Chefferie PC : Brown prêche le bilinguisme
OTTAWA – Si la critique du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario en matière d’Affaires francophones ignorait jusqu’à tout récemment l’existence de l’hôpital Montfort, il y a, à tout le moins, un candidat à la chefferie de la formation qui connaît et qui promet de défendre le seul établissement de santé de langue française dans la province.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
Patrick Brown, député fédéral de Barrie et postulant pour le job de chef de l’opposition à Queen’s Park, a pris un engagement clair envers l’hôpital Montfort et la francophonie ontarienne dans son ensemble lors d’un débat sur le leadership de la formation de centre-droite à Ottawa, le mercredi 11 février.
« C’est important d’avoir un parti qui parle les deux langues de l’Ontario », a répondu M. Brown dans un français très correct à une question d’un militant francophone de sa formation sur les efforts qui doivent être déployés pour rejoindre la minorité linguistique.
Les francophones de l’Ontario sont demeurés largement hostiles au Parti PC après une tentative avortée de la formation de fermer l’hôpital Montfort pour des raisons économiques, à la fin des années 1990.
Et pas plus tard que le 9 février, l’actuelle porte-parole des progressistes-conservateurs en matière de francophonie, Gila Martow, admettait à #ONfr ne rien savoir de la saga de l’hôpital francophone d’Ottawa qui s’est échelonnée sur cinq ans et qui s’est rendue jusqu’en Cour d’appel de l’Ontario. « Je ne connais pas du tout Montfort », a-t-elle déclaré.
L’élue de Thornhill, au nord de Toronto, appuie la favorite Christine Elliott à la chefferie progressiste-conservatrice.
Traduction
De l’avis de Patrick Brown, il est par ailleurs inconcevable que le Parti PC ne traduise aucune documentation dans la langue de la minorité. Le candidat à la chefferie s’est aussi engagé à corriger le tir, bien que sa propre documentation de campagne ne soit pour l’instant disponible qu’en anglais.
M. Brown a été le seul des trois candidats à la chefferie du Parti progressiste-conservateur à s’exprimer en français au cours du débat à Ottawa, le 11 février. Une motivation qui s’explique, en partie, par la présence parmi ses proches collaborateurs de Roxane Villeneuve-Robertson, ex-candidate du parti dans l’Est ontarien et fille de l’ex-ministre responsable de la francophonie Noble Villeneuve.
À son tour, Christine Elliott a aussi pris un engagement à maintenir les acquis de la communauté franco-ontarienne, comme l’hôpital Montfort, et à ouvrir plus grande la porte de son parti aux francophones. Mais elle l’a fait dans sa langue à elle.
Un troisième candidat à la chefferie, Monte McNaughton, n’a pas répondu directement à la question du militant d’Ottawa sur les efforts à déployer par son parti pour rejoindre la minorité francophone. Le député provincial de la région de London a simplement dit prendre « des cours de français à Queen’s Park ».
La course à la succession de Tim Hudak se joue maintenant à trois, depuis les retraits successifs des députés Victor Fedeli et Lisa MacLeod, début février.
Le Parti PC doit choisir son prochain chef, le 9 mai.