2,1 millions pour le Centre de santé francophone de Timmins
TIMMINS – Le gouvernement de Kathleen Wynne a annoncé, le mardi 1er mai, un investissement de 2,1 millions $ pour la création d’un centre de santé communautaire francophone, à Timmins. Une première étape décisive pour la concrétisation de ce projet attendu depuis près de 30 ans.
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
« Le nouveau centre de santé communautaire francophone aiguillera la population de la région de Timmins vers un éventail de professionnels de la santé et des services de santé en français pour répondre à une vaste gamme de besoins en soins de santé, y compris la santé mentale et la gestion des maladies chroniques », explique le gouvernement libéral, dans un communiqué.
Le Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) du Nord-Est administrera la somme de 2,1 millions $, versée par la province pour démarrer le projet. Outre des services en santé mentale et en gestion des maladies chroniques, le centre offrira également des soins primaires aux patients francophones.
« On prévoit l’embauche de 17 à 20 professionnels de la santé et administrateurs pour répondre aux besoins des francophones », souligne Denis Bérubé, membre du conseil d’administration du Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) du Nord-Est.
Trente ans d’attente
Malgré plus de 14 000 francophones, Timmins était jusqu’ici la seule région de l’Ontario ayant une importante population francophone à ne pas avoir de centre de santé communautaire dans la langue de Champlain.
La communauté franco-ontarienne réclame pourtant depuis près de 30 ans un tel établissement. De guerre lasse, l’Alliance de la francophonie de Timmins avait même envisagé un recours devant les tribunaux pour débloquer la situation.
« On est très enthousiaste, car c’est la première fois qu’il y a une annonce officielle », se félicite le directeur général de l’organisme, Sylvin Lacroix.
Pas une promesse électorale
Malgré la perspective électorale, il se dit confiant.
« Nous avons des contacts avec les trois partis, donc c’est certain que ça ira de l’avant. »
Une confiance que partage le député néo-démocrate de Timmins-Baie James, Gilles Bisson.
« On savait que ça s’en venait. On espérait seulement que ce ne serait pas une promesse électorale et ce n’est pas le cas. C’est du financement de base ferme! » – Gilles Bisson, député
En entrevue à #ONfr, la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, a toutefois laissé planer le doute.
« Je ne peux pas parler pour les autres, mais on sait qu’avec les conservateurs, il y aura beaucoup plus de coupures. Notre gouvernement est engagé avec cet appui financier à donner l’opportunité au RLISS de travailler en collaboration afin de continuer le cheminement (de ce projet). »
Mme Lalonde se défend d’avoir fait cette annonce à seulement quelques jours du déclenchement des élections. Selon elle, le travail se fait en coulisses depuis des années.
Place à la planification
Si le communiqué diffusé mardi en matinée manquait de précision, le député local assure que plus aucun obstacle ne se dresse sur la route du projet.
« C’est la manière de faire, comme on a pu le voir pour la création d’autres centres de santé communautaires. Le gouvernement annonce d’abord les fonds opérationnels, puis une nouvelle demande sera faite pour l’infrastructure », explique M. Bisson.
Le représentant du RLISS détaille les prochaines étapes à #ONfr : « On va élaborer un plan de travail pour la mise en œuvre de la programmation du centre, nommer un conseil d’administration intérimaire qui sera chargé de nommer le conseil d’administration fondateur, puis ce dernier choisira une direction générale chargée de recruter tout le personnel du centre. »
Reste également à choisir un endroit où installer le futur établissement de santé. L’Alliance de la francophonie de Timmins a identifié l’ancienne école catholique St-Charles comme un lieu qui répondrait bien aux besoins.
« On pense que c’est l’endroit idéal, car il s’y trouve du stationnement, un ascenseur, des arrêts de bus… Mais cela prendra des rénovations », reconnaît M. Lacroix qui précise que la balle est désormais dans le camp du RLISS.
Si le député Gilles Bisson espère voir le centre ouvrir ses portes très prochainement, M. Lacroix se montre plus mesuré et parle d’une ouverture d’ici deux ou trois ans.
« Tout dépendra de la rapidité de nos prochaines démarches, mais on a hâte! », confie prudemment M. Bérubé qui se garde de fournir un échéancier.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois, le 1er mai à 13h47.
Article écrit avec la collaboration de Jean-François Morissette
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