Budget provincial : le recteur de l’Université de Sudbury demande des fonds

Le recteur de l'Université de Sudbury Serge Miville a livré un vibrant plaidoyer envers l'établissement lors de sa recommandation de financement auprès de la province. Capture d'écran internet.

SUDBURY – Le recteur de l’Université de Sudbury a émis deux recommandations lundi après-midi devant le Comité permanent des finances et des affaires économiques lors des consultations prébudgétaires de l’Ontario. Serge Miville a, notamment, demandé aux députés présents d’intégrer l’établissement dans le prochain budget de la province.

« Il est primordial de prévoir dans le budget l’intégration de l’Université de Sudbury comme institution publique de langue française avec sa juste part de financement », a-t-il lancé comme première recommandation au début de son allocution de sept minutes, livrée entièrement en français.

Relance de l’économie de la région et revitalisation du milieu de l’enseignement postsecondaire en langue française du Moyen-Nord faisaient aussi partie de son plaidoyer en faveur d’un appui à l’établissement.

Dans le cadre de sa deuxième recommandation, celui qui est aussi vice-chancelier de l’Université de Sudbury a demandé à la province de « prévoir la contrepartie pour débloquer les millions de dollars en argent fédéral pour le développement de la programmation de langue française ici dans le Nord et ailleurs », des fonds provenant du programme des langues officielles en enseignement d’Ottawa.

Parmi les douzaines d’élus présents dans la salle, la députée néodémocrate de Nickel Belt, France Gélinas a questionné le recteur au sujet du montant que l’établissement aimerait recevoir de la province.

La députée France Gélinas de Nickel Belt a interrogé le recteur durant la période de questions. Capture d’écran internet.

« De très petits montants », a répondu M. Miville, faisant référence à l’entente conjointe de financement entre Ottawa et les provinces, dont le fédéral paie 75 % de la facture.

« Un an après avoir perdu accès à tout son financement public pour son enseignement, l’Université de Sudbury n’a aucune dette », lâchera-t-il avec passion avant de répéter cette phrase en anglais.

Au plus près du rêve

« Après un siècle, il est enfin temps de réaliser ce rêve », dira également le recteur, évoquant les 110 ans de son institution cette année.

Celui-ci en a profité pour faire un rappel historique dans lequel il a évoqué, entre autres, « la dissolution unilatérale de la fédération » dont faisait partie l’Université de Sudbury par l’Université Laurentienne en 2021 lors de la crise qui a secoué l’établissement et la région.

« Nous sommes choyés de l’appui massif de la communauté francophone, des autres communautés du Nord et d’ailleurs en Ontario pour ce projet de société structurant », a-t-il également déclaré.

Une autre question de la députée France Gélinas concernait justement la confiance que le recteur a envers la réponse de la communauté, ce à quoi celui-ci lui a répondu avoir sondé des élèves du secondaire de la région afin d’arrimer la demande sur l’offre de l’établissement.

Le recteur Serge Miville juge que l’appui à l’Université de Sudbury permettra la rétention des jeunes dans le Nord. Capture d’écran internet.

Le recteur a, par ailleurs, évoqué que l’établissement accueillait près de 1 700 élèves dans sept programmes avec 34 options de diplômes avant la dissolution de la fédération.

L’Université a déposé en automne dernier une demande d’accréditation auprès de la Commission d’évaluation de la qualité de l’éducation postsecondaire (CEQEP) qui l’a approuvée et a envoyé une recommandation, présentement à l’étude, à la ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop.

Après s’être déplacé lundi à Sudbury pour des consultations publiques en prévision du budget de mars prochain pour l’année 2023-2024, le Comité permanent des finances de la province se dirigera jeudi à Timmins.