Alexandre Landry de Hanmer dans le sillage de Nina Kucheran
SCARBOROUGH – Si la nageuse franco-ontarienne de Sudbury s’est illustrée avec un total de quatre médailles lors des Championnats nationaux, son coéquipier Alexandre Landy s’est quant à lui révélé lors de l’ultime journée de compétition avec une médaille de bronze sur le 200m brasse. Le nageur a terminé troisième, ce 6 août. Petite présentation de ce jeune nageur franco-sudburois qui pourrait faire parler de lui dans les années à venir.
Tous les regards franco-ontariens étaient tournés vers Nina Kucheran pour les Championnats canadiens de natation qui se déroulaient au Centre Panaméricain de Scarborough du 1ᵉʳ au 6 août. La brasseuse francophone, qui représentait sa ville natale de Sudbury, faisait partie des favorites dans sa discipline et ses distances de prédilection (50m, 100m et 200m).
Si au final Nina s’est heurtée dans chaque course à Rachel Nicol, nageuse expérimentée qui a raflé toutes les premières places, elle a tout de même signé des podiums de façon très engagée sur chaque course. Malgré la déception de ne pas avoir battu ses records personnels, Kucheran a été en mesure de s’évaluer face à la concurrence. Elle ira en Floride – après des vacances bien méritées – ayant en tête l’envie de progresser tout en s’appuyant sur ses performances aux Championnats nationaux.
Alexandre Landry, la belle surprise
De manière plus inattendue, son coéquipier de l’équipe de natation de Sudbury (Sudbury Laurentian Swim Club), Alexandre Landry s’est totalement révélé sur la compétition. Le natif de Hanmer a battu ses records personnels sur deux de ses trois disciplines de prédilection, les 50m (29 »14) et 200m brasse (2’18 »55). Au-delà de ce record, c’est une médaille de bronze que le jeune nageur de 20 ans a empoché sur le 200m.
« C’est incroyable, je ne m’attendais pas à cela. J’espérais juste faire les finales, faire de mon mieux », a-t-il réagi après sa course. « Je me suis surpassé avec ce podium, c’est génial. De manière générale, je suis très satisfait de mes résultats sur ces championnats. Sur 100m, j’ai amélioré mon record personnel. Je suis très heureux. »
Après ces performances remarquées, l’équipe de natation de Sudbury compte dans ses rangs deux athlètes qui visent des sélections avec l’équipe nationale canadienne, tous les deux dans la même discipline : la brasse. Landry fait figure, au même titre que Nina Kucheran, de tête d’affiche dans l’équipe sudburoise.
Si Alexandre Landry connaît encore peu sa coéquipière, il apprécie sa combativité : « Nina, c’est une athlète dont j’avais entendu parler, mais que je n’avais pas vraiment appris à connaître. Cela fait deux ans que je suis avec cette équipe et Nina Kucheran est à l’université en Floride, donc, je n’ai pas eu la chance de m’entraîner régulièrement avec elle. En revanche, quand elle revient pour les compétitions comme les nationaux avec notre équipe, elle s’entraîne parfois avec nous. C’est vraiment intéressant d’avoir une autre athlète compétitive dans l’équipe. »
Représenter le Canada sur la scène internationale
Alexandre Landry y a goûté à travers des relais lors des Championnats du monde 2022 à Toronto.
« J’avais été invité à participer avec les relais grâce à mes bons résultats lors des nationaux cette année-là. C’était la première compétition de la saison, c’était intense », se souvient-il.
« J’ai affronté les meilleurs athlètes du monde lors de cette compétition. À trois couloirs de moi, à ma droite, il y avait Nic Fink, un Américain qui a reçu une médaille aux derniers Championnats du monde. »
« C’était impressionnant d’être au milieu des meilleurs et de pouvoir connaître les athlètes internationaux et nager contre eux », ajoute le brasseur.
Du talent, mais du travail aussi
La natation a quasiment toujours fait partie du quotidien du jeune sudburois. Depuis les cours de natation à l’âge de trois ans, en passant par l’équipe de la Vallée (Valley East Waves) et jusqu’à aujourd’hui avec le Sudbury Laurentian Swim Club.
« J’ai toujours aimé nager, mais les compétitions me stressaient beaucoup. Je pleurais même parfois avant de participer. J’ai finalement appris à gérer mon stress avec mes parents, mes entraîneurs et mes coéquipiers. »
Alexandre Landry a réalisé qu’il était capable de bien nager, grâce à chacun de ses succès. « Je me suis rendu compte que je me surpassais lors des championnats régionaux, nationaux et même internationaux. Au fil du temps, je suis vraiment tombé en amour avec ce sport et c’est carrément devenu ma vie maintenant », constate le nageur.
Comme sa coéquipière Nina Kucheran, « c’est la brasse qui lui est tombée dessus plutôt que l’inverse ».
Durant sa jeunesse, le Franco-Ontarien a eu beaucoup de succès dans cette discipline, et ce, depuis sa première compétition. « J’ai toujours pris beaucoup de plaisir dans cette nage », se rappelle-t-il.
D’ailleurs, le sportif admet aimer l’entraînement intensif. D’après lui, cela a directement un rapport avec la force de ses jambes. « Mon mouvement de jambe est un peu différent de celui des autres nageurs de mon calibre. Il est beaucoup plus large mais ça fonctionne pour moi. C’est drôle de voir comment la brasse peut varier d’un athlète à l’autre. »
Après avoir goûté une deuxième fois au niveau international, Alexandre Landry s’est aussi retrouvé cette fois-ci en individuel pour la compétition YR Pro Swim series, qui se déroulait à Fort Lauderdale en Floride, début mars 2023. I n’a alors plus qu’une seule idée en tête : faire partie régulièrement de la sélection nationale.
« Mes ambitions seront toujours d’améliorer mes temps et de pouvoir représenter le Canada au niveau international. J’aimerais aller faire une compétition en Europe ou même au Japon, n’importe où dans le monde. J’aime représenter mon pays. Je suis vraiment fier d’être Canadien. »
Il garde d’ailleurs un bon souvenir de sa compétition en Floride qui l’avait grandement aidé à progresser. L’objectif fixé par son entraîneur Dean Henze était d’avoir l’opportunité de se frotter à une forte concurrence et ainsi d’acquérir de l’expérience. Une expérience qu’il continue d’engranger à seulement 20 ans.
Rares sont les Franco-Canadiens dans la compétition
Pour tirer son épingle du jeu et faire partie des meilleurs brasseurs canadiens, il devra à terme rivaliser avec les meilleurs nageurs de sa discipline comme James Dergousoff, Gabe Mastromatteo, Justice Migneault ou encore Brayden Taivassalo. Alexandre Landry espère la réouverture de l’équipe de l’Université Laurentienne « afin d’avoir plus d’occasions de se mesurer à eux sur le circuit universitaire ».
Et le français dans tout ça?
En dehors de la natation, Alexandre Landry vit totalement en français, à la maison comme au travail ou encore à l’université.
« Mes deux parents sont des enseignants en français qui sont aujourd’hui retraités. Ma mère était enseignante en maternelle, alors que mon père était professeur de chimie au collège Boréal. Moi-même, je travaille dans une école publique française comme tuteur et j’étudie la comptabilité en français, à l’Université Laurentienne. »