Début de grève générale dans la fonction publique fédérale

155 000 travailleurs de la fonction publique sont en grève. Crédit image: Canva

Près de 155 000 fonctionnaires de la fonction publique sont officiellement en grève alors que le gouvernement et ce syndicat n’ont pas réussi à s’entendre.

L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) avait décrété que mardi soir 21h était la date limite pour que les deux parties puissent parvenir à une entente, sans quoi elle déclencherait une grève générale. L’AFPC et quelque 120 000 de ses membres sont donc désormais en mode débrayage, accompagnés de 35 000 membres du Syndicat des employés de l’impôt, soit les travailleurs de l’Agence du revenu du Canada.

Le syndicat en a fait l’annonce mardi soir vers 21h15 lors d’une courte disponibilité médiatique.

« On va rester à la table des négociations et on va continuer à essayer de négocier une entente qui tient compte du coût de la vie. Jusqu’à ce qu’on reçoit une entente raisonnable qui reflète nos priorités, 155 000 fonctionnaires de la fonction publique fédérale resteront en grève », a affirmé Alex Silas de l’AFPC.

Certains fonctionnaires, considérés comme essentiels, resteront en place. Il s’agit par exemple de ceux chargés de la prestation de l’assurance-emploi, ceux assignés aux services frontaliers et responsables de certains programmes comme des prestations de la sécurité, de la vieillesse et du supplément de revenu garanti. Les citoyens doivent toutefois s’attendre à des retards au niveau de l’assurance-emploi, à l’immigration, pour les déclarations de revenus ainsi qu’au service à la clientèle, comme au téléphone.

Les grévistes proviennent en majorité du Conseil du Trésor et de l’Agence du revenu, mais aussi de divers ministères.

Lundi, le Conseil du Trésor affirmait avoir bonifié son augmentation salariale de 9 % sur trois ans alors que l’AFPC demandait une augmentation de 4,5 % annuellement.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a statué que son parti n’appuierait pas un projet de loi forçant le retour au travail, si jamais le gouvernement en présentait un. Même en cas d’un vote de confiance sur un tel projet de loi, la formation néo-démocrate ne l’appuierait pas, malgré l’alliance conclue entre le Parti libéral et le NPD.

« Je l’ai dit au début des négociations (avec le gouvernement), vous ne pouvez jamais compter sur nous pour une loi sur le retour au travail. Ce n’est pas acceptable pour nous », a affirmé M. Singh en conférence de presse ce mardi matin.

La députée fédérale d’Ottawa-Vanier et présidente du Conseil du trésor Mona Fortier.. Archives ONFR+

Avant la période des questions mardi aux Communes, Justin Trudeau a assuré que « les deux parties à la table de négociations continuent leur travail avec beaucoup d’intensité pour pouvoir résoudre cette question-là ».

La présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, a de son côté affirmé détenir « une offre compétitive qui est juste pour les fonctionnaires, qui aussi est raisonnable pour les contribuables ».

Voici où sont les prévus les débrayages

L’AFPC a notamment prévu des endroits où tenir des piquets de grève comme le bureau du premier ministre, la Colline parlementaire et quelques autres édifices au centre-ville d’Ottawa. Les bureaux de la présidente du Conseil du Trésor et de sa collègue députée franco-ontarienne Marie-France Lalonde, respectivement dans Ottawa-Vanier et dans Orléans sont aussi deux endroits désignés.

Des piquets de grève sont aussi prévus à Sudbury et à Timmins ainsi que dans plusieurs édifices fédéraux dans la région du Grand Toronto.