Affrontements entre police et manifestants à Ottawa : une centaine d’arrestations
OTTAWA – Des heurts opposent toujours les manifestants du « Convoi de la liberté » à plusieurs unités de police ce vendredi, au 22e jour d’occupation du centre-ville. Après l’arrestation de deux leaders la veille, les forces de l’ordre tentent de reprendre le contrôle du secteur de la Colline parlementaire après avoir fait des gains d’une centaine de mètres au cours de la journée. En soirée le service de police d’Ottawa signalait avoir fait une centaine d’arrestations.
Une vaste opération policière a débuté ce matin où les policiers ont commencé à libérer la rue Nicholas située à quelques pas de l’Université d’Ottawa. Une vingtaine de camions et véhicules ont été remorqués par les forces de l’ordre.
Par la suite, les policiers se sont dirigés vers les rues Sussex et Rideau, épicentre de la contestation. Les manifestants ont de lors été repoussés sur une centaine de mètres au terme d’une opération de plusieurs heures. En fin d’après-midi, la police d’Ottawa disait avoir effectué 70 arrestations. Le corps de police locale était appuyé par des unités québécoises et ontariennes ainsi que la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Des enfants ont aussi été placés par les manifestants entre les opérations de police et le site de la manifestation.
« Je suis choquée et surprise qu’on voit des enfants être mis en plein milieu et dans le chemin d’une opération policière en cours. Nous allons continuer d’assurer leur sécurité, mais on supplie les parents qui ont des enfants qui sont là présentement, sortez les enfants de là. Ils ne doivent pas se retrouver au milieu de tout ça, ce n’est pas une place sécuritaire pour eux », a affirmé le chef par intérim de la police d’Ottawa Steve Bell.
Si les messages répétés des forces de l’ordre, via mégaphone, ont convaincu une partie de la foule de quitter les lieux, il restait encore des contestataires dans les rues de la capitale. L’avenue Wellington, située face au parlement, était encore largement occupée par des camions et protestataires.
La veille, une des organisatrices du « Convoi de la liberté » a été arrêtée : l’Albertaine Tamara Lich a été inculpée d’incitation à commettre un méfait. Elle doit comparaître aujourd’hui devant les tribunaux. Un autre leader du mouvement, le Saskatchewanais Chris Barber, avait été interpelé quelques heures avant et doit connaître le même sort. Vendredi matin, c’était au tour d’un autre organisateur, Pat King, d’être arrêté.
La capitale canadienne est occupée par des manifestants depuis 23 jours. La police est passée à l’action à la suite de l’état d’urgence décrété par les trois paliers de gouvernement (la ville, la province et finalement le fédéral) qui donne plus de pouvoir aux forces de l’ordre pour disperser et interpeler les manifestants.
« Quittez immédiatement Ottawa! » avait exhorté plus tôt le premier ministre Doug Ford, en déplacement à Whitby, dans la grande région de Toronto. « On a laissé aux gens tout le temps nécessaire pour quitter la ville et ceux qui restent en connaissent les conséquences », avait-il prévenu en point presse.
Article écrit avec la collaboration de Rudy Chabannes.
Plus de détails à venir…