La chicane interne autour des langues officielles est terminée, soutiennent les libéraux
OTTAWA – Le message du député franco-ontarien Francis Drouin a été entendu. Les députés du Québec se sont dit tous unis mercredi matin derrière le projet de Loi C-13, qui vise à moderniser la Loi sur les langues officielles.
Dans les dernières semaines, des députés anglophones du Québec, sur l’île de Montréal, ont vivement critiqué publiquement le projet de loi de leur gouvernement. Des députés ont tenté en comité de retirer des portions présentes dans le projet de loi de leur gouvernement comme toute mention de la Charte de la langue française, soit la Loi 96.
Mercredi matin, les députés du caucus du Québec se sont réunis, a annoncé le lieutenant du Québec Pablo Rodriguez. « On est sortis unis et on s’en va tous dans la même direction. On s’entend sur la voie à suivre et c’est celle de l’adoption de C-13 », a-t-il signalé.
Les députés ont reconnu « l’importance de C-13 malgré toutes ses imperfections », a poursuivi M. Rodriguez. Il a précisé ne pas vouloir commenter les propos que ses collègues anglophones ont émis dans les derniers jours.
« Ce qui est important ici est de démontrer notre maturité, notre capacité de parler et, ce matin, chacun a pu s’exprimer plus d’une fois. On a eu un dialogue très ouvert. En bout de ligne, c’est un projet de loi qui vient renforcer le fait français… C’est un bon projet de loi. »
Journée mouvementée mardi
Des députés de circonscriptions anglophones, comme Marc Garneau et Patricia Lattanzio, ont répété aux journalistes mercredi matin les propos de M. Rodriguez sur le « caucus uni » avant de faire leur entrée en réunion du caucus libéral.
Hier, le député de Glengarry-Prescott-Russell est sorti publiquement pour critiquer les propos de ses collègues du « Montreal Island » qu’il considère comme « un show de boucane honteux ».
« C’est assez le niaisage… Moi aussi j’ai une communauté francophone à représenter et c’est la communauté francophone de l’Ontario », avait fulminé Francis Drouin en entrevue avec ONFR+.
Ce matin, il a qualifié de normaux les différends entre certains députés et lui, « comme dans une famille ».
« Moi, je ne m’entends pas toujours avec ma femme et c’est normal mais, grosso modo, on est d’accord que les députés qui représentent leur communauté ont le droit de présenter leurs amendements. Ça a été fait vendredi, mais il n’y avait pas de partenaires de danse pour eux. Maintenant, il faut aller de l’avant avec C-13 », souhaite-t-il, ajoutant lui aussi que le caucus était unifié derrière le projet de loi.
Justin Trudeau a refusé de pointer du doigt les propos de ses députés anglophones de Montréal. Il a souligné que les députés étaient « ancrés dans des principes de défense de liberté, défense de droits linguistiques », défendant ainsi leur droit à « représenter leurs communautés ».
« On a mis de l’avant une proposition avec C-13 qui protège les minorités linguistiques à travers le pays, avec une emphase particulièrement sur la protection du français, et on sait que c’est le bon équilibre. On va continuer à avancer avec ce projet », a dit le premier ministre.
La ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor a de son côté affirmé être « très confiante que le caucus a comme objectif de voir le passage du projet de loi » et espère que les choses évolueront désormais en comité.