Des employés de TVO lors d'un des piquets de grève devant les locaux du groupe média, début octobre. Crédit image : Sandra Padovani

TORONTO – Après 11 semaines de grève, les employés de TVO du syndicat de la Guilde canadienne des médias (GCM) ont accepté la dernière offre de la direction du diffuseur public d’une augmentation salariale de 7,7% sur trois ans et retournent au travail dès ce lundi 6 novembre.  

Les 74 employés de TVO/GCM, comprenant des journalistes de TVO.org, des producteurs de contenu d’apprentissage numérique pour TVO Learn et producteurs de The Agenda avec Steve Paikin, en grève depuis le 21 août dernier, demandaient une augmentation des salaires de 13 % sur trois ans avec 2 500 $ par employé dont le salaire avait été plafonné par la Loi 124.

Après avoir rejeté une offre de TVO de 7,5 % sur trois ans, début octobre, les employés avaient alors demandé au gouvernement d’offrir un arbitrage exécutoire pour trancher et mettre fin à la situation, sans succès.

Ce dimanche, le groupe média a annoncé via un communiqué de presse que « ses employés représentés par la Guilde canadienne des médias (GCM) retourneront au travail le lundi 6 novembre après avoir voté cette fin de semaine pour accepter l’offre de TVO dans le cadre de la négociation d’une nouvelle convention collective ».

Les détails de l’offre comprennent notamment une augmentation salariale de 7,7 % sur trois ans : 3 % la première année, 2,75 % la seconde, et enfin 1,75 % la dernière année.

Les augmentations étant rétroactives du 28 octobre 2022, date d’expiration de la dernière convention collective, les salariés GCM bénéficieront d’une augmentation immédiate de 5,8 %, correspondant aux 3 % et 2,75 % des deux premières années.

Les acquis de l’offre comprennent également des forfaits de départ volontaire pour tout membre couvert par la convention collective, des protections empêchant le recours à des contrats pour remplacer des travailleurs permanents et temporaires, une voie permettant aux membres de passer d’une classification à une autre, ou encore un budget de formation annuel de 500 $ par employé.

« Un meilleur endroit où travailler à l’avenir »

« La grève de TVO/GCM est terminée. C’était la deuxième chose la plus difficile que j’ai eu à faire dans ma vie. Même si nous n’avons pas obtenu les augmentations salariales que nous espérions, je suis incroyablement fière de tout ce que nous avons accompli et je pense que TVO sera fondamentalement un meilleur endroit où travailler à l’avenir », a exprimé sur son compte X la présidente du syndicat GCM de TVO et productrice de The Agenda Meredith Martin.

« Même si nous reconnaissons que ce n’est pas ce que nous espérions, tous les membres de l’équipe de négociation estiment que c’est le mieux que nous puissions obtenir à ce moment précis », confie-t-elle plus tard à ONFR.

« Il est important de se rappeler qu’au début de ce combat, TVO exigeait que nous signions une renonciation qui abandonnerait le droit à un emploi permanent (et ses avantages) à tout nouvel employé, à perpétuité », explique M. Martin qui rappelle que l’offre salariale sur trois ans au début de la grève était de 2,5 %, puis 2,5 % et 1,75 %.

D’ajouter que « les plans de rachat volontaire, qui ont une valeur monétaire élevée, ne sont pas souvent accordés et n’auraient pas été obtenus si nous n’avions pas continué la grève. De plus, le budget de formation de 500 $ par employé est une reconnaissance du travail acharné que nous avons tous accompli au cours des quatre dernières semaines depuis que nous avons rejeté « l’offre finale » de TVO ».

La présidente du TVO/GCM conclut ainsi que « pour ce qui concerne l’avenir de l’organisation, même si nous n’avons pas obtenu tout ce que nous souhaitions en termes de compensation financière, je pense que le lieu de travail sera considérablement plus sain. Et j’ai beaucoup d’espoir pour l’avenir du côté éducation de l’organisation ».