Immigration : une lentille francophone pour l’Entente Ontario-Canada
TORONTO – Après des années d’attentes, les espoirs des Franco-Ontariens en immigration pourraient enfin trouver réponse alors qu’#ONfr a appris en primeur qu’une annexe francophone sera incluse dans l’accord Canada-Ontario sur l’immigration (ACOI) qui sera annoncé le vendredi 24 novembre.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
La ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, a confirmé la nouvelle à #ONfr en marge d’une annonce de financement de la Fondation Trillium de l’Ontario, ce mercredi.
« Oui, il va y avoir une annexe (francophone). Ça a été approuvé par le fédéral lors de notre bel échange en mars dernier », a-t-elle lancé.
Lors de cette rencontre, le gouvernement fédéral avait annoncé une composante linguistique au programme Entrée express, ainsi que la promesse de poursuivre le dialogue afin d’accroître l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. En Ontario, la cible d’immigrants francophones est fixée à 5 %, mais la province peine à y arriver chaque année.
Mme Lalonde note que le gouvernement fédéral du premier ministre canadien, Justin Trudeau, est plus ouvert à ce type d’entente que pouvait l’être le gouvernement de Stephen Harper, ce qui pourrait expliquer les développements dans ce dossier.
« L’annexe francophone (de cette entente) va nous aider dans notre objectif. » – Marie-France Lalonde
La ministre des Affaires francophones rappelle qu’une entente similaire existe déjà dans d’autres juridictions, comme au Nouveau-Brunswick.
« La cible de 5 % (d’immigrants francophones) reste importante », a-t-elle martelé.
« Nous, en Ontario, nous avons une cible, un objectif. Je crois que c’est important lorsque nous sommes en situation minoritaire d’en avoir une et c’est ça qui va faire avancer les dossiers », a-t-elle ajouté.
L’annonce de l’entente générale entre l’Ontario et le Canada sur l’immigration aura lieu le vendredi 24 novembre en compagnie de la ministre des Affaires civiques et de l’Immigration, Laura Albanese et du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté fédéral, Ahmed Hussen, à Queen’s Park. Les détails de l’annexe francophone, mais aussi des annexes sur les étudiants internationaux et les partenariats avec les villes, ne devraient, en revanche, pas être connus avant mars prochain, au moment de la signature officielle du document, en marge du deuxième sommet sur l’immigration francophone, qui doit avoir lieu à Toronto.
L’Ontario pourrait aussi s’inspirer de Destination Acadie
En Ontario, l’Accord Canada-Ontario en matière d’immigration est arrivé à échéance en 2011. Mme Albanese s’était engagée en mars dernier à la renouveler avant la fin de l’année, tout en ajoutant une lentille francophone.
Une porte-parole pour la ministre Albanese n’a pas voulu confirmer les détails de l’entente générale, mais a rappelé que par le passé, la ministre a exprimé son désir de pouvoir aller recruter des immigrants francophones à l’international. Elle a également confirmé la présence d’une annexe francophone dans le nouveau ACOI.
Pour recruter à l’international, l’Ontario pourrait s’inspirer Destination Acadie, un outil dont s’est dotée la Société nationale de l’Acadie (SNA) dans les provinces du Canada Atlantique pour faire la promotion du fait français en allant directement à l’étranger pour inviter les futurs immigrants à s’installer dans la province. Depuis plusieurs années, les Franco-Ontariens réclament la création de cette mission francophone internationale annuelle.
L’Ontario sur la scène internationale
L’annonce de l’entente Canada-Ontario arrivera pratiquement un an, jour pour jour, après la publication des recommandations du comité d’experts sur l’immigration francophone formé par le gouvernement ontarien. À l’époque, le groupe suggérait à l’Ontario français de mieux se faire connaître sur la scène internationale et d’accueillir les nouveaux arrivants dans la langue de Molière.
Pour Mme Lalonde, la place de l’Ontario sur la scène internationale a beaucoup évolué depuis un an.
« Je suis toujours surprise de voir qu’à l’extérieur de l’Ontario, les gens oublient que l’on parle français ici. » – Marie-France Lalonde
« Au niveau international, après ma première allocution, les gens sont venus me voir pour me demander si je venais de l’Ontario, les gens étaient très surpris », a-t-elle lancé.
Selon elle, la décision de se joindre à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) aide beaucoup à pallier ce manque de notoriété.
En 2016, 2 380 résidents permanents d’expression française ont été admis en Ontario, une hausse par rapport à 2015. De janvier à août 2017, ce chiffre s’établissait à 1610.
POUR EN SAVOIR PLUS :
Immigration : Entrée express aura une composante francophone