Jacqueline Madogo a découvert ses talents en athlétisme grace aux compétences de ses entraineurs sportifs à Guelph. Gracieuseté

Le troisième volet de notre dossier sur le sport universitaire se penche sur les choix d’études de Jacqueline Madogo. Après une scolarité dans le secondaire francophone, cette membre de l’équipe d’athlétisme de l’Université de Guelph a opté, comme de nombreux autres athlètes, pour des études universitaires dans un milieu anglophone. Explications...

Étoile montante du sprint canadien, Jacqueline Madogo a connu ses premiers pas dans le monde du sport lorsqu’elle était au secondaire au sein du Collège Franco-Ouest. Avant son choix d’université, elle n’avait connu que l’enseignement en français. C’est donc tout logiquement qu’au moment de poursuivre ses études universitaires, elle a tout d’abord recherché une université francophone. Mais pas forcément en Ontario…

« Au départ, la plupart des universités que j’ai regardées ou visitées étaient en français. J’ai regardé à Ottawa qui est une université bilingue, mais qui offrait un programme que je voulais faire en français. J’ai aussi regardé quelques universités à Montréal. Donc la majorité des universités étaient en français. Ce qu’il faut savoir aussi c’est que lorsque j’ai commencé à faire mes recherches d’universités, c’était surtout pour aller jouer au soccer. J’aimais beaucoup les programmes à Montréal. » 

Finalement, un élément majeur dans le système de sélection des universités de la province de Québec a tout de suite mis un frein à ses envies d’aller étudier à Montréal et l’a fait se concentrer sur l’Ontario.

« J’ai pris la décision de ne regarder finalement qu’en Ontario car je n’avais pas fait le Cégep (passage obligatoire au Québec entre le secondaire et l’université) et du coup, j’aurais dû faire des années préparatoires avant de pouvoir entrer dans une université québécoise. C’était requis pour chacune d’entre elles. Cela m’a vraiment poussée à rester en Ontario car je ne voulais pas perdre deux ans dans ces classes préparatoires. » 

Loin de s’imaginer qu’elle allait percer en athlétisme, c’est d’abord le soccer qui a orienté les choix d’université de Jacqueline Madogo. Gracieuseté

Après avoir mis de côté ce désir d’aller au Québec, le choix logique pour poursuivre ses études en français était définitivement l’Université d’Ottawa, mais un courriel inattendu de l’entraîneur de l’équipe de soccer de l’Université de Guelph a changé la donne.

« Jusqu’à la dernière minute, je pensais que j’allais aller à l’Université d’Ottawa pour jouer au soccer, mais ensuite, j’ai reçu un courriel de l’Université de Guelph, de l’entraîneur. Il m’avait vu jouer à plusieurs reprises et m’avait déjà écrit une première fois lors de ma onzième année. Ce deuxième courriel, lors de l’été suivant, m’a vraiment fait regarder ce que leur programme avait à offrir », a-t-elle confié.

Une université « consacrée à la recherche »

« J’ai ensuite fait comme un camp d’entraînement, l’été, avec eux et à l’automne suivant, ils ont gagné la coupe provinciale (OUA). C’est là que je me suis dit que c’était un assez bon programme de soccer. J’avais aussi vaguement dit que je faisais de l’athlétisme et ils m’avaient fait comprendre que c’était possible que je fasse les deux. »

C’est finalement cet essai, l’intérêt porté par l’entraîneur, puis les résultats de l’équipe qui ont convaincu Jacqueline de se lancer dans l’aventure des études en anglais. Le programme de science réputé à Guelph et le fait que son père soit un ancien étudiant de l’université ont également joué un rôle primordial dans ce choix, que l’athlète ne veut pas qualifier de simplement sportif. 

« J’ai surtout regardé les programmes en premier. J’ai vu que Guelph était une bonne institution pour les sciences, ils ont un gros institut de recherche. J’ai comparé avec l’université d’Ottawa, en faisant les pour et les contre. Mon père a eu un diplôme (associate certificate) à Guelph, donc il était pas mal pour. C’était assez nostalgique pour lui », a-t-elle expliqué. 

« Je dirais que ce qui m’a vraiment attirée en premier à Guelph, c’était l’aspect de l’éducation. Je voulais vraiment être dans une université consacrée à la recherche et c’est vraiment le cas. Ici, il y a plein de beaux laboratoires. Le nouveau complexe des sciences m’avait vraiment attirée quand j’étais venue pour ma visite. Ensuite, l’aspect sport à joué, mais surtout sur le fait qu’ici, il y a un bon équilibre entre le sport et l’académique. C’est une des institutions qui fait le meilleur travail pour être aussi fort du point de vue académique et en sports. » 

Un choix plus académique que sportif

Si son choix d’étudier en anglais a au final été plus académique que sportif, d’expérience, Jacqueline confirme que bien souvent, c’est bien le côté sportif qui va faire en sorte que les athlètes ne poursuivent pas des études en français pour se diriger vers les universités anglophones possédant des programmes sportifs réputés.

« Une grande majorité des athlètes que je côtoie me disent que leur choix a été fait en fonction de la réussite sportive de notre programme. Dans la sphère athlétisme à Guelph, beaucoup de gens sont attirés par ce que l’on a à offrir. Je pense que leur choix est vraiment déterminé par cela. »

Difficile d’en faire une généralité, mais le cas de Jacqueline Madogo illustre parfaitement cette complexité pour les athlètes franco-ontariens de parvenir à la fois à trouver des programmes scolaires de qualité, en français, combinés à des programmes sportifs de haut niveau. Bien souvent, c’est donc vers le milieu universitaire anglophone que les meilleurs athlètes franco-ontariens se dirigent pour poursuivre leur éducation et leur parcours sportif au plus haut niveau.