année dernière avaient mené à une collaboration avec la Maison de la francophonie d’Ottawa, un partenariat qui n’a pas été renouvelé pour cette édition mais qui n’a pas été abandonné non plus.
« Il n’y en aura pas cette année pour des raisons logistiques, mais il y en a déjà de prévues dans le futur. Ce ne sera peut-être pas dans le cadre du cinéma, mais pour un spectacle, une activité. Nous aimons travailler ensemble. J’ai de bons contacts avec Marcel Morin, le directeur de la Maison de la francophonie. On aime ça avoir des projets qu’on appelle pan-ottavien car nous sommes à l’est et à l’ouest de la ville. »
Un rôle majeur dans la communauté orléanaise
Ancré dans la communauté d’Orléans depuis 17 ans, le Festival Objectif Cinéma, ainsi que la programmation en cours d’année du Programme objectif cinéma, joue un rôle important pour apporter le cinéma francophone directement en Ontario, où il est très peu présent.
Le but « est de donner l’opportunité à la communauté d’Orléans et de l’Est d’avoir cet accès (au cinéma en français) », explique Anne Gutknecht, qui précise que le festival jouit de la présence de plusieurs partenaires supplémentaires.
« C’est sûr que les gens peuvent aller du côté de Gatineau, mais il y a une fierté différente de pouvoir l’avoir sur place. »

Québec Cinéma est un partenaire majeur, en plus de Desjardins, qui appose son nom sur le festival.
« Québec Cinéma est notre partenaire de l’ensemble des films québécois présentés au festival. Dans le cadre des tournées Québec cinéma, ils nous permettent d’avoir accès à des films, parfois en avant première, mais aussi à des invités dans l’industrie. »
Radio-Canada s’est ajouté aux partenaires cette année en apportant un cadeau de Noël avant l’heure avec Le Cyclone de Noël proposé en avant avant-première.
« L’avant-première québécoise se fait le 8 novembre mais nous, à Gatineau et Orléans, le faisons le 6 novembre avec l’équipe du film qui sera présente », précise Anne Gutknecht.

L’un des autres rôles du festival avancé par la directrice artistique est de pouvoir donner accès aux coulisses des films.
« Ce n’est pas quelque chose auquel on a accès facilement. Avec les spectacles, les artistes sont là et peuvent avoir un peu plus de facilités à échanger sur leur processus de création, alors que pour les films, en dehors du festival, on n’a pas accès à ce genre d’information qui est super intéressante. C’est vraiment de la médiation culturelle à l’état pur. Après, on a quand même beaucoup de cinéphiles qui viennent aux projections mensuelles, mais qui aiment avoir l’effervescence d’avoir un quinzaine de projections condensées sur une semaine. Il y a une sorte de marathon à vivre pour les cinéphiles qui est vraiment cool. »
Fierté franco-ontarienne
L’une des grandes fierté de l’organisation cette année est de proposer des films franco-ontariens.
« On va en avoir trois. Il y en a qui sont des coproductions entre le Québec et l’Ontario. Johanne, tout simplement va être présenté par TFO et la réalisatrice torontoise, Nadine Valcin. Pascal Justin Boyer va venir présenter Le dernier Canadien français et jaser avec le public. C’est un documentaire qui est sorti il y a quelques mois déjà, mais on donne la chance aux gens de le découvrir sur grand écran. Après, il y a Rêver en néon de la réalisatrice Marie-Claire Marcotte, elle aussi basée en Ontario. »

La totalité de la programmation et l’accès à l’achat des billets sont disponibles sur le site Internet de l’événement. Cinq court-métrages seront présentés en amont de cinq films. Parmi eux, Géométrika de Nicole Blundell (avant Le dernier Canadien français) occupe une place particulière.
« Nicole Blundell est réalisatrice, mais aussi professeure de cinéma à l’école secondaire publique De la Salle, explique Anne Gutknecht. Sa fabrication à elle, c’est vraiment du fait-maison. On est super heureux à chaque fois de laisser une place particulière aux créateurs d’ici. »