Entente provisoire entre l’Ontario et un syndicat représentant 5 000 membres francophones

Le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce. Archives ONFR+

TORONTO – La Fédération des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO) et le gouvernement se sont entendus pour poursuivre les négociations des conventions collectives jusqu’au 27 octobre prochain. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation Stephen Lecce vendredi après-midi, évitant ainsi un mouvement de grève et garantissant les cours dans les écoles secondaires de la province.

Aucune entente réelle n’avait été trouvée depuis le mois d’août dernier, date d’expiration des conventions collectives des enseignants ontariens, sans contrat depuis un an.

Le syndicat enseignant OSSTF-FEESO, qui compte 60 000 membres dont 5 000 francophones, et le gouvernement se sont entendus pour poursuivre les négociations des conventions collectives jusqu’au 27 octobre et soumettre toute question restée en suspens à un arbitrage extérieur après cette date butoir.

« L’annonce de ce vendredi est une proposition et non un accord de principe et les membres devront se prononcer sur l’offre à la fin septembre », a précisé le syndicat.

Si les membres votent non, la proposition sera abandonnée et les négociations se poursuivront. Si acceptée, aucune grève de ce syndicat ne sera possible.

Cet accord promet aussi de rattraper le retard salarial causé par la Loi 124, libellé qui plafonne les augmentations de salaire des employés du public en Ontario à un point de pourcentage par année sur une période de trois ans. Cette loi, entrée en vigueur en 2019, a été jugée inconstitutionnelle par la Cour supérieure de justice de l’Ontario en 2022.

Le gouvernement Ford porte toutefois ce jugement en appel à l’heure actuelle. Mais si l’entente est acceptée par les membres de FEESO, ils n’auront pas à attendre la décision de la Cour pour être compensés financièrement.

Un impact pour 13 000 enseignants francophones?

Le ministre Lecce souhaite, à quelques jours du début des classes, « entrer dans l’année scolaire avec de la stabilité », a-t-il répété en conférence de presse.

« Nous avons réussi à trouver une entente avec une fédération et pensons être en mesure de proposer les mêmes ententes à d’autres syndicats. […] S’ils (les autres syndicats) acceptent dans les prochains jours, on peut alors offrir une certitude aux parents et aux enfants. Pensons aux enfants en premier. »

Une ronde de négociations est d’ailleurs prévue la semaine prochaine entre l’Ontario et l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), le principal syndicat d’enseignants francophones de la province, comptant 13 000 membres.

Cet accord sur l’étirement de deux mois des négociations intervient seulement une semaine après l’annonce d’un vote de grève, de mi-septembre à mi-octobre, côté anglophone, de la part du syndicat Elementary Teachers’ Federation of Ontario (ETFO), qui compte 83 000 membres.

La présidente de l’OSSTF-FEESO Karen Littlewood déplorait la semaine dernière le peu de temps octroyé pour les négociations par le gouvernement, soit 25 dates respectives pour les travailleurs en éducation et pour le personnel enseignant et suppléant, et l’absence « d’engagement à conclure de nouvelles ententes pour nos Membres avant la rentrée, en septembre ».

Article écrit avec la collaboration de Pascal Vachon.