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Fonction publique : les francophones moins à l’aise de travailler dans leur langue que les anglophones

Le Parlement fédéral. Archives ONFR

OTTAWA – Les fonctionnaires francophones au fédéral se disent beaucoup moins à l’aise de travailler et de communiquer dans leur langue comparativement aux anglophones, selon un sondage répondu par plus de 150 000 travailleurs.

Le Conseil du Trésor a dévoilé plus tôt cette semaine les résultats d’un sondage auprès des fonctionnaires fédéraux de 2024 pour la fonction publique. Au total, 186 635 employés de 93 ministères et organismes fédéraux ont répondu, pour un taux de participation de 50,5 %. Ce coup de sonde effectué depuis plusieurs années comporte cette fois de nouvelles questions concernant la langue de travail.

Si, à première vue, une très forte majorité de fonctionnaires se disent libres d’utiliser le français ou l’anglais (88 % de réponses positives) lors de réunions ou encore de rédiger des documents et courriels dans la langue de leur choix (85 % de réponses positives), les données diffèrent entre les deux groupes linguistiques.

C’est 75 % des 58 255 fonctionnaires francophones ayant répondu au sondage qui considèrent qu’ils sont libres d’utiliser la langue de leur choix en réunion, alors que ce chiffre bondit à 94 % chez les anglophones.

La différence est aussi distincte pour la rédaction de courriels et de documents, alors que 23 % des francophones disent ne pas se sentir libres de le faire dans la langue de leur choix, alors que ce chiffre tombe à 3 % chez les 127 090 fonctionnaires anglophones ayant répondu à cette question. 66 % des francophones se disent à l’aise de rédiger en anglais ou en français alors que ce nombre s’élève à 94 % pour les fonctionnaires dont l’anglais est la langue officielle.

Pour ce qui est de la communication directe avec un superviseur, les fonctionnaires anglophones (96 %) et francophones (90 %) se disent confortables de communiquer dans la langue de leur choix. Idem pour les cadres supérieurs alors que seuls 11 % des employés anglophones et francophones disent qu’ils ne communiquent pas dans les deux langues officielles.

Depuis 2020, les données linguistiques concernant les cadres et les superviseurs sont similaires, avec des variations annuelles de 0 à 5 %.

Manque de formation linguistique

Plus du tiers des anglophones dans la fonction publique estime que le manque de formation linguistique offerte dans la dernière année est nuisible à leur avancement professionnel. 37 % des travailleurs fédéraux considèrent que le manque de formation pour l’apprentissage du français a eu un impact sur leur carrière professionnelle dans les 12 derniers mois, alors que 63 % estiment que ça n’a pas eu de répercussion.

Chez les francophones, c’est 27 % qui jugent qu’une formation en anglais permettrait un meilleur avancement professionnel dans l’appareil fédéral.

Le sondage s’est déroulé du 28 octobre au 31 décembre 2024. Administré par Statistique Canada avec le Conseil du Trésor, cet exercice a lieu tous les deux ans.