Cyclisme : objectif déjà atteint pour Woods sur le Tour de France

Michael Woods a réussi un coup d'éclat dimanche en raflant l'étape 9 du Tour de France. Crédit image: AP Photo/Daniel Cole

CLERMONT-FERRAND (France) – Alors que la fin de sa première semaine sur la grande boucle semblait se compliquer pour lui, le francophone d’Ottawa est allé chercher la victoire d’étape tant convoitée dimanche dans le Tour de France, au sommet du Puy de Dôme. Retour sur ses neuf premiers jours qui ont mené à ce succès. 

À 36 ans, Michael Woods fait partie des concurrents expérimentés sur le Tour de France. Même s’il ne s’agit que de sa quatrième participation sur la Grande Boucle, le natif d’Ottawa avait placé la barre assez haute avant la compétition, l’objectif étant d’aller chercher une victoire d’étape que seuls Hugo Houle en 2022 et Steve Bauer en 1988 avaient décrochée parmi les cyclistes canadiens. 

C’est finalement au moment où on l’attendait le moins, à la veille de la journée de repos et sur une arrivée mythique que le chef de fil de la formation Israel-Premier Tech a décroché le Graal de sa carrière. Ce dimanche 9 juillet restera gravé dans toutes les mémoires avec un Michael Woods victorieux au sommet du Puy de Dôme lors de la neuvième étape. 

Une victoire qui n’arrive pas par hasard 

Au-delà de ce succès et du prestige de l’étape, c’est la manière et le contexte dans lequel Woods s’est imposé qui marquent les esprits. Un retour sur les étapes précédentes est nécessaire pour comprendre ce qui a mené à cette victoire. 

Avant la compétition, Michael Woods avait confié que remporter une étape faisait figure de priorité, mais qu’il ferait de son mieux pour tirer également son épingle du jeu au classement général. C’est exactement ce qu’il a été en mesure de faire lors des cinq premières étapes. Toujours bien placé, jamais distancé, il a réussi à se maintenir dans les dix premiers jusqu’aux Pyrénées. 

L’étape 5 ralliant Pau à Laruns, la première offrant des difficultés significatives en montagne, l’a vu s’accrocher malgré une perte de temps de 2 minutes 15 au général et une petite descente à la onzième place. Gardant en tête que les échappées et les victoires dans les étapes de montagnes peuvent faire gagner énormément de temps, Woods restait donc en embuscade à l’entrée de la sixième étape. 

Chute au général 

Comme précisé précédemment, ces parcours très intenses dans les montagnes peuvent permettre de gagner énormément de temps pour les vainqueurs. À l’inverse, ils provoquent des écarts énormes pour ceux qui ne parviennent pas à suivre la cadence des échappées. C’est ce qui s’est produit pour l’Ottavien lors de ce sixième jour, où il fallait rallier Cauteret-Cambasque au départ de Tarbes. Une épreuve longue de 144,9 kilomètres qui a vu le Canadien en souffrance perdre un peu plus de 23 minutes sur le groupe de tête et le vainqueur Tadej Pogačar. 

Résultats des courses : Woods a chuté à la 33e place du général avec un retard de plus de 24 minutes sur le premier Jonas Vingegaard, mais aussi près de 20 minutes sur le top 10 du classement. À la sortie des Pyrénées, les deux étapes suivantes n’ont pas fait bouger le classement général avec des arrivées massives. À la veille de la première journée de repos, dimanche 9 juillet, le Franco-Ottavien était donc sorti des radars des favoris de la course, n’étant plus une menace réelle au classement général. 

Un mal pour un bien, c’est précisément cette situation qui lui a permis de faire partie de l’échappée lors de cette neuvième étape entre Saint-Léonard de Noblat et le Puy de Dôme et de se donner une chance de l’emporter. 

Victoire avec la manière 

Une chance certes, mais à l’entrée de la dernière difficulté du jour pour rallier le sommet du Puy de Dôme, il comptait 2 minutes de retard sur celui qui apparaissait comme le vainqueur probable du jour, Matteo Jorgenson. Mais ce duel entre l’Américain et le Canadien a finalement tourné à l’avantage du voisin du nord. Woods a fait son retard et a déposé son concurrent dans les derniers 600 mètres s’offrant une victoire fantastique en solitaire sur une arrivée mythique.

« Ça n’a pas été facile… Comment je me sens? Sur le toît du monde », a-t-il réagi dans une vidéo postée par l’organisation. 

Après une journée de repos bien méritée ce lundi du côté de Clermont-Ferrand, le retour à la compétition se fera au départ de Vulcania en direction d’Issoire. Un parcours long de 167,2 kilomètres de type « accidenté » que Michael Woods pourra aborder avec l’esprit libéré de son objectif majeur déjà atteint. Côté classement général, il est désormais 22e à 19 minutes du maillot jaune Jonas Vingeegaard.