Glengarry-Prescott-Russell passe au bleu
EMBRUN – La circonscription de Glengarry-Prescott-Russell (GPR) passe entre les mains du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario. La Franco-Ontarienne Amanda Simard remplacera Grant Crack sur les bancs de Queen’s Park.
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
Favorite des sondages depuis le début de la campagne dans cette circonscription majoritairement francophone, la candidate progressiste-conservatrice a confirmé les pronostics, ce jeudi, dans Glengarry-Prescott-Russell. Sur les bancs de l’assemblée provinciale, elle remplacera le libéral Grant Crack qui, élu en 2011, avait décidé de ne pas se représenter.
« Après 15 ans de gouvernement libéral, c’est assez! On se roule les manches et on se lance dedans le plus tôt possible. Je vais travailler sur les dossiers qui ont le plus besoin de travail, mais c’est certain que je travaille avant tout pour les gens de Glengarry-Prescott-Russell », a-t-elle lancé.
La conseillère municipale du canton de Russell a réussi là où Marilissa Gosselin, en 2011, puis Roxanne Villeneuve-Robertson, en 2014, avaient échoué. En s’emparant d’un château fort libéral depuis 37 ans, l’adjointe parlementaire au niveau fédéral suit les pas de Joseph Albert Bélanger qui représentait le Parti PC pour la région à Queen’s Park de 1967 à 1981.
Mme Simard s’était distinguée pendant la campagne par sa grande discrétion dans les médias et son refus de participer aux débats contre ses adversaires. L’objectif de son équipe était de frapper au plus grand nombre de portes pour identifier et faire sortir le vote.
« Le travail sur le terrain a fait la différence. On a cogné à des milliers de portes. Les gens nous disaient qu’on était les seules qui allaient les voir », a justifié Mme Simard à #ONfr.
La campagne dans GPR a été dominée par les questions de développement économique et touristique, les besoins en infrastructures des municipalités et l’agriculture.
« Mon objectif est de rendre la vie plus abordable pour les résidents, de baisser les taxes, et de rendre le prix de l’électricité plus abordable. »
Ses adversaires inquiets pour les francophones
Mme Simard devance Pierre Leroux, du Parti libéral de l’Ontario, et Bonnie Jean-Louis, du Nouveau Parti démocratique. Le candidat libéral a préféré voir le bon côté des choses, ce jeudi soir, malgré la perte d’un château fort libéral. Il se dit toutefois inquiet de l’élection de Mme Simard.
« Après 15 ans au pouvoir, la province voulait du changement et c’est ce qui est arrivé. On a deux francophones à Queen’s Park avec Mme Lalonde et Mme Des Rosiers qui ont été élues ce soir. Elles vont être là pour défendre les enjeux francophones et ça va être aux groupes francophones comme l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario de continuer à pousser le gouvernement pour avoir plus de services en français. La seule crainte que j’ai par rapport à l’élection d’Amanda Simard, c’est qu’elle ne s’est pas présentée en public pour les entrevues et les débats. Maintenant, elle n’aura plus le choix de faire face aux résidents. »
La candidate néo-démocrate a partagé sa surprise et ses craintes.
« Ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais quand je parlais aux gens aux portes. Rien ne me laissait croire qu’Amanda Simard l’emporterait. La réalité, c’est qu’il y’a une vague qui s’est transportée à travers la province et Glengarry-Prescott-Russell en a fait partie. Avec cette élection, je crains pour les services et les droits des francophones de la région. »
Une crainte injustifiée selon la nouvelle députée.
« Je dis merci aux francophones et je leur dis aussi qu’ils peuvent avoir confiance en moi, parce que je suis franco-ontarienne et que je suis impliquée dans la communauté francophone. Je veux qu’ils me fassent confiance. Il n’y a aucune raison de se méfier de Doug Ford. »
Article écrit en collaboration avec Pascal Vachon.