Des conseils scolaires francophones demandent au gouvernement d’obliger la vaccination
L’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO) qui représente près de 35 000 élèves franco-ontariens demande au gouvernement Ford d’obliger la vaccination dans les écoles.
Pour l’ACÉPO, le gouvernement doit aller plus loin dans sa stratégie.
« Nous, ce qu’on dit, c’est qu’on veut un vaccin obligatoire, pas une déclaration. Tout le monde devrait être vacciné, tu n’as pas le choix. Il faut que tu sois vacciné pour venir enseigner, pour aller dans l’école que tu sois enseignant ou élève. On fait la même chose avec d’autres vaccins comme la polio (poliomyélite) et la varicelle, pourquoi on ne fait pas ça ici? », demande Denis Chartrand, président de l’ACÉPO.
« Il y a 72 conseils scolaires en Ontario, on n’a pas besoin de le faire 72 fois. Si le gouvernement le dit, c’est fini. » Denis Chartrand.
Actuellement, la politique du ministère de l’Éducation est que la vaccination n’est pas obligatoire dans les écoles. Il y a près d’une dizaine de jours, le ministère avait annoncé obliger la révélation du statut vaccinal pour « tous les employés des conseils scolaires financés par les fonds publics, le personnel des écoles privées, ainsi que pour tous les employés des milieux de garde d’enfants agréés ». Ceux n’étant pas immunisés se verraient dans l’obligation de passer des tests de dépistage.
« Évidemment, il y a une parenthèse pour ceux qui ont des raisons de santé pour ne pas avoir le vaccin, ça, c’est évident. Mais pour tous ceux qui peuvent l’avoir, soit ceux de 12 ans et plus qui n’ont aucune raison de santé, ils doivent l’avoir s’ils veulent venir travailler ou étudier », résume M. Chartrand en entrevue.
En cas de refus de Queen’s Park à cette demande, chaque conseil scolaire pourrait alors avoir la liberté de choix d’imposer la vaccination.
« On dit que c’est au gouvernement de l’obliger, comme ça, chaque conseil scolaire n’aurait pas besoin de faire leurs études, leurs règlements et de consulter leur conseiller juridique. Il y a 72 conseils scolaires en Ontario, on n’a pas besoin de le faire 72 fois. Si le gouvernement le dit, c’est fini. »
Ce dernier indique que ceux n’étant pas immunisés pourraient être assignés à faire de l’enseignement en ligne à partir de la maison. Craint-il avec la pénurie de main-d’œuvre dans les écoles de perdre des professeurs qui ne seraient pas vaccinés?
« Ça pourrait nous faire perdre quelques professeurs. Mais en même temps, on ne dit pas que ça doit être fait demain. On va donner un temps normal pour que les gens soient vaccinés. Disons qu’on faisait une règle où tout le monde devrait être vacciné d’ici le 1er octobre, ça donne la chance d’avoir le vaccin. »
L’ACÉPO représente près de 136 écoles de quatre conseils scolaires.
La position de l’organisme provincial rejoint celle des syndicats de l’enseignement qui avait aussi demandé à la province de mettre en place une telle politique. Le ministre Stephen Lecce ainsi que les autorités sanitaires de l’Ontario ont jusqu’à présent refusé les demandes d’une telle mesure.
Les conseils catholiques ouverts à l’idée
L’autre représentant franco-ontarien des conseils scolaires, l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) ne prend pas position comme son confrère, mais se montre réceptif à l’idée.
« L’AFOCSC demeure ouverte à une politique de vaccination obligatoire pour le personnel scolaire et les élèves comme une étape importante pour prévenir la propagation du virus. Cependant, nous avons besoin de plus de détails sur son implémentation dans nos écoles », indique une porte-parole dans un échange de courriels avec ONFR+.
Aucune décision n’a été prise pour le moment, mais l’association provinciale affirme attendre plus de « clarifications et des directives plus précises du ministère de l’Éducation ».
« Les tables politiques des conseils scolaires sont en cours de réflexion quant aux bénéfices d’une politique de vaccination obligatoire, mais ne se sont pas encore prononcées de manière officielle sur la mise en place d’une telle politique dans les écoles. »
L’AFOCSC compte près de 78 000 élèves franco-ontariens répartis dans huit conseils scolaires. La rentrée scolaire débute le 7 septembre pour la majorité des élèves de la province.