Une grande consultation pour l’avenir de L’Écho d’un peuple

Le directeur aristique de L'Écho d'un peuple, Félix Saint-Denis. Crédit image: Sébastien Pierroz.

EMBRUN – L’Écho d’un peuple était à l’honneur du 20e Banquet de la francophonie de Prescott et Russell, samedi soir à Embrun. Lauréat du prix de l’organisme communautaire de l’année, L’Écho semble plus vivant que jamais, selon Félix Saint-Denis. Même si le projet du retour du méga-spectacle s’éloigne.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

« Marchons main dans la main et surtout debout », a lancé le directeur artistique aux 300 convives du banquet, au moment de recevoir le prix. Une manière peut-être de transmettre la frénésie du spectacle retraçant les 400 ans de culture française en Amérique du Nord et en Ontario.

Plus tard au micro d’#ONfr, M. Saint-Denis a levé le voile sur les enjeux de L’Écho d’un peuple. « On va faire une grande consultation publique Marchons vers l’avenir de L’Écho d’un peuple fin mai ou début juin. »

Et il sera bien question lors de cet événement des possibilités de revoir ou non le méga-spectacle. Les chances de ce retour, porté depuis bientôt dix ans par le projet L’écho de la nation, s’amincissent pour M. Saint-Denis. « On en est peut-être plus là. Il y a eu des occasions qui auraient pu lever. Il faudra déterminer si l’on garde ça (le méga-spectacle) comme une priorité (…) Le 400e anniversaire aurait pu être une occasion du retour du méga-spectacle, mais cela ne s’est pas matérialisé. »

Le spectacle, dans sa formule originale, est mis entre parenthèses depuis 2008 en raison de problèmes financiers.

Dans le mêmes temps, d’autres « activités complémentaires » se dont développées, insiste M. Saint-Denis. « Nos spectacles régionaux et scolaires atteignent 340 000 participants depuis leurs débuts. »

Et d’ajouter : « Il y a différentes avenues et possibilités. On aimerait élargir notre cadre de tournées et de production. Cet automne, on a fait un spectacle Ton histoire est une épopée dans le cadre du 150e de la Confédération. On se dit pourquoi ne pas en faire un spectacle pour enfants ou un spectacle qu’on pourrait rouler en montant dans des communautés. Auparavant, on se limitait beaucoup à l’Ontario pour différentes raisons. C’est le moment de voir si l’on veut mettre nos énergies ailleurs. »

Longtemps en pourparlers, l’idée de développer des spectacles sur le site de la Fromagerie St-Albert commencerait à battre de l’aile. « Le projet du Village d’antan franco-ontarien (VAFO) n’a pas encore levé suffisamment », rappelle M. Saint-Denis. Or, l’aboutissement en premier lieu de ce projet serait la condition sine qua non pour la réalisation de ce « pôle touristique » incluant L’Écho d’un peuple.

Un événement sans grand message politique

Ce 20e Banquet de la francophonie, mettant en valeur les francophones de l’Est ontarien, n’aura finalement pas été celui des grands messages. L’absence de dernière minute de François Boileau, convalescent, a peut-être donné un ton moins politique à cette soirée. Surtout que le commissaire aux services en français était invité à prendre la parole à titre de conférencier.

Il n’était cette fois-ci pas question de grands plaidoyers sur le projet d’université franco-ontarienne, comme avec l’avocat Ronald Caza (2014), ou le président de la Société Jean-Baptiste, Maxime Laporte (2016). Pas de grandes déclartions non plus sur la nécessité de services policiers bilingues en Ontario (2013).

Paradoxalement et à quelques semaines des élections provinciales, c’est pour une fois un politicien qui a été honoré par l’un des prix. Le député provincial de Glengarry-Prescott-Russell, Grant Crack, a reçu l’Ordre de la francophonie dans la catégorie « francophile » de l’année.

Alors que la lutte s’annonce indécise dans cette circonscription à majorité francophone, M. Crack a délivré un discours aux allures poétiques. « La langue de Molière, c’est prendre un enfant par la main et l’emmener vers une symphonie de richesse. »

Des récompenses pour des bâtisseurs

Parmi les autres lauréats de la soirée : la directrice de l’école secondaire publique Le Sommet à Hawkesbury, Anne Laflamme, vainqueure de l’Ordre de la francophonie de Prescott et Russell, le plus prestigieux prix de la soirée.

Yvon Huppé a pour sa part été honoré dans le volet Bénévole. Le président-fondateur du Centre d’aide de Rockland a vu son organisme venant en aide aux personnes dans le besoin, célébrer ses 25 ans l’an passé.

La productrice-réalisatrice Marie-Claude Dicaire d’Alfred, et la co-présidente élue du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), Marie-Pierre Héroux, originaire d’Embrun, ont, elles, remporté  le prix Jeunesse Thomas-Godefroy, réservé aux moins de 35 ans.

Attribué pour la première fois en 2001 lors du 3e Banquet, ce prix avait été alors gagné par un certain… Félix Saint-Denis.