COVID-19 : des contrôles aux frontières entre l’Ontario, le Québec et le Manitoba
TORONTO – L’Ontario durcit ses mesures pour contrer la troisième vague de COVID-19, en instaurant notamment des contrôles aux frontières interprovinciales. En outre, la province limite les rassemblements aux personnes d’un même ménage, ferme les chantiers de construction non essentiels et les centres de loisirs de plein air. Le pire scénario, présenté ce vendredi par les experts en santé publique ontariens, évoquait une hausse des contaminations à plus de 30 000 cas quotidiens d’ici la fin juin, si la province n’agissait pas énergiquement.
En plus de prolonger l’ordre de rester de deux semaines à la maison (soit six semaines au total), Doug Ford a annoncé la mise en place, dès lundi prochain, de « postes de vérification » aux frontières avec le Québec et le Manitoba destinés à ne laisser passer que les personnels de soins et les transports essentiels. Il a appelé, au passage, le gouvernement fédéral à resserrer ses mesures aux frontières internationales, notamment avec les États-Unis.
« Nous perdons la lutte des vaccins contre les variants », a prévenu le premier ministre en conférence de presse. « On sonne l’alarme depuis des semaines. On a fermé nos écoles et confiné la province. Ces actions ont freiné la propagation mais nous devons en faire davantage », a-t-il plaidé, malgré « la faible marge de manœuvre » qui reste entre ses mains.
- NOUVELLES RESTRICTIONS EN ONTARIO
- Ordre de rester à la maison prolongé de deux semaines
- Contrôles des déplacements essentiels aux frontières interprovinciales
- Pouvoir accru des policiers pour faire respecter les règles
- Rassemblements limités aux membres d’un même ménage
- Fermeture des chantiers de construction non essentiels
- Fermeture des centres de loisirs en plein air et des terrains de sport
- Capacité des commerces de détail limitée à 25 %
- Services religieux limités à 10 personnes à l’intérieur
Excepté les contrôles aux frontières et les services religieux limités (lundi), l’ensemble de ses mesures entreront en vigueur dès ce samedi. Pour les faire appliquer, les policiers auront des pouvoirs accrus. « Nous devons en faire davantage pour limiter les gestes de ceux qui ne respectent pas les règles et font courir des risques aux autres », a justifié Doug Ford, dont l’intervention, reportée à trois reprises au cours de la journée, fait suite aux modélisations dévoilées plus tôt ce vendredi.
30 000 cas quotidiens d’ici fin juin selon le pire scénario
Le gouvernement a d’ailleurs suivi la principale recommandation des experts pour qui, la seule manière d’éviter le pire consistait à instaurer un ordre de rester à domicile de six semaines avec une cadence de vaccination autour de 100 000 doses quotidiennes. En confinement depuis le 3 avril dernier, la province est sous le coup d’un décret ordonnant de rester chez soi depuis le 8 avril. Le prolongement de deux semaines portera ainsi à six semaines la durée totale du décret qui prendrait donc fin le 20 mai.
« Ma principale préoccupation, c’est que les gens ne prennent pas la situation au sérieux et cela peut conduire à une situation plus désastreuse encore », s’était désolé le Dr Williams, médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, lors de la présentation des données modélisées les plus récentes.
La province a percé le plafond ce vendredi avec plus de 4 800 contaminations. Les hospitalisations, qui frôlent la barre des 2 000 ce vendredi, ont bondi de 67 % au cours des quinze derniers jours, tandis que les admissions en soins intensifs ont crû de 51%, notamment à cause de la montée en puissance des variants.