Un retour « à la normale » en classe, promet l’Ontario

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Le gouvernement de l’Ontario mise sur un retour à la normale à la rentrée scolaire pour rattraper les deux dernières années pandémiques, escomptant aussi sur un retour complet des activités scolaires, comme les sports et la musique.

« Les enfants doivent être à l’école. C’est tellement important pour leur santé physique et mentale », a lancé le ministre de l’Éducation Stephen Lecce en conférence de presse à Ajax, lundi matin.

« Après deux ans de grandes difficultés, la bonne chose à faire est que l’enfant retourne à la normale et à une expérience complète ce qui inclut les activités interscolaires », ajoute-t-il.

Alors que certains experts estiment que la province est en pleine septième vague, le ministre Lecce assure que ce n’est pas les plans de fermer une seule salle de classe comme lors des deux précédentes années.

« Mais ils ne doivent pas juste être en classe avec le côté académique, c’est aussi les autres éléments de l’apprentissage qui sont importants. Les clubs, les sports, l’expérience d’apprentissage, l’art, la musique, toutes ces choses qui comptent vraiment pour les enfants. Je crois que tous ces éléments doivent être là en septembre », argue-t-il.

Le ministre de l'Éducation de l'Ontario, Stephen Lecce.
Le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce. Crédit image : Jackson Ho.

Des tests de dépistage rapide seront mis à la disposition des élèves et des employés au cours de l’année 2022-2023, a assuré le politicien conservateur.

Les cinq composantes clés du plan Lecce :

  1. Retour en classe en septembre complet et sans retard, incluant des activités parascolaires
  2. Nouveaux soutiens au tutorat pour combler les lacunes en matière d’apprentissage.
  3. Préparer les élèves à exercer les emplois de demain.
  4. Augmenter le financement pour construire des écoles et améliorer l’éducation.
  5. Financements « sans précédent » en santé mentale des élèves

L’Ontario promet dans son cadre de 26,6 milliards de dollars l’embauche de 3 000 nouveaux membres de première ligne, la rénovation et construction d’écoles au coût de 14,1 milliards et 175 millions de dollars pour l’élargissement des services de tutorat. Certaines de ces mesures comme le tutorat et l’embauche de personnel supplémentaire avaient été annoncées en février dernier.

L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) salue « l’importance et le besoin de stabilité » pour les élèves, mais souligne que ceci requiert l’implantation de mesures clés nécessaires.

« De vrais investissements significatifs devront être faits pour prendre des actions concrètes et faire de l’éducation une réelle priorité », a réagi sa présidente Anne Vinet-Roy.

« Il est maintenant temps pour le gouvernement de travailler de façon collaborative et concertée avec les travailleuses et les travailleurs en éducation pour faire en sorte que notre système d’éducation publique donne à toutes et tous les moyens de réussir et offre les meilleures conditions d’apprentissage pour les élèves dans le contexte postpandémique », précise-t-elle.

Négociations avec les syndicats

Si c’est la COVID-19 qui a fermé les écoles dans les dernières années, la prochaine année pourrait aussi provoquer la fermeture d’écoles. L’Ontario et les syndicats doivent renégocier les conventions collectives qui viennent à échéance en août. La dernière fois en 2018, un tel processus avait déclenché des grèves enseignantes dans les établissements de la province.

Les négociations entre les deux clans ont commencé la semaine dernière.

« On est reconnaissant des syndicats qui ont décidé de se rendre disponibles durant l’été », a remercié Stephen Lecce. « Ce n’est pas le cas pour tous les syndicats, mais pour certains, ce l’est. Ils se sont assis avec nous semaine après semaine pour avoir une entente qui est bonne pour les enfants (…). Il y a un engagement que nous devons tous prendre, c’est envers ces enfants. De s’assurer qu’ils retournent à l’école normale. »

Le ministre Lecce aimerait parvenir à une entente le plus rapidement possible, mais refuse de dire s’il serait prêt à forcer le retour des professeurs en classe via une loi spéciale.

« Notre intention est d’obtenir un accord avec tous les enseignants et le personnel scolaire à table. On l’a fait il y a deux ans. On a été à travers ça. On a obtenu un accord avec tous les syndicats dans cette province et pour autant que ç’a été difficile, on s’est rendu à la ligne d’arrivée. »

De son côté, l’AEFO dit vouloir « miser sur des négociations axées sur le respect des intérêts mutuels pour obtenir la meilleure entente possible pour ses membres qui soit juste et équitable ».