Ces Franco-Ontariens sur lesquels il faut garder un œil en 2023
Nulle intention de jouer aux apprentis devins, mais le contexte imposé par l’actualité durant l’année écoulée a fait émerger quelques figures franco-ontariennes auxquelles il faut prêter un œil attentif en 2023. Quelques-unes ne sont pas méconnues du grand public et d’autres le sont beaucoup moins.
Paul Rouleau, et son très attendu rapport final
Pour ce début d’année, c’est bien le juge Paul Rouleau qu’il faut guetter. Et pour cause, avec 17 ans d’expérience en tant que juge de la Cour d’appel, il a été nommé en avril 2022 à la tête de la Commission sur l’état d’urgence.
En tant que tel, ce Franco-Ontarien compte remettre son rapport final, avec ses conclusions et recommandations, à la Chambre des communes et au Sénat du Canada d’ici le 20 février 2023.
Pour rappel, la Commission, dont les audiences ont eu lieu durant près de six semaines à l’automne, est une enquête publique indépendante. Elle a vu le jour suite à l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence, laquelle venait en réponse aux manifestations des camionneurs qui ont paralysé le centre-ville d’Ottawa durant trois semaines. Autant dire, des têtes risqueraient bientôt de tomber.
Fabien Hébert, nouveau patron de l’AFO
« De nombreux défis sont à venir pour la communauté francophone. L’accès équitable aux services de santé en français a été retenu comme une priorité par les francophones de l’Ontario », ce sont les premiers mots de Fabien Hébert lorsqu’on lui a remis les rênes de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) en octobre dernier, succédant ainsi à Carol Jolin.
L’homme est à garder dans le viseur, car, de par son long parcours dans le secteur de la santé (il était, entre autres, président-directeur général de l’Hôpital de Smooth Rock Falls durant 14 ans) et dans celui de l’éducation (il est président du conseil d’administration de l’Université de Hearst), il compte bien apporter un nouveau souffle et de nouvelles méthodes pour faire face aux défis de la francophonie ontarienne.
Stéphane Sarrazin ou la politique électrique!
Toujours dans la catégorie des poids lourds de la francophonie ontarienne, côté politique cette fois, c’est le nouveau député progressiste-conservateur de Glengarry-Prescott-Russell, Stéphane Sarrazin qu’il faut avoir à l’œil.
Et pour cause, cet ancien maire du canton d’Alfred et Plantagenet a créé la surprise dans cette circonscription en ravissant le siège à Amanda Simard lors des dernières élections provinciales.
Originaire du village d’Alfred dans les Comtés unis de Prescott et Russell, ce diplômé du Collège Algonquin d’Ottawa dans le domaine de l’électricité et de l’électronique a probablement l’intention de donner un coup de pied dans la fourmilière politique de Queen’s Park.
En effet, selon ses propres propos « Certains politiciens évoquent la transparence, pour ma part, je pense qu’il faut aller encore plus loin. On doit encourager les contribuables à participer davantage aux prises de décisions. Après tout, c’est leur argent qui est en jeu… Personnellement, je crois que la politique doit évoluer au même rythme que la technologie. »
Serge Miville ou l’autonomie de l’université de Sudbury à bout de doigts
À 35 ans seulement, Serge Miville a été nommé, le 21 juin 2021, nouveau recteur de l’Université de Sudbury. Pour rappel, ce professeur d’histoire a été mis à pied par l’Université Laurentienne quelque temps auparavant.
Rien de nouveau donc, sauf que l’homme s’est promis de contribuer grandement au rêve de l’autonomisation de l’université de Sudbury comme établissement de langue française, et, à en croire ces récentes sorties médiatiques, le rêve pourrait devenir réalité durant l’année 2023.
« On n’a jamais été aussi près d’obtenir l’université dont on rêve depuis un siècle… On sera la première institution à dire : nous cesserons d’être bilingues et nous deviendrons de langue française », déclarait-il Devoir en septembre dernier.
Étienne Gagnon-Delorme, un danseur cinq étoiles
Étienne Gagnon-Delorme, ce nom n’évoque peut-être pas grand-chose à grand monde, mais tout indique qu’il va falloir y habituer ses tympans dès maintenant.
En effet, ce Franco-Ontarien de 25 ans fait partie des danseurs étoiles canadiens les plus prometteurs de leur génération. Son assiduité à l’entraînement et son incontestable talent lui ont valu d’intégrer, en juin 2019, la prestigieuse troupe des Grands ballets canadiens en tant que danseur du corps du ballet. Avant cela, il avait décroché le prix Agora de la danse en 2017.
Plusieurs événements et représentations sont au programme durant l’année 2023 où le danseur est attendu pour confirmer tous ces espoirs nourris sur lui dans le milieu très concurrencé de la danse classique.
Héritier Bilaka ou l’avenir du nu
Autre artiste, autre forme d’art! Héritier Bilaka est un artiste visuel qu’il va falloir suivre de près également. Natif de la République Démocratique du Congo et basé à Ottawa, les peintures de ce Franco-Ontarien ne laissent personne indifférent, pour l’œil averti comme celui amateur.
Toutefois, le peintre n’en est pas à ses premiers coups de pinceau, il a déjà participé à plusieurs expositions collectives qui l’ont mené de Toronto à New York et Londres, en passant par Montréal et Cannes en France.
Sa fascination et son façonnement du nu laissent beaucoup de spécialistes susurrer dans les impénétrables coulisses des galeries d’art qu’il va falloir faire de la place à ce jeune artiste, tout en lui prédisant un avenir artistique radieux.