
Vers de nouvelles normes pour promouvoir les contenus francophones

QUÉBEC – À l’issue de la 5e Conférence des ministres de la Culture de la Francophonie organisée par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ceux-ci ont adopté des « engagements et actions » concrets pour la promotion et la découvrabilité des contenus francophones, notamment de nouvelles normes communes en matière de gouvernance des données culturelles.
Les représentants de la Culture d’États et de gouvernements membres, associés et observateurs de l’OIF étaient réunis ces 22 et 24 mai dans la ville de Québec au sujet des meilleures pratiques en matière de politiques culturelles à l’ère du numérique.
Dans un plaidoyer commun, ceux-ci énoncent l’engagement des États et gouvernements francophones à mettre en œuvre des mesures qui incitent les acteurs du numérique, en particulier les grandes plateformes, à agir en faveur d’une plus grande découvrabilité des contenus culturels en langue française.

Parmi ces mesures, l’adoption « de nouvelles normes communes en matière de gouvernance des données culturelles, notamment dans le contexte de l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle dans les domaines créatifs et culturels ».
Face à « l’évolution rapide des technologies numériques, faisant craindre des risques d’homogénéisation culturelle et d’uniformisation linguistique », l’OIF dévoile différents champs d’action, parmi lesquels :
- Adapter au numérique les politiques culturelles, ainsi que les cadres législatifs et réglementaires relatifs à la culture aux niveaux national, régional et international.
- Renforcer les compétences numériques des acteurs culturels, des décideurs de politiques culturelles.
- Soutenir l’essor et la compétitivité des industries culturelles et créatives francophones, en les rendant attractives dans l’écosystème numérique mondial.
- Sensibiliser les publics de la culture aux usages et comportements culturels responsables et stimuler la demande de contenus francophones.
« Un sentiment d’urgence à agir »
En entrevue avec ONFR, la sous-ministre des Affaires francophones de l’Ontario Roda Muse souligne l’enthousiasme des membres pour la conférence, dont la dernière de ce type datait de 2017.
« Il y avait ce sentiment d’urgence à agir, et la nécessité de collaborer et de légiférer de façon commune », ajoute-t-elle.
C’est un appel à l’action qui ressort le plus des échanges et délibérations, selon celle-ci qui ajoute que l’emphase a été mise sur les meilleurs moyens pour avoir des métadonnées et renforcer la portée des contenus francophones.
« Aujourd’hui, nous parlons d’une seule voix pour défendre notre langue et nos cultures. J’ai confiance que notre mobilisation amènera les acteurs du numérique à tenir compte de nos préoccupations communes », a déclaré Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Jeunesse du Québec.
« Au cours de ces travaux, les pays ont reconnu l’importance de se rencontrer, d’échanger et de s’entraider dans l’élaboration de politiques, mais également dans la formation des jeunes et pour la valorisation de nos patrimoines. Car la culture, c’est ce qui nous relie. », a quant à elle commenté Caroline St-Hilaire, administratrice de l’Organisation internationale de la Francophonie.