Élections ontariennes : l’AFO dévoile ses propositions pour la francophonie

Carol Jolin, président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario. Source: Twitter

Main d’œuvre, santé, espace francophone, secteur non lucratif… L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a publié, ce mardi, sa plateforme de revendications pour faire avancer les intérêts de la communauté franco-ontarienne, en vue des élections provinciales du 2 juin prochain.

« D’ici la prochaine élection, nous allons rencontrer le plus de candidats possible afin de les sensibiliser à notre document. Nous voulons qu’un maximum d’entre eux soit bien conscient des priorités de la francophonie », explique le président de l’AFO, Carol Jolin, en entrevue avec ONFR+.

Dans son programme électoral, l’AFO a décidé de mettre de l’avant les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre francophone et bilingue, l’accès aux soins de santé et aux soins de longue durée en français, l’agrandissement de l’espace francophone en Ontario ainsi que le soutien aux organismes sans but lucratif (OSBL).

Les solutions à la pénurie de main-d’œuvre

Un des principaux secteurs frappés par la pénurie de main-d’œuvre francophone est l’éducation. En 2030, la région Centre-sud-ouest, à elle seule, manquera de 170 000 diplômés postsecondaires francophones.

Afin de pallier la pénurie, l’AFO souhaite que le prochain gouvernement provincial améliore le continuum de l’éducation en langue française de la petite enfance au postsecondaire. Pour ce faire, l’Assemblée réclame notamment la création d’un réseau d’universités francophones inspiré de celui du Québec.

Selon l’AFO, les solutions à la pénurie de main-d’œuvre viennent aussi de l’immigration francophone. À ce sujet, l’organisation porte-parole des Franco-Ontariens revendique une amélioration dans la reconnaissance des acquis des immigrants et que l’Ontario continue d’atteindre sa cible annuelle de 5% d’immigrants francophones.

Finalement, l’AFO demande au gouvernement ontarien de développer une stratégie pour attirer davantage de finissants provenant de l’immersion en français dans les collèges et universités francophones.

Une francophonie en santé et en expansion

« Les aînés francophones représentent 5,5 % des aînés de la province (75 ans et plus), mais seulement 1,9 % des foyers de soins de longue durée sont désignés sous la Loi sur les services en français et 0,05 % ont une désignation culturelle », peut-on lire dans le programme de l’AFO.

Afin de renverser cette situation, l’organisation demande la création de carrefours multiservices et de centres de santé communautaire en plus de développer les points de service dans les régions peu desservies en français.

L’AFO est également favorable à l’assujettissement des bureaux de santé publique locaux à la Loi sur les services en français.

« On veut une grande région désignée et c’est l’Ontario » – Carol Jolin, président de l’AFO

La loi sur les services en français a été modernisée en décembre dernier. Elle accorde notamment au gouvernement le pouvoir de désigner des services devant être offert en français même dans les régions non désignées francophones. Près de 20% des Franco-Ontariens habitent actuellement dans ces régions non désignées.

« On veut une grande région désignée et c’est l’Ontario! », lance Carol Jolin qui ne démord pas de cette revendication.

Le président demande aux candidats de se prononcer sur les services gouvernementaux qui devraient être offerts en français dans les régions non désignées.

Aider les organismes communautaires

Finalement, l’AFO souhaite un meilleur appui aux OSBL dans le cadre de la relance économique post-pandémie. Il y a actuellement environ entre 300 et 400 OSBL francophones sur 50 000 en Ontario. L’AFO souhaite que le prochain gouvernement dédie un office et un ministre à ces organismes. De plus, l’Assemblée demande au gouvernement provincial de mieux les outiller dans leurs obligations face à la Loi sur les services en français en plus de réduire leur fardeau administratif.