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L’ambassadeur de France en déplacement à Sudbury, une première en 37 ans

De gauche à droite, Pauline Fortin, Bertrand Pous, France Gélinas, Lucie Moncion, Michel Miraillet, Paul Lefebvre et Jamie West. Photo : Inès Rebei/ONFR

SUDBURY – L’ambassadeur de France au Canada, Michel Miraillet, est de passage à Sudbury ce mardi, à l’occasion de la Semaine de la francophonie. C’est la première fois en 37 ans qu’un ambassadeur du pays de Molière fait le déplacement dans la ville du nickel.

Ils étaient une trentaine de personnes à l’hôtel de ville de Sudbury pour assister au lever de drapeau de la Francophonie internationale et celui de la France. Une réception aura également lieu ce mardi soir à la Place des Arts.

« En Ontario et plus particulièrement à Sudbury, cette Journée internationale de la Francophonie a une résonance particulière puisque ce lever de drapeau fait naturellement écho à celui du drapeau franco-ontarien hissé pour la première fois à l’Université de Sudbury en 1975 et chaque année depuis », a déclaré M. Miraillet dans un discours précédant le lever de drapeaux.

Le drapeau français et celui de la Francophonie internationale resteront hissés pendant une semaine. Photo : Inès Rebei/ONFR

Dans une allocution précédant les levers de drapeaux, l’ex-consul honoraire de France à Sudbury, Jean-Charles Cachon, a rappelé le caractère exceptionnel de la visite du dignitaire de France : « C’est la première visite d’un ambassadeur de France à Sudbury au 21e siècle ».

Selon ce dernier, auquel a succédé Federico Dudet en novembre 2023, il y aurait environ 600 personnes originaires de France dans le Grand Sudbury.

Un déplacement stratégique

En entrevue avec ONFR, Michel Miraillet a mis en avant la volonté de la France de se rendre dans des communautés hors Québec où la Francophonie occupe encore une place importante.

« Célébrer la francophonie à Ottawa ou Québec, c’est trop simple », a-t-il indiqué en précisant que ses derniers déplacements protocolaires dans le cadre de la Journée internationale de la Francophonie étaient en Nouvelle-Écosse et à Winnipeg, au Manitoba.

Concernant le timing de sa visite, celui-ci indique que « cela n’a rien à voir avec le contexte politique actuel », à savoir l’effondrement des relations canado-américaines et le rapprochement du Canada et de l’Europe (le premier déplacement international du premier ministre Mark Carney a été la France).

Il a fait savoir que sa visite avait bien pour but de rapprocher encore plus la France et Sudbury et d’écouter les suggestions de la communauté.

L’ambassadeur de France au Canada, Michel Miraillet, a tenu à faire le déplacement en voiture depuis Ottawa. Photo : Inès Rebei/ONFR

Le dignitaire a rappelé que la signature de l’Entente France-Ontario, en avril 2024, a posé de premières bases pour des partenariats stratégiques.

« Ce qui peut être très intéressant c’est de permettre à des étudiants qui viennent de l’Université de Sudbury de faire une partie de leur parcours en France et d’avoir un double diplôme »
— Michel Miraillet

M. Miraillet a aussi souligné le pôle minier de la région du Grand Sudbury : « Nous avons fait beaucoup d’efforts pour convaincre pas mal de start ups et nos grandes entreprises minières comme Orano de ne pas seulement s’intéresser aux mines d’uranium du nord de la Saskatchewan. »

Université Laurentienne et de Sudbury

Au-delà des partenariats économiques, l’ambassadeur souhaite aussi que des ententes interuniversitaires voient le jour entre la France et les établissements de Sudbury.

« Je suis allé voir l’Université Laurentienne pour voir un peu, techniquement, en termes de recherche, ce qui pourrait les intéresser. C’est très étonnant parce que nos écoles sont en lien avec l’Afrique du Sud et l’Australie, mais pas avec le Canada », dit-il observer.

Il indique l’École des mines de Nancy, l’Université de Lorraine ou l’Université de Lyon comme étant des partenaires potentiels pour l’éducation aux métiers des mines.  

De gauche à droite, Jean-Charles Cachon, Lucie Moncion, Jamie West, France Gélinas, Paul Lefebvre, Michel Miraillet, Éric Benoit (conseiller de Sudbury), Pauline Fortin, Bertrand Pous (consul de France à Toronto), Federico Dudet et la conseillère culturelle au consulat de France à Toronto. Photo : Inès Rebei/ONFR

Celui-ci confie s’être entretenu, un peu plus tôt ce mardi matin, avec Serge Miville, recteur de l’Université de Sudbury, « pour lui dire qu’il y a de vraies possibilités de travailler ensemble, par exemple, avec les universités de la région Rhône-Alpes, c’est-à-dire Grenoble qui est un énorme pôle pour l’ingénierie, ou encore Lyon 1, Lyon 2 qui sont réputées mondialement pour leurs formations en sciences humaines ou en médecine. »

M. Miraillet estime qu’il s’agit d’un début et que les potentiels partenariats pourraient s’étendre à d’autres établissements ailleurs en France.

Il évoque aussi d’autres possibilités d’échanges comme « permettre à des étudiants qui viennent de l’Université de Sudbury de faire une partie de leur parcours en France et d’avoir un double diplôme. »

Ex-directeur général de la mondialisation, de la culture, de l’enseignement et de la coopération internationale du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Michel Miraillet a été nommé ambassadeur de France au Canada en 2022. Photo : Consulat de France à Toronto

Des liens Sudbury-France

Parmi les personnalités publiques présentes pour l’événement, on compte le consul de France à Toronto, Bertrand Pous, les députés provinciaux néodémocrates, France Gélinas, de Nickel Belt et Jamie West, de Sudbury, ainsi que la sénatrice Lucie Moncion, le maire de la ville du Grand Sudbury, Paul Lefebvre et la conseillère municipale, Pauline Fortin.

Le maire Paul Lefebvre a rappelé l’importance de la relation France-Canada : « Cette relation se reflète ici, nous continuons à entretenir des liens étroits avec les communautés francophones du monde entier y compris avec la France. »

La sénatrice Lucie Moncion a été invitée par le maire Paul Lefebvre, à gauche, et dit représenter les francophones au Sénat. Photo : Inès Rebei/ONFR

Après avoir rappelé son rôle en tant que présidente de l’association parlementaire de la Francophonie pour l’Ontario, France Gélinas a tenu à saluer le caractère des immigrants de France.

« Ça m’a permis d’établir des liens avec des députés de la France et peu importe le domaine dans lequel on s’attarde, les gens de la France arrivent toujours bien préparés, avec des solutions et prêts à aider et ça on l’apprécie beaucoup », souligne-t-elle.