Bilan 2017 : les tumultes du pouvoir à Queen’s Park

Découvrez la vidéo du résumé de la semaine à Queen's Park par Jean-François Morissette.
Queen's Park. Crédit image: Maxime Delaquis

L’année politique à Queen’s Park aura été haute en émotion. #ONfr propose quelques éléments marquants des coulisses du pouvoir ontarien, alors que l’année 2017 tire à sa fin.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

UN CHIFFRE

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Il s’agit du nombre de semaines qu’a duré la grève dans les collèges ontariens, la plus longue de l’histoire de ces établissements. En octobre, et à quelques mois des élections, Queen’s Park s’est retrouvé face à cette crise et près de 500 000 étudiants ont été affectés. Au final, le gouvernement a légiféré pour permettre aux étudiants de retourner dans les salles de classe.

Les partis d’oppositions ont tout même tiré à boulets rouges sur la lenteur de la réponse de la première ministre Kathleen Wynne, alors que le gouvernement a expliqué ne pas avoir eu le choix d’attendre avant de proposer une loi. Fait rare, le Nouveau Parti démocratique (NPD) s’est opposé à une adoption rapide de la loi, ce qui a forcé les parlementaires à siéger tout un week-end pour débattre. La loi, qui a été adoptée après trois jours de débats, a été contestée devant les tribunaux et la décision dans ce dossier est tombée juste avant les Fêtes.

UNE CITATION

« Depuis trop longtemps, les gouvernements, le mien y compris, ont commis des erreurs dans le (…) réseau d’électricité de l’Ontario. »

Sujet de l’heure en 2016, la question électrique a continué de causer des problèmes au gouvernement Wynne, cette année. Au début du mois de mars, la première ministre, Kathleen Wynne, a fait son mea culpa en point de presse et annoncé un plan pour réduire de 25 % les factures des Ontariens.

Toutefois, le plan du gouvernement ne fait pas l’unanimité. Les partis d’oppositions ont rapidement dénoncé la stratégie des libéraux et même la vérificatrice générale de l’Ontario, Bonnie Lysyk a fait une sortie publique pour dénoncer la stratégie employée par le gouvernement. Selon elle, les contribuables vont payer cher le choix politique de Mme Wynne. Le Bureau de la responsabilité de l’Ontario va même plus loin et estime que dès 2021, les factures d’électricité vont monter en flèche, plus que si le gouvernement n’avait rien fait.

UNE DATE

13 septembre

Ce n’est pas tous les jours qu’une première ministre renonce à son privilège parlementaire pour aller témoigner dans un procès criminel. C’est pourtant ce qui est arrivé lorsque Kathleen Wynne est allée au Palais de justice de Sudbury, en septembre. Bien qu’elle n’était accusée de rien dans cette histoire, l’image d’une première ministre se rendant dans un tribunal a tourné en boucle dans les médias pendant plusieurs jours. Ce scandale politique a écorché le parti de la première ministre pendant près d’un an et Mme Wynne a défendu son intégrité et celle de ses troupes en balayant les accusations de corruption lors de son passage à la barre des témoins. 

À peine un mois après cet événement, les accusations contre les deux organisateurs libéraux, Gerry Loughead et Patricia Sorbara, ont été abandonnées, le magistrat jugeant la preuve insuffisante pour donner suite aux procédures.

UN LIEU

Sault-Sainte-Marie

Lors de l’élection partielle du 1er juin, le Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, dirigé par Patrick Brown, a remporté la circonscription de Sault-Sainte-Marie, une première depuis 1981. Il s’agit aussi d’une première percée des Bleus dans le Nord-Ouest de la province depuis 2007. Cette partielle, tenue pratiquement un an, jour pour jour, avant l’élection, sera-t-elle annonciatrice du scrutin de 2018? Seul l’avenir le dira, mais selon les derniers sondages, Patrick Brown est en avance dans les intentions de vote des Ontariens.

Par ailleurs, la venue de Ross Romano, un proche de M. Brown, est signe d’un renouveau de l’aile progressiste de la formation politique. Depuis, M. Brown a réussi à recruter plusieurs pointures, dont la fille de l’ancien premier ministre canadien Brian Mulroney, Caroline Mulroney. 

UNE PERSONNALITÉ

Marie-France Lalonde

Bien connue dans les milieux francophones, Marie-France Lalonde a pris beaucoup de galon dans le gouvernement Wynne depuis le début de l’année et s’est fait connaître auprès de la population. Le départ de David Orazietti, à la fin 2016, a forcé la première ministre à se trouver un nouveau ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels. C’est finalement sur Marie-France Lalonde que le choix s’est arrêté, elle qui avait fait son entrée au sein du conseil des ministres seulement quelques mois plus tôt.

Depuis, de gros dossiers sont tombés sur son bureau, dont celui de la réforme du système correctionnel de la province et l’amélioration du traitement des détenus, notamment ceux atteints de troubles de santé mentale. Elle a également hérité d’un budget de plusieurs milliards de dollars. C’est aussi en 2017 que Marie-France Lalonde est passée de ministre déléguée aux Affaires francophones à ministre à part entière.


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