Stephane Hunter (au premier plan), gérant de la société Escouade multimédia, fait partie de la délégation. Photo : Archives ONFR / Sandra Padovani

MONTRÉAL – Une quinzaine d’entrepreneurs franco-ontariens mettent le cap sur Montréal pour participer jusqu’à jeudi à une mission économique et commerciale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Objectif : forger des relations et décrocher des contrats à l’étranger, ainsi que dans la Belle Province.

Après les éditions en Asie du Sud-Est (Vietnam et Cambodge), en Afrique centrale (Gabon et Rwanda), au Moyen-Orient (Liban) et en Europe centrale et orientale (Roumanie), c’est au tour du Canada d’accueillir une mission économique de l’OIF. Plus de 80 entreprises francophones sont attendues jusqu’à jeudi à Montréal puis Québec afin de stimuler les échanges commerciaux entre la francophonie canadienne et le reste du monde.

Parmi elles, les représentants de 14 entreprises franco-ontariennes, sous la houlette de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA), espèrent nouer des contacts commerciaux fructueux. Ils représentent des secteurs d’activité aussi variés que les énergies renouvelables, l’agroalimentaire, les technologies en éducation ou encore le numérique.

« J’aimerais élargir les marchés dans lesquelles je travaille principalement, faire connaître mes services qui peuvent se faire à l’international tout en étant gérés depuis le Canada », explique Stéphane Hunter. Sa société, Escouade multimédia, lauréate du dernier Prix du commerce Ontario-Québec, assure l’infrastructure numérique d’événements en ligne comme des colloques nationaux et internationaux.

François Byrne, fondateur de Hybrid Power Solutions, fabricant de générateurs sans carburant pour les chantiers de construction industrielle. Source : Facebook Hybrid Power Solutions

Fondateur de Hybrid Power Solutions, une entreprise dans les technologies durables qui fabrique des générateurs sans carburant pour les chantiers de construction industrielle, François Byrne pense lui aussi qu’il peut ouvrir des marchés inexplorés.

« De nombreux pays africains font face à de gros problèmes d’électricité que notre produit peut résoudre de façon plus économique et écologique. Ça sera intéressant d’échanger en français sur cette problématique », dit celui qui revient d’un voyage au Nigéria.

Julie Caron, fondatrice de Filvert Initiatives, une jeune entreprise créée en début d’année dans le domaine de l’éducation en langue française au Canada, est aussi du voyage. Elle accompagne des organisations publiques comme privées dans la production de ressources en apprentissage numérique.

Pour elle, cette mission économique est l’occasion de rencontrer des partenaires, mieux connaître les besoins de la francophonie internationale. « On est à l’écoute de nouvelles pistes de collaboration. Se développer à l’international n’est pas nécessairement notre premier objectif, mais on veut essayer de mutualiser nos efforts pour mieux occuper l’espace éducatif francophone à plus grande échelle. »

Julie Caron, fondatrice de Filvert Initiatives, une jeune entreprise dans le domaine de l’apprentissage numérique. Gracieuseté

Alexandre LaRocque, PDG d’Ardent Security, une société torontoise, entrevoit des opportunités à saisir dans son domaine : la cybersécurité. « Cette dimension prend une place extrêmement importante aujourd’hui, à tel point qu’elle est au cœur des décisions d’affaires des entreprises, dit ce chef d’entreprise dont la majeure partie des activités se concentre aux États-Unis et en Alberta.

Son travail consiste à tester les défenses informatiques des entreprises et repérer leurs vulnérabilités. Il compte parmi ses clients de grandes entreprises nord-américaines, notamment dans le secteur pétrolier.

Le français comme atout dans les affaires

« Maitriser la langue française m’a servi à avoir du rayonnement dans la communauté ontarienne », estime Alexandre LaRocque, lauréat du prix ReleveON Coup de cœur du jury en 2021. « Maintenant le challenge se situe au niveau du Québec, ma province natale, et de la francophonie internationale. »

François Byrne, quant à lui, ne cache pas que ce sera la première fois qu’il participe à une mission économique entièrement en français. Et pour cause : il réalise 80 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis. La langue de Molière lui semble le meilleur vecteur pour pénétrer les marchés africain et européen.

« Au Québec, le monde d’affaires un plus plus clos, ce sera une opportunité de discuter avec de nouveaux clients, ouvrir ce marché pour conquérir une base de clients »

Alexandre LaRocque, PDG d’Ardent Security, une société torontoise spécialisée dans la cybersécurité. Gracieuseté

« Dans le monde de l’éducation en français, la question ne se pose pas : « Les synergies pourraient être considérables », conclut Julie Caron.

Ponctuée de visites d’entreprises et organisée en marge de la Conférence de Montréal du Forum économique international des Amériques, cette mission de quatre jours, à laquelle participera la ministre des Affaires francophones de l’Ontario Caroline Mulroney, constitue, selon l’OIF, « la première étape vers le Sommet de la Francophonie » qui aura lieu à l’automne, en France.

« Depuis 2022, l’organisation des missions économiques et commerciales de l’OIF, véritable rendez-vous économique, a permis de dynamiser de manière inédite la coopération économique intra francophone, affirme via communiqué Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de la Francophonie. Elles ont permis des centaines d’entreprises, de régions géographiquement éloignées, de se rencontrer et d’envisager des partenariats grâce à une meilleure connaissance des opportunités et de leurs milieux d’affaires respectifs. »