Centenaire de Kapuskasing : les moments et personnages marquants

Crédit image: Bibliothèque et Archives Canada

KAPUSKASING – Qu’est qu’on en commun la reine Élisabeth II d’Angleterre, le Titanic, le New York Times et la grève ouvrière la plus meurtrière au Canada? La réponse : la ville de Kapuskasing et son centième anniversaire, officiellement ce 8 avril 2021. ONFR+ vous dresse une liste de certains de ces événements et personnes qui ont marqué cette ville francophone au cours du dernier siècle.

La visite de la reine Élisabeth II et du prince Philippe en 1951

En octobre 1951, la princesse et future reine d’Angleterre et son mari, le prince Philippe, visitent Kapuskasing. Le couple royal en profite pour visiter l’usine de la société Spruce Falls Power & Paper en plus d’assister à une réception.

« Les gens de Kapuskasing aiment toujours citer la visite de la princesse. Elle avait logé au Kapuskaping Inn, qui était un très bel hôtel et qui appartenait à ce moment-là à la compagnie Spruce Falls », explique l’historienne de l’Université de Hearst, Danielle Coulombe.

Trois morts lors d’une grève en 1963

En 1963, une grève d’employés syndiqués résulte en la grève la plus meurtrière de l’histoire du Canada. Trois grévistes ont été tués et huit blessés lorsque des travailleurs indépendants ont ouvert le feu sur les grévistes, à Reesor Siding.

« Les grévistes considéraient les bûcherons indépendants comme des briseurs de grève, c’était une grève très complexe. C’est des petites communautés dans le Nord de l’Ontario, alors on connaît le voisin et c’est peut-être lui qui a tiré dessus, donc ça a laissé des cicatrices importantes pas seulement à Kapuskasing, mais aussi pour toutes les autres communautés autour de Kapuskasing », affirme Danielle Coulombe.

L’achat de l’usine par les employés

Après 70 ans, la compagnie Kimberly Clark signifie son intention de vendre l’usine Spruce Falls Power AMD Paper. Après plusieurs manifestations et rassemblements, les citoyens et employés de l’époque et l’entreprise Tembec rachètent ensemble le moulin en 1991. Mais en 1997, l’entreprise Tembec achète l’usine au grand complet.

« C’est un moment tournant dans l’histoire de Kapuskasing. La papeterie a pu continuer à fonctionner, car en fermant le moulin, on fermait la ville… C’était le principal employeur. Si cet employeur ferme ces portes, une bonne partie de la population perd son travail. Ce n’était pas seulement les emplois directs, mais aussi les emplois indirects », explique l’historienne de l’Université de Hearst.

Le moulin à papier. Archives ONFR+

Des prisonniers de guerre à Kapuskasing

Lors de la Première Guerre mondiale, le Canada utilise Kapuskasing comme une prison de guerre. Danielle Coulombe rappelle que le gouvernement utilisait les prisonniers des pays ennemis pour notamment déchiffrer les terres agricoles.

« Au début, on amenait des immigrants de pays ennemis au Canada… Il n’y a rien d’autre pour entrer et sortir de la région. Jusqu’à l’arrivée du chemin de fer, tout ce qui pouvait entrer et sortir par la région se faisait par les cours d’eau. Il y a eu quelques tentatives d’évasion, mais ces tentatives ont échoué. À mesure que la guerre avancait, on amène de vrais prisonniers de guerre comme des Allemands. L’idée de ça est qu’ils étaient totalement isolés, alors ils ne pouvaient pas s’échapper, et ensuite on les amenait pour défricher la terre pour développer l’agriculture. »

Fondation de l’école Cité des jeunes.

En 1971, une première école secondaire francophone publique voit le jour à Kapuskasing. L’école secondaire Cité des Jeunes ouvre ses portes trois ans après que le gouvernement ontarien ait autorisé l’ouverture d’écoles francophones publiques dans la province.

« Jusque là, il y avait une école secondaire privée, l’académie Youville, mais avec la création des écoles secondaires francophones publiques, ça va être un élément extrêmement important pour permettre à la jeunesse francophone de faire des études en français, pas juste pour ceux à Kapuskasing, mais pour tous ceux alentour de la ville » précise Mme Coulombe.

Le New York Times à Kapuskasing

En 1926, la compagnie Kimberly-Clark et le New York Times incorporent en copropriété la Spruce Falls Power AMD Paper Company. Le papier du journal du New York Times sera fabriqué à Kapuskasing où l’on imprimait près de 550 tonnes de papier journal par jour.

Des personnes marquantes de Kapuskasing

James Cameron

Le Kapuskois et réalisateur du film Titanic James Cameron Crédit : Dave Kotinsky/Getty Images

Le réalisateur du film Titanic et Avatar est né le 16 août 1954 à Kapuskasing. Maintenant déménagé aux États-Unis, James Cameron est l’aîné de cinq frères et sœurs. Titanic et Avatar sont dans le top 5 des films les plus rentables de l’histoire.

Roy Dupuis

Principalement connu au Québec, l’acteur Roy Dupuis est né dans la petite de New Liskeard dans le Nord, mais a passé une partie de son enfance à Kapuskasing avant de déménager à Montréal. Le Franco-Ontarien s’est fait connaître dans les séries télé telles que Les Filles de Caleb et La Femme Nikita et a appris l’anglais alors qu’il vivait à Kapuskasing.

Roy Dupuis a passé une partie de son enfance à Kapuskasing. Crédit photo : THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes

Il est aussi connu pour ses rôles principaux dans la biographie cinématographique du hockeyeur Maurice Richard et dans son rôle du général Roméo Dallaire dans J’ai serré la main du diable.

René Piché

René Piché a fondé le Northern Times, un journal anglophone papier de Kapuskasing en 1961, dont il a été président jusqu’en 1998. Il a aussi été maire de Kapuskasing de 1971 à 1980 et de 1991 à 1993 en plus d’être député provincial chez les progressistes-conservateurs de 1981 à 1985. Il est mort en 2011 à l’âge de 79 ans.