Développement économique et immigration francophone régionale : les priorités d’Éric Côté

Éric Côté a obtenu son assermentation mardi soir à l'hôtel de ville de Moonbeam. Gracieuseté

MOONBEAM – C’est mardi soir qu’a été assermenté le nouveau maire de la ville de Moonbeam, élu le 24 octobre dernier. Éric Côté veut se consacrer au développement économique de la municipalité et attirer de jeunes francophones des régions avoisinantes.

La ville de Moonbeam passe donc officiellement entre les mains d’Éric Côté, ex-conseiller de la municipalité de 1 157 âmes.

Après avoir tenté sans succès de remporter la circonscription de Mushkegowuk Baie-James sous la bannière du Parti progressiste-conservateur aux élections provinciales en juin dernier, l’élu de 41 ans arbore avec confiance son mandat de maire de Moonbeam.

Espérant apporter un changement de culture, celui qui est également gérant de travaux publics de la ville de Kapuskasing dit vouloir continuer sur la ligne avant-gardiste qu’avait lancée le conseil municipal de la ville.

« Ma priorité comme maire va être de concrétiser tous les projets qu’on a commencés ou qui vont commencer dans les premières années du mandat », explique-t-il.

Pénurie de travailleurs, pandémie, autant d’obstacles auxquels était confronté le conseil et qui avaient empêché l’avancée d’importants projets.

Il espère aussi mettre en place de nouveaux projets axés sur le développement de la ville dont 71 % des résidents ont le français comme première langue parlée.

Lutter contre le recul du français

Le recul du français observé partout dans le Nord s’est fait particulièrement ressentir dans cette municipalité située près de Kapuskasing.

En 2016, ils étaient 80 % à avoir la langue de Molière comme première langue officielle, un recul de neuf points de pourcentage qui est inquiétant selon Éric Côté.

« Il faut vraiment travailler très fort pour conserver notre groupe de gens francophones », juge-t-il.

Selon le père de famille originaire de Fauquier, ceci s’explique en partie en raison de la pandémie avec le nombre de familles anglophones venues du sud pour s’installer dans la région.

« Ce qu’on doit faire c’est de bâtir sur notre héritage et notre culture », dit-il, ajoutant que le conseil municipal se déroule en français et qu’il compte le maintenir ainsi.

Éric Côté indique que des propriétés sont disponibles pour la construction à Moonbeam, mais que le conseil se penchera sur la question de la construction des appartements dont l’offre est, elle, plus réduite.

Immigration francophone régionale

L’immigration francophone est aussi une priorité évoquée par le nouveau maire qui souhaite que le recrutement se fasse en allant chercher des travailleurs francophones dans les communautés aux alentours.

« On a une belle culture et histoire francophone dans nos régions, et si on transmet ça de façon plus régionale, on sera plus capables d’attirer des gens », note-t-il.

« C’est notre chance d’aller attirer de jeunes personnes qui soient francophones » – Éric Côté

Selon lui, la ville qui a perdu 74 habitants depuis 2016 selon les données du recensement doit attirer des familles afin de remplir les bancs de l’école.

Citant les nombreux emplois vacants dans la région, il estime que cela passe par l’attraction de la jeunesse francophone dans les régions alentour.

« C’est notre chance d’aller attirer de jeunes personnes qui soient francophones, qui viennent s’installer chez nous et de continuer à développer cet héritage-là », explique le maire.

La ville de Moonbeam compte 1 231 habitants. Crédit image : Inès Rebei

Le nouveau conseil s’est réuni ce mardi pour la première fois à l’hôtel de ville de Moonbeam après l’assermentation de l’ensemble de ses membres.

Éric Côté succède à Nicole Fortier Lévesque, actuelle présidente de l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO).

Celle-ci n’a pas non plus réussi à se faire élire à la tête de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) qui est tombée entre les mains de Fabien Hébert, ancien membre de la haute direction dans le domaine de la santé.