
Défense du français : Mark Carney reste vague sur ses propositions


Mark Carney demeure évasif sur ses propositions concernant la défense de la langue française au Canada alors que, s’il est porté au pouvoir, il s’engage à contester la Loi 96, visant à protéger le français au Québec.
La semaine dernière, le chef libéral a confirmé en conférence de presse son intention de contester cette législation qui fait du français la langue officielle du Québec. Dans ses rassemblements depuis le déclenchement de la campagne électorale, le chef libéral martèle, sur la langue française, comme point de démarcation entre lui et M. Poilievre, le fait de vouloir conserver CBC/Radio-Canada.
« Je comprends bien l’importance de renforcer, promouvoir et protéger la langue française au Québec et j’ai fait de grands efforts pour cela, y compris le renforcement de Radio-Canada », soutient Mark Carney.
Mais, lorsque questionné sur ses autres initiatives, le premier ministre sortant est resté vague sur son plan concernant la défense de la langue de Molière, assurant que « c’est très très important pour nous ». Il a plutôt souligné la présence de plusieurs ministres francophones dans son Cabinet et le nouveau rôle de la Culture et l’Identité canadiennes de Steven Guilbeault, une fonction de « super ministre » a-t-il assuré, poste qui a toutefois effacé celui de ministre des Langues officielles.
« Monsieur Guilbeault est mon lieutenant québécois et il est chargé avec une mission de renforcer, protéger et promouvoir la langue française en utilisant tous les outils du gouvernement fédéral », a lancé l’ex-banquier en déplacement à Woodbridge en Ontario, ce lundi matin.
Il annonçait alors la création d’une nouvelle agence, intitulée Bâtir Maisons Canada (BMC)— qui a finalement été raccourci pour Maisons Canada, après plusieurs critiques sur le choix du nom en français- qui aurait pour visée la construction de 500 000 maisons par an.
Une contestation de la Loi 96 par un gouvernement Carney a été la cible de dénonciations de ses adversaires et du gouvernement québécois dans les derniers jours.
« Mon gouvernement a un malaise avec l’utilisation [préventive] de la clause nonobstant. Ça, c’est une position connue », a expliqué M. Carney, se disant toutefois « d’accord avec l’objectif » de la législation québécoise.
Ses adversaires Pierre Poilievre (conservateur) et Jagmeet Singh (néo-démocrate) ont déjà assuré qu’il ne contesterait pas cette législation si jamais ils étaient appelés à former le prochain gouvernement.
« Nous respectons le bilinguisme, la dualité linguistique des Canadiens à travers les programmes fédéraux », a soutenu cette fin de semaine, Pierre Poilievre.

« Nous allons renforcer les programmes d’immersion pour les jeunes anglophones afin de leur permettre d’apprendre le français… Je sais que le français fait face à des difficultés et les conservateurs reconnaissent que le français est la langue fondatrice de notre pays, et nous voulons le renforcer, le conserver », a-t-il lancé samedi dernier.
À Québec, le ministre de la Francophonie canadienne et de la Francisation, Jean-François Roberge, a dénoncé l’intention des libéraux de Mark Carney, déclarant que « le Québec, et lui seul, peut décider sur cette question ».