Vague de réactions dans la francophonie canadienne suite au décès de Viola Léger
Des réactions des quatre coins de la francophonie canadienne ont afflué à la mémoire de l’interprète de la Sagouine et icône acadienne Viola Léger, décédée samedi à Dieppe à l’âge de 92 ans.
La comédienne a incarné pendant plus de 50 ans et à plus de 2 000 reprises le visage de la Sagouine, personnage de la pièce éponyme écrite par la romancière et dramaturge Antonine Maillet.
« Elle a toujours été l’une de mes grandes amies et certainement la plus grande comédienne que l’Acadie n’ait jamais connue », a réagi cette dernière dans un communiqué de presse du Pays de la Sagouine.
En entrevue avec Radio-Canada, elle a dit retenir de Viola Léger « une fidélité dans l’amitié ».
« Une candeur même dans l’amitié et une persistance. On a continuellement été amies malgré qu’on a vécu des séparations et qu’on n’a pas vécu dans les mêmes villes », a-t-elle affirmé au radiodiffuseur canadien.
Sénatrice de 2001 à 2005 à Ottawa, Viola Léger a aussi créé sa propre compagnie de théâtre et fondation. Le réalisateur acadien de la version télévisée de La Sagouine, Phil Comeau, a salué « le voyage d’une grande amie ».
« Viola, tu es un trésor national. Viola, je t’aime », a-t-il écrit dans une publication Facebook.
Depuis 1993, elle a joué tous les étés aux Pays de la Sagouine, lieu touristique de Bouctouche au Nouveau-Brunswick où est situé le village de pêcheurs de La Sagouine.
La création de ce personnage est arrivée par accident alors qu’avant le lancement du livre La Sagouine Antonine Maillet lui propose d’interpréter quelques extraits, ce qui mènera plus tard à la création d’une pièce de théâtre.
« C’est ainsi qu’est né un personnage légendaire, une humble femme de ménage acadienne qui raconte avec intelligence, humour et dignité une vie de pauvreté, tout en révélant les injustices qui l’entourent », décrit Le Pays de la Sagouine sur son site internet.
Le Centre national des Arts a réagi via ses réseaux sociaux, indiquant être « de tout cœur avec la communauté acadienne et la grande famille du théâtre », ajoutant que ses drapeaux seraient mis en berne en l’honneur de Mme Léger.
Au cours de sa carrière, la comédienne a collecté de nombreux honneurs, dont les titres de chevalier de l’Ordre de la Pléiade en 1978, officier de l’Ordre du Canada en 1989 et membre de l’Ordre des francophones d’Amérique en 1998.
« Jamais l’Acadie n’aura eu une aussi fidèle ambassadrice que Mme Léger pour qui le personnage de La Sagouine fut non seulement le rôle d’une carrière et d’une vie, mais représenta aussi un symbole de grande fierté et de ténacité pour tous les Acadiens et Acadiennes », a réagi la ministre des Langues officielles fédérales et acadienne Ginette Petitpas Taylor.
Le sénateur acadien René Cormier a rendu hommage à celle qui « nous offre un legs inestimable constitué de son talent, de sa voix, de son amour du théâtre, de la langue française et du peuple acadien ».
« Elle demeurera une de nos plus grandes ambassadrices culturelles », a-t-il écrit sur Twitter.
La Société Nationale de l’Acadie a salué « une icône de notre peuple et sa fière porte-parole ».
« Viola Léger incarnait, à elle seule, le parcours de l’Acadie moderne », a déclaré son président Martin Théberge.
La ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Caroline Mulroney, a indiqué que « la communauté franco-ontarienne est de tout cœur avec la communauté acadienne pour regretter le départ d’une grande Canadienne ».
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario a offert « ses condoléances à la grande famille acadienne et franco-canadienne » ajoutant que son personnage de la Sagouine « est entré dans la légende ».
« Une grande voix de l’Acadie et de la francophonie canadienne vient de s’éteindre, mais son écho continuera très longtemps de se faire entendre », a déclaré la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy.