Foire de l’emploi francophone du Grand Sudbury : un modèle pour le Nord?
SUDBURY – La foire de l’emploi francophone du Grand Sudbury est de retour pour une deuxième édition du 22 au 24 février prochain. Dans un contexte où le recul du français et la pénurie de main-d’œuvre continuent d’affecter tous les secteurs, cette initiative organisée dans le cadre du projet Communauté francophone accueillante de Sudbury (CFA Sudbury) se veut une piste de solution.
Après le succès de la première édition l’an passé, la foire revient cette année, mais toujours en mode virtuel. Un choix que Stéphanie Cotnoir, conseillère en employabilité et en entrepreneuriat pour la Société économique de l’Ontario, un des organisateurs, justifie en raison de la participation de candidats en dehors du Grand Sudbury.
« Puisque c’est pratiquement impossible de faire bouger des gens de Toronto, de Québec ou même du Manitoba et du Nouveau-Brunswick pour une foire d’une journée, on a maintenu une formule virtuelle », indique Mme Cotnoir.
Les résidents permanents et temporaires de la région ou d’ailleurs, qui ont un permis d’étude ou un permis de travail, ainsi que les étrangers qui possèdent une autorisation de travail, qui souhaitent immigrer au Canada et s’installer dans cette ville, font aussi partie du bassin de candidats.
« Nous savons que l’emploi est la clé de la réussite pour un nouvel arrivant. Des activités comme cette foire d’emploi aident à créer des ponts entre les employeurs de la communauté d’accueil et la main-d’œuvre que représentent les nouveaux arrivants. C’est une solution gagnant-gagnant », justifie Denis Constantineau, directeur du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury qui co-organise également l’événement aux côtés, entre autres, du Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord de l’Ontario.
« On veut qu’ils comprennent que l’Ontario c’est plus que Toronto ou Ottawa », ajoute de son côté Stéphanie Cotnoir.
Une formule unique
La formule pour les rencontres reprend celle de l’année précédente, soir des rencontres rapides- appelées speed dating – et des séances d’accueil-meet-and-greet.
Chaque employeur dispose d’une plage de 20 minutes pour se présenter avant de rencontrer les chercheurs d’emplois en rafale pendant 50 minutes.
Malgré le format virtuel, tout est pensé pour reproduire le contact humain propre à un environnement physique, selon la conseillère en emploi.
La foire de l’emploi francophone du Grand Sudbury est la seule destinée aux francophones dans tout le Nord de l’Ontario. Un modèle qui a séduit les employeurs dont les inscriptions sont déjà terminées depuis plus d’une semaine.
De 18 employeurs participants l’an passé, cette année, ce sont 25 employeurs qui ont choisi de participer.
« On a plus de place, c’est une excellente nouvelle, surtout niveau logistique », ajoute Mme Cotnoir. Celle-ci confie que l’organisation de l’événement a pris en compte les leçons tirées de la première édition et a augmenté le personnel travaillant autour de l’événement.
De vraies opportunités d’embauche
Les quelque 450 candidats inscrits présentement auront l’occasion de rencontrer des employeurs de choix parmi plusieurs des grands secteurs en demande de la ville du Nickel, comme la petite-enfance, la santé, l’éducation ou encore les mines.
Parmi les nouveaux participants : l’école publique Valley View du conseil scolaire Rainbow District School Board, située à Val Caron. Sa directrice, Brenda Carr, souhaite profiter de la visibilité de la foire pour promouvoir son programme d’immersion française.
Elle confie avoir des défis pour recruter du personnel francophone, et espérer trouver de bons candidats à la foire. « Puisque nous sommes un conseil qui est reconnu comme étant de langue anglaise, plusieurs nouveaux enseignants francophones ne sont pas au courant que nous offrons un programme riche de français en langue seconde », dit-elle.
Roselyne Kouakou fait partie, quant à elle, des heureux candidats qui ont sont sorti gagnants de l’expérience de la foire l’année dernière.
La jeune femme venue de la Côte d’Ivoire avec un statut de résidente permanente pour poursuivre des études en travail social à l’Université Laurentienne confie qu’elle avait entendu parler de la foire et souhait y participer « par curiosité ».
Celle qui occupe désormais le poste d’intervenante pour le Centre Victoria a appris, en participant à la foire, que l’organisme – pour lequel elle était alors déjà stagiaire – recrutait du personnel.
La mère de famille dit être heureuse dans son emploi, grâce auquel elle peut venir en aide aux femmes francophones de la ville, surtout lorsqu’il s’agit de femmes noires.
« Il y a beaucoup de femmes noires francophones qui viennent me voir au centre et qui apprécient vraiment de voir une femme noire leur parler à elles », se réjouit-elle.
Si les organisateurs n’ont pas de chiffres à communiquer concernant le taux d’embauche l’an passé, ceux-ci comptent mettre en place des outils pour mesurer la portée effective de l’événement suite à cette deuxième édition.