À Thunder Bay, lueur d’espoir pour un francophone propriétaire d’un centre pour jeunes défavorisés
THUNBER BAY – Peter Panetta, un francophone de Thunder Bay et propriétaire d’un centre pour jeunes défavorisés, a reçu une bonne nouvelle la semaine dernière : il a finalement trouvé un bâtiment pour accueillir la cinquantaine de jeunes de son organisme. Propriétaire du Underground Gym, il a reçu près de 90 000 $ en dons lui permettant de remplacer l’ancien bâtiment qui avait été ravagé par un incendie, l’an passé.
Ce dernier s’occupe notamment de jeunes défavorisés ou d’autres vivant dans la pauvreté. Pour lui, la pandémie et le confinement auront laissé des traces sur sa clientèle adolescente.
« On a perdu cinq jeunes en l’espace d’un an. Cinq! Ils se sont suicidés ou ils ont fait une overdose. Ils ont besoin d’un centre pour se reposer et avoir un endroit qui est bienvenu pour eux », explique-t-il.
Comment se comportent les jeunes désormais avec l’idée d’avoir un nouveau centre?
« Ils sont excités, ils veulent que j’ouvre les portes maintenant, mais je ne peux pas. On a encore beaucoup à faire, mais je pense qu’on va pouvoir ouvrir les portes pour la nouvelle année. »
Le précédent endroit avait dû fermer ses portes, il y a un an, suite à des dommages collatéraux en raison d’un feu dans un bâtiment voisin. Ce n’est pourtant pas la seule épreuve auquel l’Underground Gym avait dû passer au travers. Son gymnase a été vandalisé dans les derniers mois, lui qui a vu son équipement disparaître.
« On n’a plus rien, on nous a volés tout ce qu’on avait dans le vieux gym. Maintenant, on commence à avoir de l’équipement tranquillement pas vite comme des gants de boxe, des tables ou des tableaux de peintures. »
Sa nouvelle installation est située à quelques rues de l’ancien centre et a plus d’espace avec près de 5 000 pieds carrés répartis sur deux étages.
« C’est beaucoup mieux, on a plus plus d’espace, c’est beaucoup plus grand et on a plus d’opportunités. Chaque jour, j’ai quelqu’un qui me téléphone en me disant, j’ai une table, j’ai une guitare, j’ai des chaises, etc.. Bientôt, on va avoir quelque chose en place pour les jeunes. »
Ce dernier se dit émerveillé par la réaction de la communauté qui lui est rapidement venue en aide dans ce projet.
« Il y a même une entreprise d’ici qui m’a donné 20 000 $ pour faire la cuisine. On va pouvoir nourrir les jeunes et leur apprendre à faire la cuisine. C’est extraordinaire. »
Relation difficile avec la ville
Peter Panetta dit avoir eu beaucoup de mal à obtenir la collaboration de la Ville dans ce projet.
« J’avais ciblé deux bâtiments et je leur ai demandé si je pouvais avoir un bâtiment pour continuer ce que je fais avec les jeunes, et ils ont dit non. Ils en ont vendu un et l’autre est toujours vide. »
« Au lieu qu’ils soient en prison et qu’ils coûtent de l’argent, on peut les aider pour continuer l’école et les études et peut-être même trouver un travail » – Peter Panetta
Pour lui, ces jeunes en ont désespérément besoin et il croit que « la Ville ne comprend pas ce qu’il se passe avec les jeunes dont ils s’occupent ».
M. Panetta croit que le rôle et l’impact du Underground Gym dans la vie des plus jeunes sont mal compris par les représentants de Thunder Bay.
« J’ai du mal à comprendre ça, au lieu qu’ils soient en prison et qu’ils coûtent de l’argent, on peut les aider pour continuer l’école et les études et peut-être même trouver un travail ici et contribuer à la société. Mais la ville ne voit pas ça », pense-t-il.
Fonctionner avec la COVID-19
M. Panetta aimerait ouvrir les portes au début de la prochaine année, lui qui dit devoir aller chercher les permis avant de pouvoir ouvrir les portes.
« Je vais aussi devoir parler avec la Santé publique pour voir quelles sont les restrictions maintenant que nous sommes en orange. Je ne sais pas combien de personnes ils vont me laisser avoir. Peut-être que ça va changer dans un mois, quand on va ouvrir les portes, on sera peut-être en rouge ou en jaune », s’interroge celui qui est né en France avant de déménager à Thunder Bay.
Il dit aussi vouloir suivre la situation de près avec la COVID-19 et pense que les premiers moments dans le nouveau bâtiment ne seront pas comme dans l’ancien.
« Dans le vieux bâtiment, j’avais entre 50 et 60 jeunes et même 100 des fois. On ne pourra plus faire ça maintenant et on ne pourra plus laisser les portes ouvertes. On va sûrement faire une journée pour un groupe de jeunes qui veut faire du sport et de la boxe, et une autre journée pour un autre groupe qui veut faire de la peinture ou colorier. Comme ça, ils ne se croiseront pas trop entre eux.
Retrouvez le reportage de notre réalisateur Éric Bachand sur l’Underground Gym, et diffusé en mai dernier, sur ce lien https://onfr.tfo.org/lunderground-gym-de-peter-panetta/