Une rencontre fédérale-provinciale sur la crise linguistique?

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau. Archives ONFR+

OTTAWA – La situation des communautés francophones en Ontario et au Nouveau-Brunswick, mais aussi dans tout le Canada, rend nécessaire une rencontre fédérale-provinciale, estiment le Commissariat aux langues officielles (CLO) du Canada et la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Fin novembre dernier, au cœur de la crise en Ontario français, le premier ministre Justin Trudeau avait convié les chefs de tous les partis siégeant à la Chambre des communes pour réaffirmer, ensemble, l’importance de la dualité linguistique au Canada.

Si cette rencontre devait permettre de maintenir la pression sur le gouvernement progressiste-conservateur ontarien, selon la ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly, elle avait suscité un certain scepticisme chez les partis d’opposition, n’aboutissant finalement qu’à une photo sans véritable lendemain.

Aujourd’hui, l’organisme porte-parole des francophones en contexte minoritaires demande au gouvernement fédéral d’aller plus loin.

« Il y a un mouvement populiste actuellement qui met en péril et fragilise nos communautés francophones, pas seulement en Ontario et au Nouveau-Brunswick. On veut que les premiers ministres et ministres responsables du fédéral et des provinces et territoires se rassemblent pour parler de la francophonie canadienne », expliquait son président Jean Johnson, à #ONfr.

De gauche à droite, Alain Dupuis, directeur général de la FCFA, Jean Johnson, président de la FCFA et Raymond Théberge, commissaire aux langues officielles du Canada. Crédit image : Stéphane Bédard

Une recommandation qui a reçu l’appui du porte-parole aux langues officielles pour le Nouveau Parti démocratique (NPD), François Choquette, et qui est également formulée par le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge.

« Il est temps, à mon avis, que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour établir un dialogue avec les provinces et les territoires, comme un sommet fédéral territorial provincial, et ce, afin de se pencher sur l’avenir de la dualité linguistique et des communautés en situation minoritaire et ultimement trouver des solutions concrètes et durables », écrivait-il dans une déclaration soulignant sa première année en poste.

Joly évasive

En marge de la journée d’étude sur la francophonie canadienne à l’Université d’Ottawa, la semaine dernière, la ministre Joly est restée évasive quant à cette proposition.

« J’aurais l’occasion de donner plus de détails sur la façon dont la modernisation de la Loi sur les langues officielles va se faire. Bien évidemment, s’il y a des provinces qui sont intéressées à s’inclure dans les discussions et dans les débats, ça me fera plaisir d’être là, à leurs côtés », a-t-elle simplement répondu à #ONfr, se bornant à insister que des annonces auraient lieu dans les prochaines semaines.

La proposition trouve toutefois un écho favorable auprès de la ministre québécoise responsable de la Francophonie canadienne, Sonia LeBel.

« Sans m’encadrer dans une forme, tous les forums sont très intéressants pour réfléchir à la façon dont on peut agir le plus largement possible. »

L’ancienne ministre libérale des Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, juge l’idée intéressante.

« J’ai toujours mentionné et appuyé l’idée que le fédéral est un chef de file pour les provinces. C’est très bien de voir le Canada soutenir l’Ontario pour sa dualité linguistique. Il doit continuer. Le fédéral doit trouver une façon de soutenir les provinces et les communautés et se positionner pour la dualité linguistique au Canada. »


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