Université de Sudbury : « On ne met personne à l’écart », affirme Doug Ford
OTTAWA – Durant un point de presse à Ottawa, le premier ministre Doug Ford, accompagné de la ministre des Transports et des Affaires francophones, Caroline Mulroney, a déclaré soutenir la communauté francophone, trois semaines après la décision du ministère des Collèges et Universités de ne pas financer le projet de l’Université de Sudbury.
« Je sais qu’ils ont des difficultés, mais on est là à 100 % derrière eux », a-t-il lancé en réponse à une question d’un journaliste lors d’une allocution concernant les transports à la capitale fédérale. « On ne met personne à l’écart », a-t-il ajouté.
Il s’agit de la première prise de parole du gouvernement Ford depuis la décision de ne pas financer l’Université de Sudbury.
À ses côtés, la ministre Mulroney a aussi réagi en défendant la décision prise : « Le ministère des Collèges et Universités a mené un examen minutieux et a conclu pour plusieurs raisons, incluant le fait que l’Université de l’Ontario français existe et l’offre de programme existante est suffisante. »
Mme Mulroney a évité de répondre directement à une question d’un journaliste lui demandant si la province serait prêtre à revenir sur sa décision moyennant une plus grande part de financement de la part du gouvernement fédéral.
Celle-ci a préféré revenir sur le rôle du gouvernement de Doug Ford dans le dossier de l’UOF, le présentant comme un « grand champion de l’éducation postsecondaire en français ».
La ministre a aussi laissé entendre que cette décision ne scellerait pas le sort du projet par et pour les francophones du Nord.
« Il y a beaucoup de travail qui va continuer concernant leur demande », a-t-elle laissé échapper.
Et d’ajouter : « Nous sommes en train de travailler avec le Collège Boréal et l’Université Laurentienne pour répondre à la demande dans le Nord. »
« Ce n’est pas ce qu’on voit », juge Guy Bourgouin
Selon le député provincial Guy Bourgouin, en entrevue à ONFR+, « le gouvernement dit qu’il est proche de la communauté francophone et la soutient mais ce n’est pas ce qu’on voit »
« La communauté ne fait pas confiance à la Laurentienne, et a besoin de sa propre université », a-t-il également déclaré.
Toujours selon celui qui est également porte-parole de l’opposition officielle aux Affaires francophones, l’argument visant à penser que les difficultés de l’UOF à remplir ses bancs ne tient pas la route : « Ils disent qu’il n’y a pas assez d’inscriptions mais la réalité c’est que le gouvernement sous-finance les établissements postsecondaires. »
Dans un communiqué diffusé la veille du long week-end de la fête du Canada, le ministère faisait l’annonce de son refus en indiquant que « la proposition de l’Université de Sudbury, y compris la demande de financement visant à créer une université autonome de langue française, ne reflète pas la demande actuelle ni les tendances en matière d’inscription ».
Le ministère disait s’être appuyé sur les conclusions de la Commission d’évaluation de la qualité de l’éducation postsecondaire (CEQEP) et justifiait sa décision par l’offre postsecondaire en français déjà existante dans la région du Grand Sudbury et dans l’ensemble de l’Ontario.
En rappel, le gouvernement fédéral avait injecté 1,9 million de dollars à l’Université de Sudbury en avril 2022.
L’Université de Sudbury n’avait pas retourné notre demande d’entrevue à l’heure où nous écrivions ces lignes.
Avec la collaboration de Sandra Padovani.
Article modifié à 18 h 30.